Avec l’ISO 50 001 Strasbourg maximise ses économies d’énergie

ÉCLAIRAGE PUBLIC

Entre 2010 et 2020, la ville de Strasbourg s’est fixé pour objectif de réduire de 20 à 25 % ses consommations énergétiques, à périmètre constant, en lien avec le plan « climat énergie territorial ». Le département « Éclairage public », qui gère près de 28 000 points lumineux1, s’est naturellement inscrit dans cette politique de transition énergétique. D’où son engagement dans une démarche de certification ISO 50 0012. À une année de l’échéance de ce premier plan décennal, quels en sont les enseignements ?

Pour une collectivité territoriale, l’éclairage public représente un outil politique extrêmement fort. » En effet, explique Anne-Pernelle Richardot, adjointe au maire de Strasbourg et conseillère de l’Eurométropole, « de façon transverse, il concerne la plupart des services urbains tant il implique la vie quotidienne des habitants et leur sécurité, l’énergie et les enjeux environnementaux ». Dans ce contexte, l’adjointe en  charge   de  la   circulation et de l’éclairage public milite pour « ramener la lumière dans la ville en l’utilisant comme un vecteur social de transformation urbaine », tout en conduisant une politique énergétique financièrement soutenable par la collectivité. En définissant un cadre d’exigences, la certification ISO 50001, guide la mise en œuvre d’un système de management de l’énergie fondé sur l’amélioration continue.

QUI FAIT QUOI ?

La direction générale de Strasbourg Eurométropole, assurée par Pierre Laplane, compte 18 directions, dont celle de la Mobilité, espaces publics et naturels placée sous la responsabilité de Thierry Betchel, qui mutualisent plus de 7 000 agents-e-s et 250 métiers. Elle-même compte 9 services, celui des voies publiques compris, dont Marc Hunsinger a la charge.

Ce service abrite le département « Éclairage public », placé sous la responsabilité de Pierre Albrecht, notamment assisté de Marion Vilain, qui conduit la démarche ISO 50 001, et de Thierry Bendler, chargé de l’exploitation des installations avec une équipe constituée de 9 électriciens et 5 agents. À noter, enfin, la participation de Mehdi Chambert qui, en tant que membre du service « Ingénierie et conception de l’espace public » (ICEP), représente la maîtrise d’œuvre en éclairage public.


À Strasbourg, mise en lumière par Citéos d’un espace de transition. À savoir, le pont SNCF de la Krimmeri entre le quartier du Neudorf et de la Meinau.

UN OUTIL MÉTHODOLOGIQUE

« La procédure ISO 50001 a pour objet de décrire l’ensemble des phases permettant d’atteindre les objectifs en matière d’économie d’énergie en éclairage public et illuminations », rappelle Pierre Albrecht, chef du département « Éclairage public » de la ville de Strasbourg. Cet outil méthodologique, dont certaines exigences sont communes avec l’ISO 9001, implique les organisations souhaitant volontairement s’inscrire dans un meilleur usage de l’énergie et garantir durablement un maintien des performances en matière d’efficacité.

Chaque année, un bilan de la performance énergétique est réalisé, suivi par Marion Vilain, la référence « Énergie » du département « Éclairage public », déjà satisfaite des premiers résultats acquis. « En 2010, l’éclairage public et les illuminations permanentes ainsi que celles de Noël consommaient 17 GWh… contre 13,6 GWh à présent. » Toutefois, la politique énergétique ne se limite pas à la maîtrise des consommations de la collectivité. Trois autres objectifs ont été également visés : assurer un éclairage au plus juste des besoins des usagers ; tendre, tests à l’appui, vers un éclairage « intelligent » ; limiter l’impact de l’éclairage sur l’environnement. Ce dernier objectif vient d’être, par ailleurs, actualisé : d’une part, par la publication de l’arrêté du 27 décembre 2018 relatif à la prévention, à la réduction et à la limitation des nuisances lumineuses… « Ce qui se traduit par une obligatoire mise en conformité des installations existantes avec impact financier », souligne Pierre Albrecht ; d’autre part, par l’émergence de l’intérêt porté à l’écoconception des projets. « À savoir, limiter, dès leur origine, leur impact sur l’environnement tout au long de leur cycle de vie », ajoute-t-il.

50 % DE LUMINAIRES LED EN 2030

Vouloir maîtriser les consommations d’énergie, s’adapter aux évolutions technologiques en faisant évoluer les pratiques et garantir le bon entretien et renouvellement du parc éclairage représente autant d’objectifs constituant une stratégie ambitieuse… mais non sans risques. Plusieurs ont été identifiés, liés tout d’abord aux difficultés d’entretien des équipements, ensuite, à la mauvaise acceptation par les associations de protection de l’environnement et, enfin, à la réduction des budgets alloués.

En revanche, deux opportunités majeures (les performances énergétiques associées à la qualité de la lumière apportées par la technologie LED ; la sensibilité accrue des habitants liée à l’environnement) permettent la reconduite d’un plan décennal 2020-2030 avec le même objectif de diminution des consommations (entre -20 % et -25 %), « favorisé par un parc d’éclairage public qui sera constitué, anticipe Pierre Albrecht, de 50 % de luminaires LED en 2030».  

Jacques Darmon

1 « Bon an mal an », un millier de luminaires sont remplacés chaque année.

2 Le 21 août 2018, l’AFNOR a publié une nouvelle version de la norme volontaire ISO 50 001 qui explique comment déployer un efficace système de management de l’énergie.


Au nord-est de Strasbourg, la mise en lumière chromatique des 65 mètres du passage souterrain Jean Robic scénographié par Jean-Baptiste Guerlesquin.

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