AU SEIN DE LVMH, VOUS AVEZ CRÉÉ, DÈS 1992, LA DIRECTION « ENVIRONNEMENT ». 20 ANS APRÈS, A ÉTÉ CONÇU LE PROGRAMME LIFE. AVEC QUELS OBJECTIFS ?
L’objectif du programme LIFE, en 2012, est de proposer aux Maisons un cadre de référence à la fois souple et ambitieux. Souple parce que nos cinq domaines d’activité n’ont pas tous les mêmes enjeux, les mêmes risques. Et ambitieux grâce aux objectifs sur les produits, les matières premières, le CO2 et les sites et boutiques pour 2020. Toutes nos données sont publiées après audit dans notre rapport Environnement, chaque année. Nous sommes très fiers des résultats obtenus par les Maisons, et nous allons vers l’atteinte de nos objectifs pour 2020 en confiance.
QUELLE IMPORTANCE ACCORDEZ-VOUS À L’ÉCLAIRAGE DANS VOTRE STRATÉGIE ?
L’éclairage est stratégique pour l’amélioration de la performance de nos sites, que ce soit nos plus de 300 sites ou nos 4 500 boutiques. Outre l’achat d’électricité verte, qui est déjà en œuvre dans plusieurs pays, nous avons mis l’accent sur l’approvisionnement en éclairages plus efficaces. À nouveau, nous avons des configurations très variées au sein du Groupe, néanmoins, l’éclairage est au total la première cause de consommation d’énergie dans les boutiques. C’est un domaine dans lequel le programme LVMH Lighting a pu accélérer la réduction de nos émissions de CO2. Et cette année, nous révélons à New York la charte « Lighting for Good » qui a été élaborée depuis un an avec nos meilleurs fabricants.
C’est très original et cela pourrait inspirer d’autres industries : elle propose à tous de re-travailler les éclairages en pensant « écoconception » dès le brief, au départ même de la conception du produit. Nos architectes vont pouvoir spécifier des produits qui ont un impact faible, avant et après leur usage.
EN 2016, A ÉTÉ FONDÉE L’ACADÉMIE ENVIRONNEMENT. DANS QUEL BUT ?
Chaque métier dans le groupe doit être infusé avec une part de conscience environnementale, au-delà des bons sentiments et de l’envie de bien faire. Nous avons donc constitué un ensemble de formations internes pour les collaborateurs, quel que soit leur niveau de responsabilité. Pour chaque métier, il existe des modules de formation qui permettent à chacun de mesurer les impacts environnementaux de son métier et donner des outils pour réduire ces impacts. Il était essentiel, pour moi, de faire appel à la connaissance scientifique, à des éléments mesurables, concrets.
QUE REPRÉSENTENT LES « LIFE IN STORES AWARDS » DANS VOTRE POLITIQUE ENVIRONNEMENTALE ?
Il faut savoir que nous ouvrons environ cinq à sept boutiques par jour dans le monde. Notre groupe est extrêmement diversifié et décentralisé, c’est ce qui en fait sa force. Un risque était d’avoir des gens qui prennent des initiatives localement, sans les raccrocher à un référentiel clair. Je suis très fière d’avoir vu contribuer à la création de notre propre système de notation, inspiré des huit plus connus. Cette cérémonie qui a lieu tous les deux ans, nous permet de mettre en avant les Maisons les plus engagées, afin de motiver les autres. La prochaine a lieu en 2020. Mais on ne travaille pas que pour avoir un prix !
Les projets récompensés infusent leurs bonnes pratiques dans chaque nouvelle création. Tous nos Architectes disposent du même référentiel. Et il fait l’objet d’une formation de six mois, toujours dans l’Académie Environnement.
DÉBUT 2019, LVMH ET L’UNESCO ONT SIGNÉ UN ACCORD DE PARTENARIAT PORTANT SUR LE PROGRAMME MAB (MAN AND BIOSPHERE) DÉVELOPPÉ PAR L’ORGANISATION INTERNATIONALE. QUE REPRÉSENTE LA BIODIVERSITÉ POUR VOUS ?
La plupart des produits du groupe sont réalisés avec des matières premières issues de la nature. Nous avons le devoir de la préserver, de minimiser nos impacts sur les écosystèmes. Je suis très fière de ce partenariat de cinq ans avec l’Unesco qui va nous permettre de structurer, grâce à ses réseaux de scientifiques, nos actions de préservation de la biodiversité, des populations locales et de leur culture dans les réserves de biosphère. Le programme « Man and Biosphere » est totalement en ligne avec nos valeurs.