Lumières partagées

LAURÉATS PRIX DE L’ACETYLÈNE 2021

© François Gaunand – Seulsoleil 
Siège Orange
Issy les Moulineaux
Seulsoleil
© François Gaunand – Seulsoleil

Lumière intérieure

Dans l’atrium de Bridge, le siège social d’Orange à Issy-les-Moulineaux, François Gaunand de Seulsoleil a contre éclairé les sous-faces des ponts suspendus qui relient les espaces. Jeu de reflets et interaction avec le reste du volume et une simplicité très efficace caractérisent cette mise en lumière exemplaire par sa sobriété.

La 10e édition du Prix de l’ACEtylène organisé par l’Association des concepteurs lumière et éclairagistes a récompensé six projets réalisés en France, en Belgique et en Suisse. Des mises en lumière pérennes allumées ces deux dernières années qui reflètent la dimension collective de l’éclairage, sa capacité à rassembler autour de lieux de vie, sa dimension ludique ou encore à produire des effets fabuleux en toute (apparente) simplicité.

Cette année, restrictions sanitaires obligent, l’ACE a dû annoncer les lauréats des Prix de l’Acétylène en ligne. Cela dit, rendez-vous est pris pour la soirée de remise des trophées partenaire qui se tiendra le 28 juin 2022 à Lyon à l’occasion de la première édition du salon Focales. Sur  les  20  projets  soumis  au  jury,  c’est la catégorie « Lumière et paysager » qui reste la plus largement représentée. Preuve que la commande publique reste active et une opportunité pour assouvir « le besoin de ces projets moteurs pour le métier de la conception », pointé par François Migeon. Le jury a par ailleurs salué les créations relevant de l’artisanat d’art de certains projets.

© Aurore Studio

Lumière extérieure et paysager – Ex aequo

Parking depuis des années, le site de la Confluence à Namur est devenu un lieu de promenade prisé. Exemplaire, l’éclairage doux imaginé par Isabelle Corten de Radiance 35, dès le projet architectural et paysager, module ses températures de couleur selon les saisons. Sur la proue, les lamelles éclairées illustrent la manière d’intégrer l’éclairage à l’architecture même.

© Le Morse

Lumière extérieure et paysager – Ex aequo

Ce projet colossal, en devenir, amène en douceur les consommateurs traversant un espace très dégagé et ouvert à se diriger vers cette nouvelle ZAC de Mantes-la-Jolie où se trouvent de nombreux commerces. « Une transition douce et dynamique » signée par le Studio Charles Vicarini qui prend notamment la forme de « ganivelles », des mâts colorés éclairés indirectement.

© les éclaireurs

Patrimoine bâti

Comptant parmi les mutations multiples de la Part Dieu à Lyon, le Silex 2, dont la haute façade de son extension fonctionne comme un immense écran. Imaginée par Lucas Goy et Aurélien Bourg de l’agence les éclaireurs, la mise en lumière déploie des scénarios variés, quotidiens et événementiels. La source lumineuse provenant des espaces intérieurs participe à la cohérence globale du site

Ci-dessous :

Prix petit budget

« C’est mon projet préféré ! », s’est exclamé Isabelle Rolland qui pour la Maison des Arts du quartier de Schaerbeek, commune de Bruxelles, devait trouver une solution lumineuse pour faire entrer les visiteurs en cœur d’îlot, attirer des publics divers. Une progression de couleurs accompagne depuis le bouillonnement de la rue à l’intimité de ce lieu de rayonnement culturel.

© Mourka Glogowski

Coup de coeur du jury

Pour ce projet saisonnier implanté de décembre à avril de la station de ski de Verbier en Suisse, Mourka Glogowski a imaginé un théâtre d’ombres. 6 saynètes pour les 60 lanternes tournantes motorisées, de 145 cm de hauteur, fixées sur les mâts de l’éclairage public.
Bouquetins, skieurs, grand tétras… composent des farandoles.

« Il aura fallu un travail de longue haleine pour trouver le matériau adéquat par rapport aux contraintes climatiques ».

© Serge Brison

Lustrerie sur mesure, monumentale, ré- interprétation de luminaires existants, continuent  de  surprendre  aux  côtés de produits issus de catalogues qui ne sauraient exister pleinement sans une mise en œuvre mettant en avant, et par- dessus tout, les projets éclairés.

Une considération de la vie sociale est également ce qui ressort des choix du jury qui a souligné une autre  atten- tion, celle à l’environnement. Ou en tout cas le chemin qui s’ouvre vers des pro- jets plus respectueux de la biodiversité, des rythmes de chacun des composants du  vivant.  Toutefois,  la temporalité est telle que la genèse des projets sou- mis remonte à une période précédant la réglementation visant à réduire les nuisances lumineuses. Ils peuvent alors sembler manquer d’exigences à cet en- droit. Outre cette temporalité, la série de contraintes qui réduisent les ambitions dans ce domaine. Nous verrons bien ce que les éditions à venir nous réservent. Pour le jury, la répartition inégale des concurrents, voire leur absence, dans les différentes catégories remet en cause leur pertinence. Pourrait-on imaginer un prix à catégorie unique, qui à l’image des valeurs environnementales que prône l’ACE, récompenserait les réalisations les plus audacieuses et efficaces dans le passage vers des nuits plus sombres ?

Lucie Cluzan

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