Lumières sur Hong Kong Lighting Fair

Avec des chiffres de fréquentation record, l’édition d’automne de la Lighting Fair, aux côtés du Eco Expo Asia et de l’Outdoor and Tech Light Expo, qui se sont tenues à Hong Kong en octobre dernier, conforte la place centrale de l’Asie et de ce rendez-vous dans les échanges internationaux de la filière éclairage. Outre les indéniables dimensions industrielle et commerciale, on retiendra l’accent mis sur l’éclairage horticole, et les solutions connectées pour la ville autant que pour la maison. Retour sur un automne où le maître-mot aura été «voice control».

Organisées par le Hong Kong Trade Development Council (HKTDC), la 20e édition du Hong Kong International Lighting Fair (Autumn Edition), jumelée à la 3e Hong Kong International Outdoor and Tech Light Expo, et la 13e Eco Expo Asia se sont conclues avec une affluence record de 73 000 visiteurs de 154 pays et régions, une fréquentation en hausse de 6 % par rapport à l’an passé.

D’un point de vue européen, le salon témoigne de la cohabitation entre le meilleur et le pire, avec des produits dont le prix affiché défie toute notion de vraisemblance. Des 60 × 60 à 3 dollars l’unité laissent songeur… Si de telles offres existent, il n’en reste pas moins que les fabricants locaux – tout du moins ceux de la zone Aurora dédiée aux luminaires – tentent de développer leurs outils de communication avec dorénavant des catalogues papier soignés.

« AU CŒUR DES CHOSES »

La dimension internationale de ce salon en fait un point de rencontre incontournable. Fabricants et grands acheteurs européens viennent ici chercher des composants et produits finis qui répondent aux attentes du marché occidental.

Réunis le temps d’une soirée par le GIL – Syndicat du luminaire, fabricants et acheteurs français viennent à Hong Kong évaluer l’état de l’art de la technologie, ce que le marché offre. Ce salon, et par extension la Chine, reste le lieu privilégié pour le sourcing et trouver les fournisseurs qui sauront offrir les produits (finis ou composants) au meilleur rapport qualité prix, ce qui selon Jean-Yves Baeteman, président de l’entreprise Batimex n’est pas encore envisageable dans l’Hexagone ou en Europe ; même s’il cherche à relocaliser sa production en sur notre continent. La limite étant les délais de livraison, du fait que la production n’est lancée qu’en fonction des volumes. Le temps de voyage est aussi un frein, plusieurs semaines étant nécessaires pour l’acheminement. Pas de stock, le sur-mesure et la production à la demande sont la règle. Pour d’autres, à l’instar de Barrie Vesty président de la compagnie britannique Auraled dont la production est exclusivement chinoise « ici, nous sommes au cœur des choses ; c’est ici que tout se passe ».

POUR QUELLE HORTICULTURE ?

Avec souvent pour accroche une application développée pour les particuliers, du type « faites pousser votre laitue dans votre cuisine », la place de l’éclairage horticole sur le salon est croissante, comme le soulignent largement les organisateurs. Mais de quelle horticulture parlons-nous ici ? Si lors d’une visite du centre de recherche de Philips (aujourd’hui Signify) à Eindhoven en 2016 était évoquée la question de « nourrir le monde », ici, la production se centre plus particulièrement sur la culture de « plantes médicinales », pour tout dire, le cannabis. Le nombre de pays dépénalisant l’usage de la substance à des fins récréatives est croissant (on en comptait 35 fin 2018, 37 pour ceux autorisant l’usage thérapeutique) et la perspective d’un marché florissant fait jour pour l’industrie de l’éclairage. Parmi eux, le Canada et plusieurs états aux États-Unis. Si ce segment du marché est loin des enjeux évoqués plus loin dans ces colonnes (voir article Perspectives sur les fermes urbaines en page 71), il n’est pas négligeable de constater qu’aux États-Unis, cette industrie enregistre le plus fort taux de croissance. Certains affichent d’autres ambitions et intègrent l’Internet des objets. En témoignent les recherches menées conjointement par le fabricant Pong Yuen et la Polytechnic University de Hong Kong, qui imaginent une agriculture urbaine 4.0 : collecte de données sur la croissance de la plante, contrôle des apports en nutriments et en eau…

CONTRÔLE VOCAL EN VEDETTE

Smart city et smart home sont sans conteste « de puissants moteurs de croissance », annonce HKTD. Sur l’ensemble des systèmes vus sur les stands, on retiendra, outre le module de contrôle de l’éclairage du réseau Friends of Hue (Siginfy), celui développé par Wiz (créateur il y a quelques années de l’ampoule connectée iDual, remplacée aujourd’hui par Wiz), qu’il est possible d’intégrer à des luminaires intérieurs ou extérieurs.

La plongée dans le smart ne s’est pas terminée avant le passage de la porte d’embarquement puisque dans les couloirs de l’aéroport, HKTDC donnait à découvrir l’exposition Smart City – Smart Living, une sélection d’objets connectés qui font la vie et la ville du XXIe siècle. Tout un monde.

Lucie Cluzan

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