« L’essentiel, c’est de maintenir sa compétitivité »

TRATO-TLV

Photos © Trato
Photos © Trato

Francis Picha reste confiant. La structure de l’entreprise familiale qu’il préside est solide, tant au niveau de son organisation qu’à celui de ses outils de production, nécessitant des investissements constants pour maintenir sa compétitivité, et de sa dynamique commerciale. Efficacité récompensée par le prix de l’Entrepreneur EY de l’année 2016, région Nord, « pour son parcours exceptionnel et la performance remarquable de l’entreprise ». Et ça continue… avec une capacité de production de 500 000 luminaires par an.

Depuis 1947, Trato conçoit et fabrique, d’abord à Croix, ensuite à Roubaix, des appareils d’éclairage sur-mesure, à partir d’un bureau d’études intégré et d’un outil de production largement robotisé permettant une forte agilité industrielle. « Si, à l’origine de l’entreprise, l’éclairage fluorescent représentait alors une révolution technologique, depuis plusieurs années, nous sommes entrés dans une nouvelle phase de rupture avec l’avènement des LED », commente Francis Picha. « Nous continuons à travailler les perspectives de développement à long terme, pour assurer le futur, tout en assurant le quotidien. »


UNE LONGUE LIGNÉE D’ENTREPRENEURS

Les grands-parents de Francis Picha étaient industriels et son père, Michel, a créé Trato en 1947… en misant sur le développement de l’éclairage fluorescent. En 1973, alors âgé de 22 ans et après des études en sciences économiques et à l’Institut de Préparation aux Affaires, il rejoint l’entreprise en 1973 pour en prendre la direction générale dès 1981, tandis que son frère Jean-Michel en a assuré la direction commerciale.

Aujourd’hui, et depuis quelques années déjà, Francis a installé la nouvelle génération familiale : son fils Guillaume et son neveu Charley assurent la codirection générale, son fils Julien, la direction commerciale, tandis que sa fille Dorothée et sa belle- fille Magali s’occupent du marketing. Ils assurent la pérennité du groupe Trato TLV, qui totalise 52 M€ de CA (37 M€ en éclairage et 15 M€ en hospitalier), dont 30 % à l’international. Le groupe emploie 260 collaborateurs, répartis dans 3 unités de production : Roubaix (12 000 m2), Lys-lez-Lannoy (5 000 m2) et Parc Eurasanté à Lille (6 000 m2).

La nouvelle génération s’active, avec les équipes de direction, à propos de l’éclairage du futur. Elle a piloté, avec succès, la transition du groupe familial vers la technologie LED et se mobilise actuellement sur plusieurs projets innovants liés à l’éclairage connecté : VLC, Li-Fi, Bluetooth. Le Groupe Trato-TLV a ainsi déjà conçu et mis en service une dizaine de sites pilotes utilisant ces nouvelles technologies.

PRISE DE CONSCIENCE

En 1980, la société TLV est créée, sur la base de produits d’éclairage sur-mesure et d’équipements hospitaliers, et rejoint le Groupe en lui apportant ses spécialités tant au niveau des chambres d’hébergement (médicalisées ou non) que des plateaux techniques. « Aujourd’hui, se félicite Francis Picha, les activités de TLV, présentes dans 55 pays, permettent à l’entreprise d’être leader européen dans ce domaine. »

Et pourtant ! À l’inverse d’autres pays de l’Europe du Nord, de l’Allemagne et même de l’Italie, la France n’a que tardivement pris conscience de l’intérêt d’un éclairage performant. Il fait mieux vendre dans les commerces. Dans les bureaux et dans les usines, il améliore la qualité du travail. Il contribue au bien-être des patients et du personnel soignant dans les hôpitaux, ou encore, améliore la sécurité dans les gares et stations de métro. « À présent, souligne-t-il, cette prise de conscience est heureusement ancrée, la technologie LED y contribuant largement. »

Ces dernières années, Trato TLV a acquis des équipements de dernière génération qui lui ont permis de s’attaquer à des marchés importants et de les atteindre. L’entreprise consacre 5 % de son CA à la R&D.

INNOVATION ET COMPÉTITIVITÉ

Il y a déjà presque 40 ans, quand Francis Picha a repris la direction du groupe, l’effectif s’élevait à 45 salariés… le niveau de formation des collaborateurs était alors relativement faible. « Aujourd’hui, se félicite-t-il, sur 260 collaborateurs, il compte une cinquantaine d’ingénieurs et de cadres diplômés. »

En consacrant 5 % de son CA à la R&D, le groupe considère comme fondamentales l’innovation et la compétitivité. D’autant plus qu’« il nous faut rester vigilants, prévient Francis Picha, la France étant globalement mal placée dans la compétition internationale ». Et de souvent demander, au nom de l’ensemble des entreprises, que ce soit au Medef, à la CCI Hauts-de-France ou, également, au Syndicat de l’éclairage, « de se situer à égalité de traitement dans la moyenne européenne ».

TRATO ET LES ROBOTS

Centre d’usinage de tôle à commande numérique, ligne de déroulage automatisée, chaîne de traitement de surface, robots de pliage, machine de découpe au jet d’eau à commande numérique, atelier d’assemblage-câblage muni de baies de tests… autant d’équipements de production de dernière génération acquis ces dernières année, permettant à Trato TLV d’obtenir, souligne Francis Picha, « la capacité à nous attaquer à des marchés importants, expliquant notre forte croissance, le gain de grands comptes, ainsi que l’accès aux principales enseignes de distribution ». Preuve que de dynamiques PME et ETI françaises par- viennent à rester concurrentielles sur des marchés où exercent pourtant bon nombre de compétiteurs.

« L’important, c’est de bien se positionner par rapport à son marché et à sa concurrence », conclut-il.

Jacques Darmon

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