La révolution LED a bouleversé le monde de l’éclairage au cours de ces 10 dernières années. Arrivant à maturité, la technologie va toutefois continuer à progresser au cours des 5 prochaines (environ 20 % de performances énergétiques supplémentaires), alors que les prix évolueront peu. « Ceci accélère la rénovation progressive des infrastructures d’éclairage tout en améliorant les services proposés aux citoyens et usagers », considère. Laurent Meunier, membre de la commission mixte AFE/SBA
La mise en œuvre de la technologie LED ouvre la voie à des gains significatifs et immédiats de l’énergie consommée par l’éclairage des espaces urbains, qui se traduisent par une réduction conséquente de la trace carbone et des dépenses de fonctionnement. Par ailleurs, cette nouvelle technologie s’intègre mieux dans son environnement que celles qui l’ont précédée. Sa miniaturisation, ainsi que la capacité d’orienter le flux vers les surfaces à éclairer, ouvre de vastes perspectives d’intégration de la source lumineuse dans l’espace à éclairer.
RÉPONDRE AUX JUSTES BESOINS
La souplesse d’utilisation des LED, associée à des capteurs ou des systèmes (voir le livre blanc AFE/SBA « IOT & Digital ») permet d’éclairer mieux, juste et de façon responsable. Chez soi, on éteint en quittant une pièce. De la même façon, à l’extérieur, à l’aide de capteurs de présence et de lumière, connectés aux luminaires LED, il est aujourd’hui possible d’éteindre ou d’ajuster l’éclairage pour répondre au plus juste aux besoins. Ainsi, il devient possible d’offrir un complément de solutions pour une meilleure préservation de la faune et de la flore.
Ces technologies permettent de générer de substantielles économies d’énergie et d’émissions de CO2 tout en maintenant un éclairage de qualité. « Le luminaire LED, associé à un superviseur, permet de télésurveiller les installations », souligne Laurent Meunier, pour qui les maîtres d’ouvrage peuvent ainsi piloter à distance et limiter le déplacement des équipes au dépannage et à l’entretien préventif.
Enfin, les améliorations apportées par la technologie LED, s’accompagnent d’une durée de vie optimale (20 ans pour l’électronique embarquée tels les drivers et 30 ans, voire plus, pour les modules LED) et d’un bon maintien du flux dans le temps (moins de 1 % de perte par an).
L’HUMAIN, LA FAUNE ET LA FLORE
En dehors de l’aspect économique, l’éclairage LED améliore le confort de vie à domicile, au travail et sur les espaces urbains, de nombreuses études ayant démontré que l’éclairage artificiel présente un impact sur le cycle circadien de la faune, de la flore et de l’humain (voir le livre blanc AFE/SBA « Human Centric Lighting »). La LED apporte des solutions en ajustant la température de couleur de la lumière selon les besoins ; par exemple, en favorisant les lumières chaudes le soir pour un meilleur développement de la mélatonine, et les lumières froides, à la reprise de l’activité, pour favoriser le développement du cortisol. La faune et la flore bénéficient aussi de ces avancées : souplesse dans le choix des températures de couleur ou dans le mode de fonctionnement de l’éclairage et dans l’orientation du flux vers les surfaces à éclairer. L’ULOR de 0 % des luminaires vient compléter les réponses de cette technologie à l’arrêté de décembre 2018.
Pour parfaire cette approche « bio-responsable », il convient de rappeler que la phase d’usage d’un luminaire représente, de loin, le plus gros impact sur la planète au regard de la fourniture, la pose et la dépose. « Les LED permettent de réduire de façon significative cet impact, du fait des gains réalisés sur la consommation énergétique et sur la maintenance », explique Laurent Meunier.
TOUS ÉCORESPONSABLES
« Dès aujourd’hui, il n’existe aucune bonne raison pour ne pas rénover son installation d’éclairage », poursuit-il. D’un point de vue économique, les gains réalisés sur son usage permettent des retours sur investissement rapides. D’un point de vue environnemental, c’est un levier important pour réduire la trace carbone et mieux préserver la nature. Enfin, les bénéfices associés aux objets connectés et à l’adaptation de la lumière artificielle à l’influence de la lumière naturelle (HCL), contribuent à améliorer le cadre de vie en général et l’écoresponsabilité de tous envers la planète.
« ÉPURER JUSQU’À LA NUIT »
Les concepteurs lumière sont l’une des clés de voûte de l’évolution vers un éclairage public économe en énergie, adapté aux usages et à la préservation de la biodiversité. Conscient de sa mission de conseil auprès des collectivités et plus généralement de la maîtrise d’ouvrage, Lionel Bessières de Quartiers Lumières, amorce en la formalisant la tendance de la recherche d’un éclairage plus juste qui, dans le sillage de l’arrêté du 28 décembre 2018, s’amplifie. L’agence propose aujourd’hui aux collectivités d’élaborer un Plan de régulation et de coupures des éclairages publics (PREP). À la croisée du juridique, de la technique et du sociétal, cette approche contextuelle répond au « besoin d’accompagnement des municipalités qui ne savent pas comment s’y prendre pour gérer cette transition », explique Lionel Bessières. Dans le cadre d’une rénovation par exemple, « des solutions simples et accessibles rapidement existent », poursuit-il. S’appuyant sur un diagnostic des installations, des usages et des besoins, en complément des Sdal, l’agence souhaite avant tout soumettre une vision de la conception lumière « qui saura se faire discrète, s’effacer et laisser vivre la nuit ».
LC