Un nouvel outil pour les projets d’éclairage

La réalité augmentée est très peu utilisée dans le secteur de l’éclairage, mais une discrète effervescence en coulisses, chez certains fabricants, porte à croire que ce type d’application n’est pas si anodine et va prendre une importance grandissante en phases projet / prescription.

La réalité augmentée apparaît encore pour beaucoup comme un gadget dont l’utilité  reste  à  démontrer. Mais pour les fabricants qui l’ont mise en place, comme Eclatec, Rohl ou encore Trilux, le doute n’est plus permis sur l’intérêt de la RA, et des développements sont en cours, très secrètement, pour développer cet outil et en élargir le champ des possibles.

UNE AIDE À LA PRÉSENTATION ET À LA DÉCISION

La réalité augmentée est surtout utilisée pour la présentation en 3D d’un luminaire à partir d’une image (sur papier ou sur écran), qui agit comme un QR code et déclenche l’application RA du fabricant que l’utilisateur aura préalablement téléchargée. Le luminaire apparaît en trois dimensions ; « en lévitation » au-dessus de l’image. Cette « extension 3D » du catalogue papier peut sembler anodine à première vue, mais elle a l’avantage d’offrir une perception plus juste du produit. « L’utilisateur peut faire pivoter le luminaire, zoomer, avoir une meilleure compréhension des volumes… le design et les détails de conception sont valorisés », note Yves Fanack, de Rohl.

Pour les chargés d’affaires, la RA évite d’aller voir les clients avec des lanternes encombrantes. C’est une aide à la présentation qui est entrée dans les habitudes, chez Eclatec. « Le technico-commercial va interagir avec un catalogue statique devenu dynamique, et le client pourra choisir dans les grandes lignes le style, la forme et la couleur de la lanterne qu’il recherche, explique Samuel Szymusiak. Il peut tester différentes lanternes, la positionner du bout des doigts, pour choisir le modèle qui va le mieux s’intégrer dans son projet d’éclairage. » La réalité augmentée apporte une réponse aux élus qui demandent des rendus réalistes dans les projets d’éclairage. Plus encore lorsque ces essais de luminaires sont effectués directement sur le terrain. Cette autre approche de la RA permet de superposer le virtuel sur le réel par le biais d’un smartphone ou d’une tablette sur laquelle aura été téléchargée l’application. La vision du projet devient alors très précise et le choix, plus facile.

« Le client peut se rendre lui-même sur site pour essayer différents luminaires. C’est très facile, il n’est pas nécessaire d’être un geek pour comprendre l’application et s’en servir, affirme Samuel Szymusiak. Mais cela a impliqué une représentation en 3D très fine du produit, sinon l’application n’aurait pas eu d’intérêt. »

© Rohl
© Rohl
© Eclatec
© Eclatec

Rendre la transparence des vasques, avoir un effet d’alignement de luminaires… Le réalisme est un facteur-clé dans le développement de la réalité augmentée.


La RA permet de faire apparaître un luminaire en trois dimensions, de le faire pivoter et de zoomer pour avoir une meilleure compréhension des volumes et de la conception.

La réalité augmentée apporte une réponse aux élus qui demandent des rendus réalistes dans les projets d’éclairage

DES ÉVOLUTIONS À ATTENDRE

C’est tout le travail mené par les fabricants : être le plus réaliste possible, pouvoir mettre le produit à l’échelle, avec la bonne hauteur de mât, rendre la transparence des vasques, calculer les inter-distances pour avoir un effet d’ensemble avec un alignement de luminaires. Ces fonctionnalités, déjà extrêmement complexes à concevoir, existent déjà et il sera possible de les découvrir au Salon des maires et des collectivités locales, ce mois-ci. Restent quelques limites d’importance : les luminaires existants ne peuvent pas être « gommés » lors des essais sur le terrain dans un projet de rénovation, par exemple ; un travail sur maquette s’impose. Chaque application est monoconstructeur, ce qui limite le choix du client. Et la vision nocturne, avec des luminaires allumés, n’est pas possible à ce jour. « Il faudrait pouvoir retrouver les photométries au sol, c’est compliqué », reconnaît Yves Fanack. Mais les fabricants y réfléchissent, même s’ils ne veulent pas tous le reconnaître. Les idées sont jalousement gardées. D’évidence, la RA est devenue stratégique.

Pascale Renou


RA VERSUS VR

La réalité augmentée (RA) permet d’intégrer un élément virtuel dans un environnement réel via un smartphone ou une tablette. L’utilisateur reste toujours en prise avec la réalité, contrairement à la réalité virtuelle (RV) qui permet de se plonger dans un monde totalement virtuel sans lien avec le monde réel, grâce à des lunettes 3D ; ce que propose notamment Lacroix City pour présenter sa solution de détection en éclairage public : les clients sont plongés dans une expérience immatérielle… sans avoir à sortir de leur fauteuil.

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