Le dilemme de la LED pour les petits terrains de foot communaux

TRANSITION ÉNERGÉTIQUE ET ÉCLAIRAGE SPORTIF

L’éclairage public n’est pas seul à être gourmand en énergie, les infrastructures sportives le sont également. Mais passer à la LED n’est pas toujours une évidence, notamment pour ce qui concerne les petits terrains de football communaux.

© Comatelec Schréder
© Comatelec Schréder

À Groslée-Saint-Benoît, dans l’Ain, la Spie a rénové l’éclairage du terrain  de  football. La solution choisie se résume à trois projecteurs/mât équipés de sources à iodures métalliques et un système de gestion à partir d’une armoire sur site. Des paramétrages permettent d’optimiser les consommations : créneaux horaires d’autorisation d’allumage, extinction avec temporisation, allumage de demi-terrain en alternance (l’automatisme compte les heures sur chaque circuit de luminaire et équilibre automatiquement les heures de fonctionnement des sources), un allumage prioritaire permet de maintenir plein feu si nécessaire, une coupure générale. L’autorisation d’éclairage en fonction d’un seuil de luminosité par la pose d’un capteur (adapté !) peut aussi économiser encore pas mal d’heures d’éclairage chaque année. La solution a été voulue ultra simple à utiliser, sans application mobile, sans plateforme logicielle dans le cloud, sans technologie sophistiquée… adaptée à l’élu local qui ne dispose pas d’un agent technique pour intervenir en cas de panne. Une aberration à l’heure de la LED ? « Pas dans ce contexte, répond Dominique Paquier, d’Horus. L’éclairage des petits terrains de football communaux fonctionne environ deux fois par semaine, à raison de 4 heures par soir en moyenne, et quelques samedis quand il y a un match. De plus, vous n’avez pas besoin de l’éclairage l’été… Avec un système «  anti-gaspillage  »  on  parle  de  200 à 250 heures d’éclairage par an environ. Au regard du prix actuel d’un éclairage LED, rester sur des sources conventionnelles fait sens, même si l’on prend en compte le coût de la maintenance, car la LED n’est actuellement pas amortissable pour ce type de projet. »


Portet-sur-Garonne (31). Suite à la rénovation de l’éclairage du terrain d’honneur du club de football, le niveau d’éclairement (250 lux) est assuré par 4 mâts de 24 m équipés chacun de 5 projecteurs LED Omniblast de 1,7 kW (consommation totale de 36 kWh).

Les bons résultats des mesures d’homologation (270 lux et 0,8 d’uniformité) vont permettre d’abaisser encore un peu la consommation. Travaux réalisés par Citeos pour le compte du Syndicat départemental électrification de Haute-Garonne.

BIEN POSER L’ÉQUATION

Parfois, note Julien Dupond, de Comatelec Schréder, « pour mettre un stade aux normes rapidement avant une saison de football, ou parce que le budget est très serré, on va rester sur des sources à iodures métalliques. Surtout si le choix de la LED suppose de revoir l’installation, car la différence de coût est effectivement significative ». Mais le marché se tourne résolument vers la LED, il sera de plus en plus difficile de se fournir en lampes à décharge, note-t-il. Leur  prix  pourrait  augmenter parce que leur production ne se fera pas aux mêmes conditions. « En stocker n’est pas une solution de long terme, ajoute le prescripteur de Comatelec Schréder. Et un jour, il faudra rénover parce que les équipements seront usés. Il n’est en outre pas nécessaire d’évoluer très haut en compétition pour avoir alors des contraintes d’éclairement (d’uniformité notamment) liées à une homologation. De ce point de vue, la LED est vraiment adaptée. » Il admet que l’amortissement est « très compliqué » pour les petites communes, mais rappelle que « les Syndicats d’énergie subventionnent ce type de projet. L’investissement dans la LED devient alors raisonnable ». Comme à chaque fois, « il faut bien poser l’équation, conclut Dominique Paquier, et écouter l’élu qui peut vouloir une démarche environnementale pour satisfaire ses administrés, auquel cas il choisira la LED malgré le prix ».

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