UNE FACADE POUR DEUX
À Fontenay-aux-Roses, le cinéma Le Scarron et la salle de théâtre Les Sources partagent un unique bâtiment qui au fil des années s’est perdu dans son contexte urbain, est devenu difficilement identifiable. Pour remédier à ce manque de visibilité, les architectes de l’Atelier Silhouette Urbaine ont misé sur la lumière et le savoir-faire de Deltalight. En résultent une façade et un parvis qui projettent l’édifice sur l’espace public, rythmé par des lignes lumineuses.
La nouvelle mise en lumière du théâtre et du cinéma a été l’occasion d’identifier clairement les deux entités par le biais d’entrées et d’enseignes distinctes. La verticalité du bâtiment est soulignée, mais aussi sa présence dans le paysage urbain, grâce à la ligne lumineuse qui le couronne.
Inaugurés en 1986, le théâtre des Sources et le cinéma Le Scarron occupent un unique bâtiment signé par l’architecte Henri Chauvet. Situé près d’autres équipements tels quels qu’une médiathèque et une école, sa situation le long d’une rue passagère ne rend pas son accès agréable pour les spectateurs et l’aspect vieillissant de ses façades demande une réhabilitation qui, une fois n’est pas coutume, passe par une mise en lumière. Pour les architectes de l’Atelier Silhouette Urbaine sélectionnés pour répondre à cette commande, l’intervention se concentre sur deux aspects : la requalification de l’accès à l’édifice et un éclairage adapté qui accompagne les spectateurs tout en mettant en valeur cette architecture massive dont les lignes peuvent toutefois être soulignées par la lumière.
DERRIÈRE UN CLAUSTRA
Partager un espace commun peut parfois s’avérer problématique, surtout pour les personnes en charge de l’accueil et de la billetterie. Aussi, pour remédier à ce travers, le parvis a été requalifié pour que deux entrées soient distinctes et l’accès plus clair. Cette stratégie compense aussi la petitesse du hall d’accueil : mieux desservi, la cohue peut être évitée. Pour cela, jouant avec la réglementation d’accès PMR, les architectes imaginent deux rampes plutôt qu’une, l’une menant au théâtre, l’autre au cinéma. Chacune est matérialisée par un claustra métallique dessiné par les architectes, ainsi que par une enseigne lumineuse que l’on retrouve sur la façade.
« Le claustra s’élargit au fur et à mesure, génère un effet de mouvement », décrit Barbara Teisserenc de Silhouette Urbaine. La cinétique est à l’œuvre, servi par aussi par le jeu des couleurs : l’une des faces est champagne, l’autre bleue. Pour compléter cet effet, la recherche de profilés lumineux les plus fins possible pour mettre en œuvre leur vision de « traits de lumière » les mènent vers les produits proposés par Deltalight. Vincent Muracciole, conseil en éclairage pour le fabricant belge, les accompagne dans l’ensemble de ce projet.
Le hall d’accueil sert aux deux entités. Le passage des seuils est matérialisé par des lignes lumineuses et la couleur. La banque d’accueil se déploie sous des suspensions et des encastrés qui tiennent compte du fait que des personnes travaillent là. Ici comme à l’extérieur, un blanc chaud a été retenu (3 000 K).
VISIBLES ET INVISIBLES
Le choix s’est porté sur deux types de luminaires, répondant chacun à une contrainte. D’une part, les profilés LED de la gamme Femtoline permettent « d’obtenir des traits de lumière avec un minimum de matière », précise Vincent Muracciole, sans en voir la source, en restant invisibles. Cette lumière qu’il qualifie de « pure » se fond dans l’architecture et joue avec les différents matériaux. Elle se reflète sur le métal du claustra, tout comme sur la pierre le long des huisseries des baies en hauteur de la façade sur lesquelles les profilés sont fixés. Elles sont aussi installées à l’entrée du hall d’accueil, marquant sur le fond bleu de l’habillage métallique la transition entre extérieur et intérieur. D’autre part, les visibles sous la forme des plafonniers Dox 100 S LED placés en sous-face du parvis. Ce luminaire normalement conçu pour l’extérieur est également utilisé dans le hall d’accueil au-dessus de la banque d’accueil. Ici, le luminaire a été transformé en suspension, avec une conception sur-mesure des suspentes évoquant le « V » de Vallée-Sud, territoire dans lequel s’inscrit la ville de Fontenay-aux-Roses.
Ici, pas de scénarios, « l’éclairage est fixe, indique Vincent Muracciole, et pour être le plus agréable possible, il a été quantifié au mieux ». Par ailleurs, une température de couleur chaude de 3 000 K, identique pour toutes les applications, « donne une autre impression du bâtiment », conclut-il. Avec ce projet, Barbara Teisserenc reconnaît s’être heureusement immergée dans le monde de l’éclairage et a pu apprécier à quel point l’intégration de la mise en lumière dès la phase de conception est un apport qui sert pleinement et autant la qualité architecturale que la qualité d’usage.
Lucie Cluzan
Pour identifier le théâtre et le cinéma, deux rampes d’accès sont délimitées par des claustras métalliques illuminés. Entre les lames, des profilés invisibles ponctuent et rythment cette partie basse. Sur la partie haute, les huisseries métalliques reflètent la lumière des mêmes linéaires LED Femtoline de Deltalight.
RÉHABILITATION, MISE EN LUMIÈRE ET SCÉNOGRAPHIE DES FAÇADES DU THÉÂTRE DES SOURCES ET DU CINÉMA LE SCARRON À FONTENAY-AUX-ROSES (92) |
CLIENT Vallée Sud – Grand Paris MAÎTRISE D’ŒUVRE Atelier Silhouette Urbaine – Barbara Teisserenc – www.silhouette- urbaine.com CONSEIL EN ÉCLAIRAGE Vincent Muracciole – Deltalight INSTALLATION Terideal Segex Énergies (Wissous, 91) LIVRAISON 2019 SURFACE 15 000 m2 MATÉRIEL Deltalight (sauf couronnement toit) |