Lors de la matinée consacrée, le 26 mars dernier, à la maintenance des systèmes LED intérieurs et extérieurs (voir ci-dessus), plusieurs participants sont intervenus, notamment au cours de deux tables rondes animées par Jacques Darmon, directeur éditorial des médias Lux :
– pour Christophe Luquet, concepteur lumière, DG d’Ombrages-France et Laurent Jouannet, responsable technique chez Cielis, « l’étude de conception représente la première étape de la maintenance ». Les choix des luminaires, associés à la définition de la stratégie de maintenance par le maître d’ouvrage, déterminent le facteur de maintenance photométrique et l’installation, les facteurs de conception des luminaires ainsi que les facteurs électriques de l’installation ;
– pour Virginie Gandrille, responsable du service éclairage, énergies et télécom de la Communauté d’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines, « toute bonne idée est à prendre pour anticiper la maintenance future ». Elle qui a à gérer 38 500 points lumineux (dont 30 % en LED), répartis sur 12 communes, représentant 230 000 habitants, avance 4 pistes d’exploitation. Outre le fait d’inclure, dans les critères techniques du marché, « le descriptif d’une opération de maintenance LED » et de « créer un cahier de prescription dédié à la maintenance », elle souhaiterait que soient inclus dans le marché, d’une part, « une incitation à une formation portant sur la maintenance des LED » et, d’autre part, « des équipements dédiés à la maintenance des LED » (EPI ; ateliers spécifiques).
– Alain Tremeau, directeur de l’innovation chez Eclatec, a notamment souligné l’importance de la modularité des modules LED (constitution, fixation, connectique) au niveau de la construction du luminaire, ainsi que celle de la connectique des capteurs et des modules de communication définis par le consortium Zhaga (Book 18), spécifications harmonisées avec les D4i de l’alliance DALI. Cette démarche anticipe les évolutions futures de la technologie numérique des réseaux et capteurs, « domaine en constante mutation ».
– Thomas Lebouleux, président de E-Conex, intervient au travers de missions de AMO (Assistance à maîtrise d’ouvrage), pour la maintenance d’installations d’éclairage LED. D’une part, estime-t-il, « les besoins reposent sur le niveau de culture portant sur la technologie LED et la norme Zhaga impliquant l’adaptation des acteurs aux nouveaux enjeux ». D’autre part, poursuit-il, « le cadrage des besoins et des exigences de maintenance, sans intérêt industriel, permet de définir les niveaux de performance et des budgets cohérents… tout en adaptant la maintenance aux patrimoines des clients ».
– Pour Salim Achour, responsable du service exploitation-maintenance chez Cielis, en charge du marché global de l’éclairage public, des illuminations et de la signalisation lumineuse tricolore de la Ville de Paris, un chiffre résume les enjeux de la maintenance : « plus de 3 000 interventions annuelles ». Le 13 mai prochain, une édition spéciale de la revue Lux, entièrement consacrée à Paris, illustrera l’ensemble de ces enjeux… et bien d’autres expertises.
– Marc de Giafferi, expert électrotechnique à la direction des aérogares de l’aéroport Paris – Charles de Gaulle, a dans ses principales missions l’élaboration des plans pluriannuels de maintenance ainsi que l’assistance technique auprès des équipes de maintenance et d’exploitation. Il définit la périodicité de maintenance et du planning prévisionnel de relamping. Sa principale difficulté ? « Le maintien du parc lié à l’arrêt de commercialisation des lampes à décharge et aux sources fluorescentes ». La transition vers la solution LED est en cours, trois solutions étant envisagées : le remplacement par un appareil LED ; la fabrication d’un luminaire adapté ; le rétrofit.
– Bruno Charnay, président de SFEL. Ce « chercheur de lumière » adapte des solutions d’éclairage personnalisées de fabrication française. En maîtrisant la conception et la production, il estime donc, par nature, maîtriser aussi la maintenabilité. Son premier objectif ? « Retrouver l’écosystème de la fluorescence », son deuxième objectif l’engageant à aller encore plus loin, « la maintenabilité n’étant qu’une des caractéristiques de la durabilité ».
– David Bremec, chef de service « Études techniques » chez Bouygues Énergies et Services, estime que, vu du mainteneur électricien qui hérite de l’installation du maître d’ouvrage et qui subit le choix de clients souvent orientés par le coût global de possession, l’impact de la technologie LED est triple au niveau du métier : tout d’abord, elle représente une opportunité pour proposer une optimisation de la consommation d’énergie ; ensuite, a contrario, elle représente une hausse du CA moins d’interventions étant effectuées; enfin, une nouvelle opportunité se développe avec les campagnes de remplacement de luminaires « monoblocs ». Il n’empêche que « des problèmes techniques se posent, liés aux remplacements des luminaires existants par des luminaires LED », souligne Davic Bremec.
– Ignace de Haut de Sigy, executive director, interior workspace chez Tetris JLL, leader européen de l’aménagement professionnel en mode design & build, distingue deux types de clientèles. Le corporate, caractérisé par l’utilisation de plateaux rénovés : peu d’impacts par Tetris au niveau des luminaires installés au plafond mais ajout de sources lumineuses pour créer des ambiances et propositions d’ajout de capteurs ou détecteurs de présence pour obtenir des gains financiers. L’investisseur auquel sont faites des propositions de luminaires pour rénover les plateaux avec possibilité de jouer sur la nature du produit et sa « réparabilité » ainsi que sur la maîtrise des opérations de maintenance.