Le NEW DEAL des constructeurs

La vision de 12 industriels

Douze actrices et acteurs de la filière éclairage ont confié à LUX leur vision des lumières de demain. Suite à l’avènement de la technologie LED et à l’essentielle transition énergétique, le numérique les conduit, dès à présent, à proposer plus que la juste et saine lumière. À savoir de nouveaux services répondant à de nouveaux usages tant intérieurs qu’extérieurs.

JEAN-LUC LAVENIR

SIGNIFY FRANCE

Il y a 130 ans, Gérard et Anton Philips, en créant leur société éponyme, ont fait de l’innovation son ADN. Ainsi, depuis la naissance de l’éclairage électrique, « nous avons été maintes fois précurseurs de nombreuses avancées ayant marqué l’éclairage », se félicite Jean-Luc Lavenir, président de Signify France, responsable des marques de luminaires Philips et de la plateforme Interact. Avec l’avènement de la technologie LED, « cette créativité ne peut qu’augmenter… et perdurer 130 nouvelles années ».En effet, nombreuses sont encore les « recettes lumineuses » à découvrir pour, sans cesse, accroître les qualités et performances des éclairages au profit des usagers. D’autant plus que, comptant déjà 17750 brevets, « notre politique d’innovation ouverte a permis de conclure, dans le monde, une centaine de partenariats avec les meilleures universités, des start-up et autres instituts ». Au début de cette décennie, deux priorités guident leur recherche d’innovations : la décarbonisation et la santé.

La forte augmentation du nombre de points lumineux installés, au cours des 20 prochaines années (+ 35%) s’explique par des facteurs à la fois démographiques (augmentation et urbanisation de la population), technologiques (la lumière s’adapte de plus en plus aux besoins) et sociétaux (besoin de plus de confort, de qualité). « Elle ne doit pas nous inquiéter sur le plan de son impact carbone car elle s’accompagne de changements technologiques majeurs qui permettront à l’industrie de l’éclairage de faire beaucoup mieux pour beaucoup moins », considère Jean-Luc Lavenir. En effet, cette augmentation de point lumineux s’accompagnera d’une amélioration drastique de la performance énergétique des produits, d’une réduction de la consommation, et donc des émissions carbone. De plus, via des systèmes de gestion connectés, performants et évolutifs, seront optimisés les usages, connus et à venir, associés à de nouveaux services.

Au même titre que la température intérieure, le bruit et l’humidité, l’éclairage joue un rôle important sur le bien-être et la santé, du début à la fin de vie, tant au niveau visuel qu’à celui des effets non visuels. Ainsi, se développent de nouveaux modules de capteurs IoT collectant et transmettant des données via le système d’éclairage connecté Interact Office et les API (interface de programmation applicative) de surveillance de l’environnement. Dans les bâtiments, peuvent être ainsi mesurés, et corrigés, les taux d’occupation des locaux, la température ambiante, le niveau de bruit et les apports de lumière du jour ainsi que l’humidité relative.

Enfin, convient-il de rappeler une retombée, « positive », de la pandémie avec le développement de l’éclairage UV-C désinfectant connu pour traiter l’air, l’eau et les surfaces. Après avoir acquis le néerlandais GLA (Germicidal Lamps & Applications), « leurs compétences nous permettront d’accélérer l’élaboration de systèmes de désinfection de l’espace aérien supérieur des locaux », conclut Jean-Luc Lavenir.


DAVID LELIÈVRE

ECLATEC

Eclairer juste et maîtriser plusieurs composantes de l’éclairage, comme la temporalité, assurent, d’ores et déjà, une fonction sécuritaire tout en consommant juste. « Mais on peut faire mieux, grâce à des solutions telles la détection de présence, la variation de flux, le changement de température de couleur intégrés au sein d’un même luminaire », souligne David Lelièvre1. Et d’apprécier que des lobbies écologiques ainsi que « Aujourd’hui, nous en sommes à la première étape avec l’interconnexion de capteurs de  superviseurs, d’applications… permettant de gérer les différents services de la ville. Demain, anticipe-t-il, la Smart City interagira avec les usagers ». À l’échelle d’un territoire, y circuleront des informations descendantes et montantes, actives ou passives. « Elles permettront à l’éclairage, grâce à son électronique connectée et la densité de son maillage, de représenter la base de la structure des réseaux de communication. »

Mais, il convient de ne pas oublier l’aspect social de la lumière, vitale depuis toujours, et synonyme de sécurité et de convivialité. « Par exemple, interroge David Lelièvre, comment permettre à chacun de vaquer à ses occupations domestiques, ludiques ou professionnelles tout en composant avec la faune et la flore ? Comment redynamiser un cœur de ville qui se meurt ?Enfin, comment composer avec la variété des usagers tout en prenant en compte les aspects écologiques et économiques ? »Réponses à suivre…

1 Depuis le 1er février dernier, David Lelièvre préside Eclatec tout en conservant ses fonctions de directeur commercial et du développement du Groupe.


HERVÉ LE GUEDARD

SYLVANIA

En route vers l’optimisation énergétique via l’éclairage ! », propose Hervé Le Guedard1 aux  propriétaires  et  exploitants de bâtiments tertiaires et industriels. Son objectif ?« Les aider à atteindre l’éco-performance de leurs installations d’éclairage et à réduire leur empreinte carbone tout en anticipant les futures directives réglementaires à l’échelle européenne. » Il faut dire que « le jeu en vaut la chandelle. »

En France, par exemple, les bâtiments tertiaires, privés et publics, représentent une surface de 900 millions de mètres carrés, dont plus de 450 millions nécessitent, conformément aux exigences du décret tertiaire du 23 juillet 2019, une réduction de la consommation d’énergie finale. « 80 % des installations d’éclairage de ces sites étant obsolètes, ce poste de dépense présente un impact énergétique non négligeable », souligne Hervé Le Guedard.

Et le dirigeant de Sylvania de s’impliquer pour aider les propriétaires des établissements tertiaires (bureaux, sites logistiques et industries) à  atteindre, à l’horizon 2023-2025, les premiers objectifs de réduction de consommation fixés par la loi Élan portant sur l’Évolution du logement, de l’aménagement et du numérique2. « Nous associons ainsi notre gamme complète de luminaires LED écoperformants à une offre globale de services clés en main », conclut le dirigeant de Sylvania en citant, parmi les Smart Services proposés, les audits énergétiques, les études d’éclairage, une logistique personnalisée, le montage de dossiers de certificats d’énergie, des offres de location « Logic Smarter Finance ».

1 General Manager Southern Europe de Sylvania.

2 Tous les bâtiments existants de plus de 1 000 m2 ont obligation d’atteindre une réduction de leur consommation d’énergie de – 40 % en 2030, – 50 % en 2040 et – 60 % en 2050, par rapport à 2010.


MARCEL RAGNI

RAGNI

À Cagnes-sur-Mer, l’entreprise Ragni vient d’aménager un nouveau bâtiment de 4 000 m2 supplémentaires, dont 2 500 consacrés à la logistique et au stockage afin d’optimiser ses flux de production. Preuve que Ragni Fils1 croient au made in France « qui représente l’assurance qu’au moins 50 % de la production est réalisée dans notre pays ». Et Marcel Ragni2 d’estimer que, même si ce niveau de production reste limité, « le made in France est créateur d’emplois et d’économies durables », en regrettant que certains choisissent encore la délocalisation. Par ailleurs, il plaide pour la French Fab, initiative portée par Bpifrance, dont il est ambassadeur pour le département des Alpes-Maritimes afin de participer à la mission visant à remettre l’industrie au centre de l’économie.
« Donc, conserver l’ingénierie, l’atelier de tôlerie et de thermoformage, l’usinage, le traitement de surface, l’assemblage, le conditionnement et la commercialisation, c’est honorable », poursuit-il, d’autant plus que « la technologie LED et le numérique ne représentent pas la valeur totale du produit ; sinon, je ne m’ennuierais pas à garder mes 25 000 m2 de bâtiments. »
Une stratégie dynamique anticipant, selon Marcel Ragni, de nouveaux marchés qui s’ouvriront, dans les toutes prochaines années, favorisés par l’intérêt de plus en plus prégnant porté au développement durable, le déploiement du Grand Paris, des Smart Cities, des Jeux Olympiques… Et de conclure que, « si jusqu’ici, nous avons surtout commercialisé des luminaires, ceux-ci voient, aujourd’hui, évoluer leur rôle vers la conception de points lumineux intelligents au service des usagers. Car, fabriquer des luminaires ne se limite plus à ne produire que de la lumière. Il s’agit, désormais, de développer des fonctionnalités permettant de répondre, voire d’anticiper, les besoins des villes et de leurs habitants ».

1 Marcel Ragni préside la société éponyme, assisté de ses deux fils en t ant que DG. L’aîné, Jean-Christophe, assure la direction commerciale « Export » tandis que le cadet, Stéphane, a en charge la direction commerciale France.

2 Rappelons que Marcel Ragni assure la vice-présidence du Syndicat de l’éclairage.


ANNE-VALÉRIE DUJAUD-RONDELEZ

ERCO

Aujourd’hui, trois questions principales nous sont posées », souligne Anne-Valérie Dujaud-Rondelez, nouvelle DG d’Erco-Lumières. Alors que l’incertitude prime, comment garantir des approvisionnements fiables, pérennes et responsables ?

Comment assurer une qualité irréprochable quand la tendance générale est à « l’optimisation » des coûts ? Quelles grandes tendances pourraient
émerger, se confirmer, ou disparaître ? Avec la fermeture de certaines frontières et les interruptions d’activité de certains fournisseurs, les approvisionnements ont été mis à l’épreuve. « Nous concernant, l’intégration verticale de notre usine et la robustesse de nos procédures nous ont permis de fiabiliser nos délais de livraison », se félicite-t-elle. Au nom du Groupe, elle confirme l’engagement de continuer à investir pour garantir cette fiabilité, « l’avenir de notre secteur et de notre industrie ».

Dans ce contexte, poursuit-elle, « le made in Germany apporte une réponse rassurante et probante en termes de qualité des produits assurant la pérennité de nos solutions ». Au-delà, « nous miserons encore davantage sur l’expertise du conseil dispensée au niveau local ». De plus, l’évolution des technologies, particulièrement de la connectivité, aidera à éclairer plus juste, plus écologique et durable, « tout en situant l’utilisateur, et sa perception de son environnement via l´éclairage, au centre de ses préoccupations, et en lui donnant le contrôle et le choix de la lumière souhaitée ».

Enfin, quels que soient les futurs espaces intérieurs, « une approche dédiée sera la plus pertinente afin d’assurer leur mise en valeur et d’en permettre un usage optimal ». D’autant plus que la plupart d’entre eux, en réponse aux changements structurels et fonctionnels, « seront entièrement ou partiellement à repenser », conclut Anne-Valérie Dujaud-Rondelez.


JEAN-MARC VOGEL

LEDVANCE

De plus en plus de consommateurs-utilisateurs souhaitent intégrer des produits intelligents dans leur habitat et recherchent une lumière s’adaptant à chaque usage et se contrôlant simplement. « À la télé, en février dernier, c’est la promotion de cet éclairage connecté que nous avons lancée », se félicite Jean-Marc Vogel, président de Ledvance France et Italie et managing director « Europe Ouest ». Ont ainsi été promus une gamme résidentielle de lampes et luminaires connectés ainsi que différents protocoles de communication tels le Bluetooth Mesh, WiFi ou encore Zigbee.

La situation sanitaire engage de nombreux salariés à avoir recours au télétravail, associant, pour longtemps encore, vies privée et professionnelle. La qualité de l’éclairage ne concerne donc plus uniquement les bureaux, commerces ou écoles. Elle s’étend désormais aux lieux de vie (domicile, Ehpad…). « Une grande majorité confie ne pas évoluer dans un cadre adéquat au travail à domicile et recherche un équipement plus adapté », constate Jean-Marc Vogel pour qui « ne sont plus à démontrer les bienfaits de la lumière sur notre cycle circadien ».
En effet, rappelle-t-il, pour bénéficier d’un rythme de vie dynamique et sain, nous avons besoin des variations naturelles de la lumière du jour qui suivent notre horloge interne. « Lorsque nous travaillons en intérieur sous un éclairage inapproprié, nous nous sentons fatigués et souffrons d’une mauvaise qualité de notre sommeil. » À l’inverse, une lumière dynamique tout au long de la journée, « c’est du bien-être ».

Ainsi, l’éclairage centré sur l’humain (Human Centric Lighting) crée un environnement de travail approprié. Via un algorithme, les utilisateurs ont la possibilité de choisir la dynamique qui leur convient. « Notre système HCL Biolux est le premier du genre à obtenir la certification VDE garantissant le respect de l’horloge biologique en toutes circonstances », conclut Jean-Marc Vogel.


STEVE DENNI

OSRAM LIGHTING

Pour libérer le potentiel de la lumière nous empruntons de nouvelles voies », indique Steve Denni, président d’Osram-Lighting France. Tout en profitant de la longue expérience du Groupe, notamment de celle consacrée à la LED « devenue un “consommable usuel”, régnant sans partage dans l’univers de l’éclairage ». Depuis 2016, date de la vente de l’activité́ « Lampes d’éclairage général », Osram se transforme en une entreprise photonique orientée vers trois grands marchés : les semi-conducteurs optiques (OS), l’épine dorsale technologique ; le secteur automobile (AM) ; les applications numériques (DI) représentées par les composants d’éclairage intelligent, les systèmes et les solutions numériques. « C’est ainsi que nous façonnons l’avenir, poursuit Steve Denni, en servant la lumière de demain via un premier axe technologique majeur, l’incontournable connectivité. »
Car l’avenir sera connecté, en association avec des solutions adaptées aux villes et bâtiments intelligents ainsi qu’à des services répondant aux besoins des utilisateurs, tout en optimisant les dépenses énergétiques. « Ces technologies sont désormais matures », estime Steve Denni, en illustrant ses propos par l’offre de systèmes de contrôle de l’éclairage basés sur la norme sans fil Bluetooth QBM (Qualified Bluetooth Mesh) permettant
un pilotage de l’éclairage intuitif, simple et évolutif. « Enfin, conclut-il, la lumière de demain sera servie par le Cloud. » Cette innovation ouvrira de
nouvelles perspectives au niveau de l’exploitation des données, de la possibilité d’analyse et de stockage, des rapports sur l’énergie, du diagnostic, de la maintenance et des historiques
. « La nouvelle certification D4i, relative aux luminaires LED pour l’IoT, y prépare. » Ainsi, grâce à ces nouveaux composants, les luminaires équipés sont d’ores et déjà prêts à rendre de nouveaux services à forte valeur ajoutée.


MARCEL MASSON

ZUMTOBEL GROUP

La crise de la Covid-19 accélère certaines tendances obligeant à mieux les cerner pour mieux les gérer dans « le monde d’après ». Dans ce contexte, considère Marcel Masson, « la lumière, élément fondamental de notre vie sociale et professionnelle, sera un acteur clé pour (re)construire notre environnement ».

« Nos luminaires permettent déjà de redonner l’envie de revenir au bureau », poursuit le DG France de Zumtobel Group (ZG). En effet, désertés au profit du home office, ils vont devoir donner l’envie d’y revenir. Signature esthétique, qualité de lumière, Human Centric Lighting (HCL), luminaires connectés, communication via la lumière… représentent autant de «technologies permettant d’affiner les solutions.

Par exemple, les luminaires sécurisent les espaces consacrés à l’enseignement, la gestion IoT permettant, également, une meilleure maîtrise des éclairages. Par ailleurs, la communication LiFi peut aider les centres hospitaliers à connaître la disponibilité et la localisation de leurs équipements. De plus, dans les commerces, ces systèmes peuvent aider à orienter les usagers tout en communiquant avec eux via des applications dédiées. « Enfin, les luminaires deviennent capables d’assister l’industrie et la logistique dans leurs opérations d’optimisation », poursuit Marcel Masson.

Plus globalement, la sensibilité au Made in Europe, le choix de luminaires moins consommateurs et mieux adaptés aux usages intérieurs, extérieurs, urbains et routiers, représentent également des démarches fortes. Notamment pour ZG, « dont l’ADN est tourné vers le développement de solutions esthétiques et techniques, ainsi que sur la qualité de la lumière, autant de notions intégrées dans nos produits et services », conclut Marcel Masson, pour qui la crise actuelle représentera un accélérateur de ces besoins.


LUDOVIC VOLTZ

TRIDONIC

Déjà entamée, la miniaturisation des composants va se poursuivre et laisser de plus en plus de place à la liberté de design des luminaires, principalement grâce à l’évolution des drivers », considère Ludovic Voltz, DG de Tridonic-France. Si le format de certains d’entre eux reste conforme
aux alimentations des sources lumineuses conventionnelles (21 x 30 mm), les sources LED permettent de nouveaux formats (16 x 30 mm ou 11 x 30 mm). Parallèlement, à puissance constante, les longueurs se réduisent également, passant de 360 mm à 280 mm. Au niveau des versions compactes,
même constat, les drivers tendant même à disparaître en s’intégrant dans les connecteurs de raccordement (« driver in track »).

« Par ailleurs, nous utiliserons des informations issues de l’éclairage pour d’autres usages », poursuit Ludovic Voltz, dont les données récupérées par les drivers et capteurs. Le « silotage » des métiers va laisser place à une interaction, un échange et un partage d’informations en temps réel. Des
successions d’actions (aussi appelées recettes) seront créées et utilisées à partir d’un déclencheur (action manuelle ou détection depuis un capteur). « L’éclairage sera ainsi capable de répondre aux contraintes du moment tandis que l’adaptabilité des installations deviendra essentielle, sans pour autant impacter les usagers. »

« Un éclairage interopérable s’impose, avec plus de paramétrages et de fonctions tout en simplifiant la mise en œuvre et la configuration des systèmes », souligne Ludovic Voltz, en se félicitant de toujours plus d’intelligence dans les drivers, complétée par des facilités de pilotage et de paramétrage sans fil. Sans omettre, la conception de luminaires écoresponsables, limitant l’impact environnemental, offrant également la possibilité
de remplacer facilement certains sous-ensembles. « Comme on le faisait, dans le passé, lors d’opérations de relamping », conclut Ludovic Voltz.


GÉRARD LESAGE

COMATELEC SCHRÉDER

La crise sanitaire que nous traversons a modifié les codes et a amené chacun à repenser la manière dont nous appréhendons l’espace public. Gérard Lesage, DG de Comatelec Schréder, avance trois évolutions. « Tout d’abord, en adaptant la lumière dans les rues en fonction de l’heure, les villes délimitent l’espace public et contribuent au respect de l’environnement », considère-t-il.

En témoigne le concept FlexiWhite qui offre la liberté, au sein d’un même luminaire, d’utiliser la bonne température de couleur à tout moment. « Les communes peuvent ainsi faire varier leur éclairage au rythme des saisons tout en en protégeant la faune et la flore. Ensuite, les villes de demain continueront de préserver leur patrimoine et à mettre en avant leur personnalité. » Dans ce contexte, le concept Schréder STUDIO inclut le retrofit de luminaires existants mais, également, la fabrication complète de répliques à l’identique de lanternes patrimoniales équipées d’une technologie LED moderne et connectée. « Enfin, personne ne sachant exactement ce que nous réserve l’avenir, poursuit-il, la modularité fait donc partie intégrante de nos produits destinés aux villes intelligentes. » Le système d’éclairage multifonctionnel Shuffle répond à plusieurs besoins : Wifi, caméras de vidéoprotection boutons d’urgence, prises de recharge pour véhicules électriques, etc. Différents modules peuvent être ajoutés, remplacés ou échangés au gré de l’évolution des besoins, la structure, quant à elle, demeurant. « Aussi, bien plus qu’une simple colonne lumineuse, le Shuffle est et restera une solution durable dans le futur », conclut Gérard Lesage.


AGNÈS JULLIAN

TECHNILUM

Une première attente fait déjà tendance : « Éclairer juste, en conformité avec les exigences environnementales et en respectant la biodiversité », rappelle Agnès Jullian. Pour la présidente de Technilum, les éclairages du XXIe siècle, peu énergivores, deviennent intelligents et s’adaptent aux usages. Et ils représentent le meilleur support pour accueillir d’autres fonctionnalités et services, connectés ou mécaniques. « Un lampadaire multifonction limite l’emprise des mobiliers urbains en libérant ainsi des espaces piétons. » Il facilite aussi la lisibilité de l’espace public en devenant le vecteur de communication évident pour tout aménagement patrimonial.

« Alors que la crise actuelle donne à penser l’espace public différemment, ce dernier doit devenir, certes convivial, mais aussi utile », poursuit Agnès Jullian. « Depuis plus de 50 ans, Technilum s’efforce de répondre aux attentes des maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre, tout en devançant les attentes des usagers. » Proposer des lampadaires pérennes et robustes, garants d’une maintenance facilitée, de réparabilité et de maintenabilité des accessoires, autant de critères correspondant à un investissement public sensé, partie prenante de l’attractivité urbaine. Œuvrer pour l’environnement, désormais à faible empreinte carbone par l’optimisation des process de production, représente une priorité. « Dans ce contexte, l’aluminium recyclé est un matériau d’avenir », estime Agnès Jullian. Avec une empreinte carbone de 2,3 à 4 kg/CO2, trois fois plus léger que l’acier, une sécurité d’approvisionnement sans appauvrissement des ressources naturelles, « c’est le bon choix ». Sans compter que, en fin de vie, les lampadaires aluminium sont recyclés… « Or le meilleur déchet n’est-il pas celui qui n’existe pas ? », conclut la présidente de Technilum.


LIONEL WITKOWSKI

TRILUX

À propos de la technologie LED, « le diable se cache dans les détails de la complexité », introduit Lionel Witkowski, président de Trilux-France, à la Une de l’édition de mars de La Lettre LUX. En effet, estime-t-il, en devenant partie intégrante du luminaire, « la LED a littéralement fait exploser la simplicité qui, jusqu’à l’émergence de cette technologie, caractérisait les luminaires ».

Qu’en est-il 10 ans après la montée en puissance des luminaires LED ? « Le marché a complètement basculé, confirme Lionel Witkowski en ajoutant qu’une relative stabilité s’est établie, la course à l’efficacité lumineuse cédant le pas à de nouvelles tendances axées sur la connectivité, la qualité de la lumière ou la meilleure prise en compte des paramètres environnementaux. » Le produit fait place à la solution, la technicité à l’usage tandis que le client, un peu délaissé au sein de la frénétique course au lumen/watt, revient au centre des préoccupations, se félicite-t-il. « Aujourd’hui, dans ce retour aux besoins des clients, la réduction de la complexité devient donc une nécessité. »

Dans ce contexte, le constructeur a lancé une famille de produits multi-lumen (un même produit est en mesure de fournir 2 ou 3 flux lumineux différents), gamme qui sera complétée par la possibilité de sélectionner différentes teintes de lumière. « Via la LED, l’éclairage est ainsi entré de plain-pied dans le monde de l’électronique et du soft », poursuit Lionel Witkowski. Selon lui, l’avenir dépend indéniablement d’une combinaison des deux technologies : d’une part, l’utilisation de produits universels, simples et connectables, destinés au marché diffus ; d’autre part, des produits
pointus répondant à une application donnée. Cette solution s’appuie sur des plateformes programmables dont les performances et caractéristiques seront introduites en fin de chaîne de fabrication, tout bénéficiant de la possibilité de faire évoluer l’intelligence de chaque luminaire.

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