LE GRAND RETOUR D’EUROLUCE
Du 18 au 23 avril dernier, à Milan, ont été « ressuscités » non seulement le Salone di Milano, le prestigieux Salon du meuble, mais aussi le brillant Euroluce et une Design Week répartie dans la ville. Une foule de visiteurs, presque aussi dense qu’avant-Covid, s’y est pressée dont la conceptrice lumière Akari-Lisa Ishii, qui, pour les lecteurs de LUX, en a rapporté les principales tendances.
Pour cette 31e édition d’Euroluce, quatre pavillons couvraient environ 30 000 m2 sur lesquels étaient répartis 315 exposants dont 45 % étrangers. La presse n’étant pas en reste avec 5400 journalistes recensés, dont 47 % de hors Italie. « Euroluce a démontré, outre l’évolution positive du marché international, une volonté de renouvellement des organisateurs », introduit Akari-Lisa Ishii.
Pour booster l’événement, ont été créés des corners d’installations artistiques et des expositions thématiques. Par exemple The Lights of Tomorrow (œuvres light art et installations) ou Fiat Bulb, une exposition avec une chaîne de montage présentant des cartons ouverts contenant de belles œuvres rendant « hommage aux ampoules incandescentes ». Autres nouveautés, l’Area (espace de conférences) et le Bookstore haut de gamme intégrés au cœur du salon.
FUORI S’ÉLARGIT
Pour la Milan Design Week Fuori (dehors en italien), l’affluence était telle qu’avant le COVID… mais la tendance a évolué. On trouve moins de méga-installations. Les marques (fabricants de luminaires, meubles, matériaux de revêtements, « high brands », électroménagers, gadgets, automobiles…) ont misé sur de nombreuses petites expos éphémères, showrooms, pop-up… « On constate aussi que les quartiers investis se multiplient ; c’est une myriade de points d’intérêts qui apparaissaient sur les plans », souligne Akari- Lisa Ishii.
Il n’est donc pas étonnant que pas mal d’exposants proposent un stand au salon et une expo au sein de Fuori, ou bien fassent le choix de Fuori seulement. Des exemples chez iGuzzini ou bien chez Platek qui lance ses nouveautés avec des produits astucieux dans une belle démonstration sur le thème « Nessun Dorma » (personne ne dort) en référence au fameux air de l’opéra de Puccini.
Parmi toutes ces magnifiques installations, ressort l’exposition artistique de Nemo x Ron Gilad qui a été un énorme succès. « La rencontre de la poésie et de la technologie fait évoluer le design », se félicite Lisa.
UNE OUVERTURE VERS L’EXTÉRIEUR
En termes de contenu, l’offre a également évolué et continue à se développer vers l’éclairage extérieur, en plus de l’offre intérieure déjà bien implantée. Les exposants proposent encore plus de solutions, non seulement des luminaires, mais aussi des scénographies de stands.
De nombreuses gammes sont présentées comme pouvant être utilisées indoor et outdoor. Ainsi Simes propose son système luminaire IP54 IP System à double alimentation caractérisée par une ligne lumineuse intégrée pouvant recevoir, en n’importe quel point, un ou plusieurs appareils supplémentaires plug-in IP65.
Les propositions de lanternes rechargeables et portables sont multiples. On trouve non seulement de nombreuses gammes proposées chez bon nombre de marques mais aussi de celles spécialisées dans ce type de produits sans fil telles que Ambientec ou Fermob.
© Fiat Bulb / Courtesy Salon del Mobile / Andrea Mariani
LA TECH INVESTIT LA DÉCO
« La technologie trouve de plus en plus sa place même dans la décoration », rapporte Lisa. Beaucoup de luminaires décoratifs sont équipés d’allumages programmés (lumière dynamique) ou programmables manuellement par tablette, white tuning, changement de couleur… Dans cet esprit, Prolicht a adopté le protocole Matter porté par plusieurs acteurs industriels réunis au sein de la Connectivity Standard Alliance pour soutenir un nouveau standard universel de communication dédié aux appareils connectés. On peut également s’arrêter sur la généralisation de l’hybridation « matière acoustique-éclairage », Prolicht s’étant associé, dans ce domaine, avec le suisse Impact Acoustic.
Enfin, la cohabitation avec la nature entre, elle aussi, en pleine lumière. Par exemple, tout ce qui permet de favoriser la croissance des plantes à l’intérieur se retrouve chez plusieurs fabricants.
© Flos / Courtesy Salon del Mobile / Diego Ravier
INSPIRATIONS VARIÉES
Quelques-uns montrent aussi leur engagement pour le développement durable. On trouve notamment chez Artemide un appareil développé en pièces séparées (et une scénographie qui le démontre) pour valoriser et visualiser la recyclabilité à 100 %. Orthodoxes, on retrouve les formes basiques : pures, simples, géométriques, inspirées du revival des années 1940 (rond, ligne, triangle…). C’est aussi un retour aux valeurs sûres : pièces historiques, long-seller, signées des designers célèbres ; en réédition, revisitées, reprises ; mais bien évidemment avec les nouvelles technologies telles que la source LED ou la gestion d’aujourd’hui.
© Pavillon Danois / Courtesy Salon del Mobile / Diego Ravier
Bien que les formes soient moins « organiques » qu’il y a quelque temps, les matériaux et les textures sont naturels ou inspirés de la nature : maillage (chez Vibia, Foscarini, Bover), bois (chez Luce Plan), bambou (chez Michael Anastassiades), papier (chez Santa&Cole), pierre (chez Hisle), céramique (chez Flos) et bien d’autres. « On découvre, également, de la “japonaiserie”, lanternes portables en forme de lampes japonaises traditionnelles en papier appelées “chochin”, ainsi des mises en scène zen en couleur et plastique pur… », se plaît à signaler Lisa au regard de ses origines.
Enfin, le linéaire est de plus en plus fin, rectiligne…ou courbe et épuré. Fonctionnant en systèmes, cette solution permet de librement composer un grand luminaire ou même de réaliser la mise en lumière d’un espace entier (indoor/outdoor, sol/mur/ plafond/en aérien). JD/Akari-Lisa Ishii
