Light&Building 2022 : un salon de transition ?

Un salon raccourci en espace. Par exemple, le rez-de-chaussée du Hall 4 destiné à l’éclairage extérieur était réduit de manière importante en surface à cause des défections de plusieurs fabricants. De plus le très grand hall spécifique abritant habituellement Signify et Ledvance était aussi fermé. Enfin, la plazza centrale qui accueille généralement en extérieur des modèles de candélabres, de mâts d’éclairage,  supports et de mobiliers était totalement vide. Le salon était également diminué en durée, et, selon de nombreux exposants, a reçu un moindre nombre de visiteurs”. Le concepteur Roger Narboni nous commente sa visite de Light&Building.

L’absence presque totale d’innovations et de nouveautés, sûrement due aux trois dernières années de Covid (manque d’ambition des fabricants, gestion des pénuries et crise économique), compensée par une grande convivialité et le plaisir de se retrouver en présentiel (concepteurs lumière, clients, distributeurs et fabricants du monde entier), a marqué l’édition 2022 du salon Light&Building. Par exemple, si les LED ont dorénavant remplacé la totalité des anciennes sources, Roger Narboni regrette que, dans tous les projecteurs et luminaires, intérieurs et extérieurs, les LED soient depuis toujours trop sagement rangées, régulièrement et à égale distance, sans créativité ni imagination. En fait, ces sources révolutionnaires ont simplement été mises en lieu et place des sources et optiques anciennes sans invention d’une nouvelle manière de concevoir des luminaires adaptés.

En éclairage extérieur, le retour en force du photovoltaïque, y compris en habillage des mâts (pour pallier au coût exponentiel de l’énergie ?), côtoyait de nombreux gadgets lumineux pour décorer les candélabres… tous les pays n’ayant pas encore de politique de maîtrise des nuisances lumineuses. Par ailleurs, le classicisme des luminaires gris foncé, qui se ressemblent tous, contraste avec l’omniprésence des colonnes d’éclairage, supposées intelligentes, qui sont devenues, pour certaines, de véritables et très laides usines à gaz offrant toute une panoplie des possibles. Par ailleurs, des projecteurs surpuissants intégrant des sources LED de très grande puissance tandis qu’est proposée une grande offre de tonalités de lumière et de couleurs, modulables et pilotables, y compris pour préserver la biodiversité nocturne (faune et flore).

En éclairage intérieur, l’omniprésence des LED sous toutes les formes (en ruban, en anneaux, en éléments modulaires, en panneaux, en 3D) est complétée par des propositions originales de matériaux permettant de créer des effets lumineux et des ambiances cozy (bois, écorce, papier, tissu, maille métallique, verre).

Vivement la prochaine édition !

A lire, dans la prochaine revue Lux, à paraître le 20 novembre, le 4ème “ billet d’humeur ” de Roger Narboni: “ Conceptrices et concepteurs lumière, quel avenir pour notre métier ? ”

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