Voulons-nous en faire un endroit où tout le monde se couche comme les poules non pas par choix, mais par contrainte ? Un endroit où les forts se sentent libres de sortir, et les fragiles emprisonnés chez eux ? A quoi cela sert d’avoir les étoiles si les gens n’osent pas sortir pour les regarder ?
“Il ne faut pas éteindre la ville. C’est un mauvais choix, plaide Gaël Obein sans pour autant dire qu’il ne faut rien changer tant plusieurs problèmes restent à résoudre. La lumière intrusive, qui perturbe notre rythme circadien, en est un. L’éclairement plein feu d’une rue déserte durant toute la nuit en est un autre. La contrainte que génère la lumière sur le déplacement de la faune nocturne pose également problème tout autant que le halo lumineux des villes masquant les étoiles.
“Mais nous avons des solutions” rappelle le président de l’AFE. Nous savons tous qu’il existe des solutions techniques concrètes apportant une réponse à chacun des problèmes énoncés. Elles permettent, si ce n’est de complètement les supprimer, d’au moins largement les atténuer. La seconde journée des JNL 2023 a largement été consacrée à ce sujet. A été expliqué comment poser le diagnostic en réalisant des mesures de luminance appropriées et objectives. Des retours d’expérience, portant sur les économies d’énergie, enregistrées après rénovation, et sur l’abaissement en coeur de nuit, ont été décrits à partir de réalisations menées à Douai, dans le bassin de Pompey, à Marcoussis, à Marseille, dans des zones rurales et bien sûr, à Orléans. Sans oublier d’évoquer les aides à la rénovation, le tout, bien sûr, appuyées par des valeurs chiffrées et étayées “car il importe de vérifier ses valeurs de nos jours” conseille l’enseignant-chercheur expert en métrologie.
La première journée des JNL 2023 a, quant à elle, été beaucoup plus générale. Il a été rappelé, pour expliquer notre besoin de lumière, que nous sommes des mammifères diurnes et sociaux, un peu sophistiqués quand même. “Diurne”, signifie que nous avons besoin de lumière pour voir, pour nous déplacer, pour vivre. Lorsque la lumière nous manque, nous tombons malade. “Social” signifie que nous avons besoin de lumière pour interagir, pour rire, pour trinquer, pour profiter de la vie. “Sophistiqué” s’explique par le fait que nous apprécions la lumière apportant du beau, de l’agréable, du confortable. Le tout étant valable tant en intérieur qu’en extérieur.