Vers une féminisation de la conception lumière ?

8 MARS, JOURNÉE INTERNATIONALE DES DROITS DES FEMMES

© Concepto
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Cette année, l’équipe de l’agence Concepto.

Si les Nations Unies ont officialisé, en 1977, le 8 mars dédié aux droits des femmes, cette journée puise ses origines au tournant du XXe siècle, en Amérique du Nord, avec, en 1909 le National Women’s Day, et en Europe, dès 1910 à Copenhague. La France, quant à elle, la reconnaît le 8 mars, en 1982. Plus de 40 ans plus tard, Roger Narboni témoigne de la féminisation des métiers de la ville, du paysage, de la conception lumière et de l’architecture.


14 FEMMES DANS LA LUMIÈRE

L’édition du 8 mars 2023 de La Lettre LUX, entièrement consacrée à cette journée, donne la parole à 14 femmes majeures exerçant dans le monde de l’éclairage. À savoir :

  • Marie-Pierre Alexandre (AFE)
  • Juliette Antoine-Simon (Cielis)
  • Laure Bignon (Brossier Saderne)
  • Anne Bureau (Wonderfulight)
  • Sara Castagné (Concepto)
  • Marie-Line David (FD Éclairage)
  • Corinne Grapton (Le Studio Led)
  • Stéphanie Grosdoigt (Atelier Sedap)
  • Akari-Lisa Ishii (I.C.O.N.)
  • Agnès Jullian (Technilum)
  • Marilyne Martinez (DeltaLight France)
  • Virginie Nicolas (Concepto)
  • Julia Nojac (Nojac Enseignes et présidente de Fespa France)
  • Isabelle Tribotté (Signify France)

Lorsque j’ai commencé ce métier de concepteur lumière, il y a maintenant plus de 35 ans, mes rares collègues étaient tous masculins. Les années suivantes, c’étaient toujours des hommes, venant principalement du monde industriel mais aussi de celui de l’art ou du spectacle, qui se lançaient dans cette profession et créaient leurs agences. » Aussi, pendant plusieurs années, l’agence Concepto, que dirigeait Roger Narboni, comptait une grande majorité d’hommes. Ce n’est que vers le début des années 1990, avec l’arrivée de collaboratrices issues des arts plastiques, de l’architecture d’intérieur, du design, du paysage puis de l’architecture, que la conception lumière a commencé à se féminiser. Depuis, l’équipe Concepto a toujours été composée d’une très grande majorité de femmes. C’est lorsque Roger enseignait à l’École nationale supérieure de la nature et du paysage de Blois (de 1999 à 2008), et à l’École nationale supérieure du paysage de Versailles (de 2003 à 2010), ou lors de conférences organisées dans des écoles d’architecture, qu’il a commencé de constater qu’une majorité d’étudiantes se tenait face à lui et que de plus en plus d’entre elles étaient intéressées par la lumière. « J’ai eu ainsi la chance de rencontrer et de former bon nombre de femmes conceptrices lumière », se félicite-t-il. Aujourd’hui, avec le renouvellement des générations, on compte dorénavant un nombre important d’agences de conception lumière, françaises ou étrangères, créées ou dirigées par des femmes : Wonderfulight, I.C.O.N., Scène Publique, Concepto, Noctiluca, agence Soizick Bihen, Luminescence, Cosil Peutz Lighting Design, studio, Light Follows Behaviour… pour n’en citer que quelques-unes en Europe. « On me demande souvent s’il existe des différences d’approche, de conception ou de pratique, entre une conceptrice lumière et un concepteur lumière ?, poursuit Roger en répondant, à vrai dire, je n’en sais rien ! » En revanche, il a toujours trouvé que les nombreuses femmes avec qui il a eu la chance de travailler étaient plus créatives, plus curieuses, plus ouvertes à la co-conception et plus soucieuses de valeurs que les hommes.

« Mais ce n’est pas pour autant que j’en ferais une théorie », admet-il avec prudence, en constatant toutefois que, comme dans beaucoup d’autres métiers de la ville, du paysage et de l’architecture, les femmes trouvent dorénavant de plus en plus leur place dans le monde de la conception lumière. « Et c’est tant mieux ! », conclut-il.

Jacques Darmon

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