« L’AFE peut jouer un rôle fédérateur au sein de la filière »

PHILIPPE BADAROUX (CLUSTER LUMIÈRE)

C’est quoi la filière éclairage ? Peut-on vraiment parler de filière, alors que ses acteurs sont très dispersés et que les organisations professionnelles, tentant de la représenter, ont du mal à s’entendre ? Philippe Badaroux, président du Cluster Lumière, qui vient de fêter ses 10 ans, s’interroge… et avance une proposition fédératrice.

La représentation unifiée des acteurs scientifiques et économiques, sous l’égide d’un chef de file neutre, est un prérequis à l’existence même de cette filière avant d’envisager son avenir. L’AFE devrait pouvoir jouer ce rôle fédérateur », avance Philippe Badaroux, en considérant que, « si cela n’a pas lieu à court terme, je reste très pessimiste au regard du risque de voir l’éclairage devenir un bien de “commodity”. De plus, l’excellence industrielle et artistique française risque de se noyer dans de nouveaux usages qui la dépasseront. »

Avec le développement de la technologie LED et de la gestion numérique, ce sont les nouveaux usages qui tireront les marchés et créeront les opportunités d’affaires de demain. Il suffit de les anticiper et de les comprendre, pour identifier ceux qui représentent un vrai sens et entraînent une rupture. « Ce sont eux qui créeront de la valeur demain et insuffleront la dynamique nécessaire à la filière », martèle le président du Cluster Lumière.

ÉCLAIRER DIFFÉREMMENT ET INTELLIGEMMENT

Les innovations technologiques, qui s’accélèrent, créent autant d’opportunités de tout repenser, d’éclairer différemment, intelligemment, en optimisant l’énergie et en intégrant le bien-être et la santé. Jusqu’à présent, nous nous sommes contentés de remplacer les sources lumineuses traditionnelles par des LED avec, à la clef, des gains énergétiques et photométriques certains… mais sans vraiment en repenser l’usage.

« L’avenir sera ailleurs, et je le vois très large, à l’instar de ce que le numérique a apporté à la photographie, où l’appareil photo traditionnel a été remplacé par le Smartphone, ou encore à l’audio, qui a vu les supports se dématérialiser, ou aussi à l’explosion de la lumière nomade », conclut Philippe Badaroux, en confirmant qu’il y aura des nouveaux entrants, de nouvelles façons de faire. Enfin, les modèles économiques actuels devront se renouveler. « Il faut travailler ensemble pour les appréhender. »

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