Ondes de lumières

En réponse à un appel d’offres portant sur la création, pour l’église Saint Germain de Royère-de-Vassivière dans la Creuse, d’une œuvre artistique et sa mise en lumière, la plasticienne lumière Aurore Fouchier propose des Ondes de lumières. Une installation pérenne qui, au rythme des saisons, valorise cet intérieur sacré, le plonge dans des ambiances variées et en assure l’éclairage fonctionnel.

Le passage de l’obscurité à la lumière reste l’un des symboles mystiques les plus parlants, pour les croyants comme pour les athées. Les bâtisseurs d’églises et de cathédrales le savaient et lui donnaient corps par une progression en jouant sur les ouvertures et les entrées de lumière. À la suite de la rénovation de l’église, l’Association des Amis de l’église Saint Germain de Vassivière, sur une idée suggérée par la Fondation du Patrimoine Limousin, lance en 2016 un appel à projet pour une œuvre d’art qui dans l’esprit du centre d’art voisin ferait rayonner le village. Après une levée de fonds et 60 000 euros réunis, l’appel porte sur la création d’une œuvre qui occuperait la nef, mise en lumière comprise. Aurore Fouchier détourne cette commande en proposant « un projet qui n’ajoutait rien de matériel à l’église, mais qui jouait sur la symbolique de la lumière, se souvient-elle, une œuvre lumineuse à part entière ». Cette « invitation à se poser et se laisser absorber par l’ambiance » séduit le jury. À la faveur du confinement, l’artiste s’imprègne du lieu et imagine les différents scénarios de ces Ondes de lumières qui varient au fil des saisons. Finalement, l’œuvre remplace un éclairage existant qui posait des problèmes de maintenance : il fallait souvent remplacer les luminaires.


Photos © Aurore Fouchier

La granulométrie, la texture de la pierre de la voûte de la nef accroche particulièrement bien la lumière et rend les différentes teintes. Au-delà des scénarios, la lumière naturelle influence la perception des ondes lumineuses qui se propagent depuis l’entrée jusqu’au chœur.


Ne pouvant être posés au sol, les 23 luminaires en tir croisés sont installés à la base des arcs-boutants. Les boîtiers sur mesure contiennent les skippers DMX pour passer d’une grappe à une autre.

UNE AMBIANCE VIBRANTE ET COLORÉE

Dès l’entrée dans la nef, visiteurs et croyants sont guidés par une lumière douce qui lentement se propage dans la nef suivant la variation des longueurs d’onde. Pour obtenir ces effets et ces teintes, Aurore Fouchier a, lors des essais, testé deux types de projecteurs RGWB. En accord avec l’architecte des Bâtiments de France, le choix s’est porté sur Lumeniris Medium de chez Lumenpulse. Son corps compact a séduit, tout comme la possibilité d’appliquer le RAL le mieux adapté à la couleur de la pierre. Les 23 projecteurs en tir croisés installés à la base arcs-boutants sont gérés via le système de gestion Pharos LPC1. Quatre saisons, quatre scénarios autonomes proposant une version pour les matinées et une pour les après-midi, jouent et se combinent avec la lumière du jour. Un autre plonge l’église dans un état de veille à la nuit tombée. Outre le système de gestion, un boîtier permet de prendre la main pour notamment pour passer sur un scénario spécifique, ou alors en blanc neutre ou seulement en nuances de blanc avec animation ou encore d’éteindre totalement.

De part et d’autre de la nef Aurore Fouchier a imaginé « deux sculptures lumineuses se font face et ponctuent le parcours ; un halo de lumière vive et solaire qui invite au cheminement ».

Lucie Cluzan

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