Le renouveau des aéroports passe aussi par les éclairages

Le 18 avril 2019, Régis Lacote, directeur de l’aéroport Paris-Orly, inaugurait une nouvelle aérogare, devenue Orly 3, changeant radicalement la physionomie de l’aéroport avec un seul grand terminal réunifié désormais et une nouvelle toponymie avec les appellations Orly 1, 2, 3 et 4. L’aéroport du sud francilien gagnera également en attractivité avec l’arrivée prochaine du métro (ligne 14, puis ligne 18) dans le cadre des projets du Grand Paris Express. Tous ces chantiers, couplés au développement de Cœur d’Orly et de Roissypole, quartiers tertiaires mixant hôtels et bureaux, entraînent une refonte plus globale de la mobilité et de l’éclairage des zones publiques sur les plateformes du Groupe.

Passerelle « Cœur d’Orly » reliant l’aérogare Orly 4 au quartier Cœur d’Orly abritant bureaux et hôtels sur la plateforme Paris-Orly

L’éclairage à l’aéroport Paris-Orly, c’est en premier lieu celui de son esplanade dominée par 18 structures tripodes de 30 à 35 m de haut, dénommées « marguerites ». À leur origine, elles sup- portaient 2 niveaux de 15 projecteurs équipés de deux lampes SHP 400 W. En 2007, leur rénovation avait conduit à réduire la puissance installée en adaptant 15 projecteurs de 600 W SHP. En 2019- 2020, le Groupe ADP conduit un nouveau projet d’ampleur pour passer l’ensemble de l’éclairage en LED, à l’aide de projecteurs Optivision BVP 505, de 282 W, fournis par Signify.

COHÉRENCE DIURNE ET EFFICACITÉ NOCTURNE

« Si le projet est technique, nous voulions absolument conserver l’harmonie des structures en conservant 15 projecteurs identiques par mât, indique Aurélien Rodon, maître d’œuvre de ce chantier. Cela permet de concilier la cohérence diurne et l’efficacité nocturne. Le niveau d’éclairement moyen restera  à  environ  30  lux,  comme il l’était en sodium. Toutefois, le ressenti devrait apparaître comme bien plus lumineux. » Ce projet, mené par Bouygues E&S, qui s’achèvera avant l’été 2020, s’accompagne du déploiement d’une supervision et d’un pilotage très précis de l’installation.

Pour sa part, Sylvain Sanssouci, responsable de la maintenance des éclairages publics sur Paris-Orly, confirme : « Concernant les parkings P4 vert et rouge, le retour des utilisateurs est positif, avec un gain de consommation s’élevant à 30 % et une qua- lité d’éclairage améliorée après les travaux effectués en 2015. »

Voie piétonne traversant le quartier de Roissypole sur la plateforme Paris-Charles de Gaulle comptant plus de 2 000 mâts répartis tout au long des voies d’accès routier.


ÉCLAIRER LE CŒUR DE CDG… ET SES ARTÈRES

À sa création dans les années 1970, l’aéroport Paris-Charles de Gaulle proposait un éclairage distinct entre celui du parcours des passagers et celui des autres axes routiers: blanc pour le premier (ballon fluo, puis lampe iodures métalliques), jaune pour le second (sodium basse puis haute pression) avec toutefois une cohérence architecturale caractérisée par la célèbre « Boule Roissy », dessinée par Paul Andreu qui, de 1967 à 2003, a exercé comme architecte en chef au sein du Groupe ADP.


LUTTER CONTRE LES NUISANCES LUMINEUSES

Au niveau des esplanades côté ville et à la différence des « aires avions » coté pistes (voir p. 13), le décret du 27 décembre 2018 « Nuisances lumineuses » a été pris en compte dans les projets et les ouvrages du Groupe ADP, principalement à deux niveaux :

  • référencement en cours de tous les luminaires des plateformes, afin de vérifier leur conformité aux flux émis au-dessus de l’horizontale ;
  • pour les projets, application du décret avec notamment, en phase consultation, les offres techniques des candidats à accompagner de la note de calcul d’éclairement et d’une analyse de conformité, notamment pour la température de couleur et les caractéristiques des luminaires pour l’ULOR.

Pour les tripodes d’Orly, le décret aurait pu ne pas être appliqué, mais la maîtrise d’ouvrage et la maîtrise d’œuvre ont choisi de suivre les dispositions portant sur la température de couleur passée de 4 000 K à 3 000 K. À ce propos, Marc Losch, chargé d’affaires, souligne : « Nous avons été agréablement surpris par le faible impact énergétique, puisque l’écart d’efficacité lumineuse selon la température de couleur a presque disparu. »

En 2013, a été lancé le projet de rénovation de l’éclairage de l’ensemble des voiries et du parcours passagers. « À cette époque, la technologie LED, ne semblant pas assez mature, notamment au niveau de l’éclairage unilatéral “3 voies”, notre choix s’est porté sur les lanternes Furyo de Comatelec, équipées de lampes SHP », commente Aurélien Rodon. Aujourd’hui, la maturité est confirmée, « nous passons en LED l’intégralité des axes routiers principaux et secondaires ». Bien sûr, il y a perte de différenciation, « mais nous gagnons en efficacité énergétique et surtout en termes de maintenance », la plateforme comptant plus de 2 000 mâts répartis tout au long des voies d’accès routier principalement équipés de lanternes LED Senso fournies par Comatelec.

Depuis cinq ans, Roissypole, zone centrale de la plateforme, connaît un essor rapide, grâce notamment à une offre hôtelière largement étof- fée et à l’installation du nouveau siège social du Groupe ADP. Il a été décidé d’y développer un langage lumière spécifique, 100 % LED, four- ni par Thorn : réglettes Satin sous les auvents, colonnes Allumet pour les cheminements piétonniers et lanternes Dyana pour les éclairages routiers.

« Avec le remplacement de l’ensemble de nos éclairages, nous envisageons un nouveau mode de gestion, mieux adapté aux besoins et qui permet de diminuer les nuisances lumineuses, tout en main- tenant une sécurité optimale pour nos passagers et nos exploitants », conclut Sylvain Sanssouci.

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