Smart City ou ville durable ?

© Citelum
© Citelum

Le 16 janvier dernier, dans le cadre du 4e programme de renforcement et d’accélération des PME, développé par l’association paritaire Pacte PME, Carmen Munoz-Dormoy, DG du groupe Citelum et Sylvie Moulet, Directrice de Programmes à la R&D d’EDF, ont accueilli la manifestation « Les PME au cœur de la Smart City » à laquelle ont participé une trentaine de représentants de collectivités et entreprises dans les locaux de l’EDF Lab de Saclay.

L’une des places de Sant Cugat del Vallès, près de Barcelone, a été équipée de capteurs de bruit connectés à l’éclairage qui se met à clignoter lorsque le niveau sonore, produit par la clientèle des bars, est trop élevé. Cette solution « citoyenne » concrète, désormais acceptée, permet de mieux faire cohabiter riverains et clients.


QUATRE FUTURS POSSIBLES

Hervé Allègre, délégué général de l’institut Ville Durable, a évoqué quatre grands modèles qui dessinent les villes de demain :

  • en premier lieu, le modèle «technophobe » souhaité par les rebelles aux technologies ;
  • ensuite, la « Smart City » de type « sécuritaire » pratiquant, par exemple, la reconnaissance faciale comme en Chine, en Israël et… à Nice ;
  • un autre type de « Smart City » se développe notamment en Californie. Il s’agit du modèle « serviciel », démarche non appréciée des Européens car non régulée ;
  • enfin, la « ville durable », les technologies y étant mises au service de l’humain.

La ville du futur sera durable et devra entièrement être tournée vers le citoyen », considère Carmen Munoz pour qui elle ne peut pas être une « simple » accumulation de technologies au niveau des infrastructures. « Les technologies représentent des outils devant être impérativement mis au service de la population », poursuit-elle, en se félicitant que cette ville à venir prend de plus en plus en compte la baisse des émissions de CO2, la connectivité et la responsabilité sociale au service de l’amélioration des conditions de vie et du bien-être de ses habitants. Dans ce contexte, l’éclairage a ceci de particulier que, de plus en plus « intelligent », grâce aux vertus numériques de la technologie LED, cet usage universel permet d’en agréer d’autres autour de la sécurité, de l’environnement et de la mobilité… tout en contribuant à la mise en valeur de la ville.

CASSER LES MODÈLES EXISTANTS

Toujours selon Carmen Munoz, les technologies ne représentent nullement un frein au développement de la ville durable. « L’important, c’est d’organiser la gouvernance publique et de créer les modèles économiques adaptés. En France, le modèle de Dijon est exemplaire en matière de gouvernance. » La notion de « Smart City » reste encore confuse et complexe pour des nombreuses collectivités, poursuit-elle, en considérant que « la chaîne de valeur reste à démontrer mais elle passe souvent par les économies d’énergie et de ressources, comme c’est le cas pour l’éclairage urbain, et par les recettes liées à des nouveaux services autour de la mobilité, comme le stationnement ou le transport décarboné ». Au niveau des collectivités, les opérateurs et les services continuent à travailler en silos. Pourtant, aujourd’hui, la « Smart City » les contraint à « ne plus travailler dans leur coin ». Il devient donc impératif de travailler ensemble, en écosystème. « C’est la seule façon de poser les vrais problèmes », estime Carmen Munoz, qui est aussi vice-présidente de la Task Force Vile Durable du Medef International, en militant pour « participer à la création de l’équipe de France de la “Smart City”, notre pays comptant de nombreux bons joueurs individuels ». Pour mieux y parvenir, conseille-t-elle, il faut d’abord « casser les modèles existants ». M. Loïc Perret directeur co-innovation à la direction des Achats de Schneider, convient de l’importance que « les grands groupes nationaux donnent de la visibilité aux PME ». Parallèlement, les collectivités doivent réussir leur mutation obligeant à sortir du code la commande publique et avoir recours à des contrats de droit privé adaptés, qui leur, malheureusement, leur sont trop peu connus. Citons, par exemple, le partenariat à l’innovation permettant d’investir, de façon très spécifique, en fonction de la solution à mettre en œuvre.

Jacques Darmon

Laisser un commentaire