Double actualité pour les designers Ronan et Erwan Bouroullec avec deux nouvelles interventions : l’une dans l’espace public à Rennes sous la forme d’un phare urbain ; l’autre à Paris dans l’écrin de la Fondation Pinault à la Bourse du Commerce. Deux alliances subtiles du métal, du verre et de la lumière.
SUR TOUS LES PLANS À LA BOURSE DU COMMERCE
Commande prestigieuse pour les Frères Bouroullec, sollicités pour le design du mobilier intérieur et extérieur, les lustres et le restaurant de la Fondation Pinault. L’architecture de la Bourse du Commerce revisitée par l’architecte japonais maître du béton Tadao Ando, se voit agrémentée d’une lustrerie réalisée sur- mesure en partenariat avec le fabricant Flos. Portant uniquement sur les espaces de circulation, et non les salles d’exposition, ces éléments ont une forte présence même hors éclairement.
Au cœur de l’escalier à double révolution, une suspension monumentale traverse sur 13 mètres les différents niveaux. Les pièces de verre moulées dans des ateliers de Murano sont protégées par une structure en aluminium. Passage à l’horizontale dans le hall d’accueil, avec une suspension composée de 5 barres de cylindres de verre qui accompagne les visiteurs.
SUR TOUS LES PLANS À LA BOURSE DU COMMERCE
Dernière création pour l’espace public en date des frères Bourroullec, Le Belvédère, une folie, sans utilité particulière. Une fantaisie donc, tout en simplicité formelle mais forte en termes d’expérience. Ce point de contemplation accessible par une passerelle, se situe à la croisée de plu- sieurs projets d’architecture contemporaine, notamment l’immeuble Cap Mail signé par Jean Nouvel, et offre depuis le canal un nouveau regard sur le cœur de la ville.
Reposant sur un pilier unique en béton, il arbore tout en légèreté une structure métallique de 13 mètres de haut : l’assemblage en tension de huit mâts en acier inoxydable poli et de haubans en aluminium poli et anodisé. Placés au centre de petits moulins à vent, 32 points lumineux en verre soufflé font de lui à la nuit tombée une sorte de phare. Et, beauté du temps qui passe, « le vent qui active les 16 mobiles, la météo et les saisons qui affectent visiblement la brillance de la structure, ont également un rôle important dans la perception changeante de l’objet », décrit Ronan Bouroullec.
Lucie Cluzan
