Smart City et revitalisation du centre-ville

Allier la Smart City au programme de revitalisation du centre-ville caractérise la stratégie développée à Pau. Établie dans le cadre d’une mission d’AMO menée par le cabinet d’études et de conseil bordelais Métapolis, elle intègre notamment l’extension de la capillarité du réseau « fibre optique » connecté à l’éclairage public. Le skate park illustre cette innovation.

À Pau, le programme Smart City, compte 7 projets pilotés par la direction du numérique placée sous la responsabilité de Thierry Courcet. « L’éclairage public représente un des socles de ces nouveaux usages intégrés dans notre plan d’action », souligne Jean Bidégaray associé à la mutualisation de l’infrastructure “EP”, nativement capillaire dans toute ville, avec le réseau “fibre optique” hérité du choix novateur d’André Labarrère, au cours des années 2000 et encore soutenu aujourd’hui au niveau du développement public à l’échelle agglomération comme de son GFU (groupe fermé d’utilisateurs) bonifie notre choix d’architecture numérique au service de la ville intelligente en devenir.

MUTUALISATION DES USAGES

Si la réalisation la plus avancée est en service au skate park, chaque rue traitée dans le plan d’action ouvre à la mutualisation vers les usages futurs de la ville intelligente. « Une première carte à jouer porte sur l’alimentation électrique permanente du réseau d’éclairage public, non seulement la nuit », souligne Jean Bidegaray. Cette solution, centralisée dans l’interface de télégestion, s’active progressivement selon les besoins tiers de chaque site à identifier ou inhiber dans les programmes d’aménagement. Auto-adaptative, elle répond ainsi au rythme des réflexions des services engagés, partageant les aménagements sur le domaine public, de leur niveau d’investissement disponible, n’ayant pas toujours les mêmes temporalités, ainsi que des remontées citoyennes portant sur l’amélioration des usages sur le domaine public via les intelligences de gestion interconnectées.

INTÉGRATION DES ÉQUIPEMENTS

« La seconde carte à jouer, plus mécanique quant à elle, est fondamentale, poursuit-il. Il s’agit d’opérer la meilleure intégration technique et esthétique possible, sur et dans les supports d’éclairage public. » À savoir : l’intégration des terminaux et de leurs systèmes modulaires de pilotage dans les coffrets de gestion EP ; celle des équipements tiers (caméra, capteurs, Wifi ; etc.) à connecter, ensemble, dans les mâts ; d’opter pour la meilleure configuration au niveau des sections de mâts en double ou triple porte, de la hiérarchisation dans les fûts et de l’interconnexion des coffrets ; enfin, du contrôle des autorisations d’accès pour les exploitants de services tiers ainsi hébergés.

Si demain nous devions recharger, en haut de nos mâts, des drones de surveillance ou de livraisons de colis, ou les capteurs de guidage des véhicules autonomes, l’architecture de base est prête.

© Ville de Pau / Photo Adrien Basse-Cathalinat
© Ville de Pau / Photo Adrien Basse-Cathalinat

Le skate park est doté d’une installation LED d’éclairage public classique avec une armoire fibrée. Les câbles sont ainsi sous tension en permanence pour alimenter caméras, haut-parleurs et Wifi.

INNOVATION PERMANENTE

« Nous avons opté pour une construction progressive lissée sur plusieurs plans pluri annuels d’investissements (PPI), plus supportables pour la collectivité », explique Jean Bidégaray. « Ce concept laisse donc toute sa place à l’innovation permanente, poursuit-il. Par exemple, si demain nous devions recharger, en haut de nos mâts, des drones de surveillance ou de livraisons de colis, ou les capteurs de guidage des véhicules autonomes, l’architecture de base est prête. Actuellement préconfigurée dans le plan d’action en cours, et sans réinvestissement massif, il est d’ores et déjà possible d’indiquer instantanément combien consommera une recharge de drone !

Comme aujourd’hui pour une borne Wifi ou encore une caméra. « Il est primordial de préconfigurer ces mutualisations dans l’œuf, à l’instar de la maîtrise des flux de datas dans nos tubes (GFU), vers des entrepôts de données sous notre contrôle », conclut Jean Bidégaray. Dans un souci de bonne gestion d’exploitation, au moment où il convient de communiquer les données de consommation de façon les plus optimisées possibles, « autant d’ores et déjà les maîtriser en anticipant le moment où nos installations seront massivement mutualisées au service des nouveaux usages de la ville intelligente ».

JD

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