Elena Scaroni, secrétaire générale de l’association LightingEurope, est à l’origine du partenariat signé avec le Smart City Expo World Congress (SCEWC). Elle répond à nos questions afin d’expliquer l’objectif de cette initiative.
– Quelle réflexion vous a conduite à proposer un tel partenariat. L’association pourrait-elle en conclure de similaires avec d’autres expositions internationales? Notamment en Asie?
E.S: LightingEurope a toujours beaucoup travaillé sur l’importance de l’éclairage et de tous les bénéfices qu’il apporte. Nous avons toujours soutenu que l’éclairage, lorsqu’il est bien conçu, a la capacité d’améliorer la vie de tous, partout dans le monde. La philosophie de LightingEurope est claire : la collaboration avec toutes les parties prenantes est la clé du succès. Par conséquent, nous avons signé des communications conjointes avec d’autres acteurs importants, comme l’IALD (l’organisation des lighting designers), lancé des campagnes médias, influencé le débat législatif et politique sur les bâtiments et le Green Public Procurement, rencontré des associations de villes… Cette année, nous avons pensé qu’il fallait participer et être visibles lors de grands événements pour toucher un public plus large.
L’événement mondial qu’est le Smart City Expo World Congress (SCEWC) traite des villes et de l’innovation urbaine. L’éclairage joue un rôle clé dans une ville innovante et connectée, non seulement au niveau de l’éclairage extérieur, mais aussi à celui de l’éclairage intérieur dans les bâtiments publics et non résidentiels. Il était donc grand temps de replacer l’éclairage au centre du débat.
Pour cela, LightingEurope doit être écouté par tous ces acteurs. C’est la plus grande motivation pour signer cette collaboration. D’autres partenariats ? C’est notre objectif. Nous avons hâte de participer à Euroluce l’année prochaine, puis à Light+Building en 2026, et de réfléchir à la manière de soutenir et d’être plus présents lors de ces événements. Pour nous, l’horizon en matière d’expositions se situe en Europe.
Ce partenariat porte sur les éditions 2024 (5-7 novembre) et 2025. Au cours de l’édition qui vient de se terminer, l’Association souhaitait contribuer aux échanges portant sur l’exploitation de la technologie d’éclairage appliquée aux environnements urbains intelligents. Avec quels objectifs?
E.S Nous avons participé à un panel d’échanges, le 7 novembre, portant sur la manière de révolutionner les infrastructures urbaines. Les objectifs ont consisté à réactiver l’importance de poursuivre et accélérer la LEDification et la rénovation des bâtiments, avec le remplacement des systèmes d’éclairage. Ce qui présente un impact bénéfique sur les coûts et l’impact environnemental en termes de CO2. L’installation de commandes d’éclairage pilotés en fonction de l’occupation du bâtiment et de la disponibilité de la lumière du jour permet de réaliser des économies supplémentaires significatives. Cependant, la rénovation ne se limite pas à une question d’économie d’énergie. Proposer un environnement de qualité aux occupants est indispensable et ne doit pas être compromis. C’est pour cette raison que nous sommes très impliqués dans le débat législatif portant sur la mise en œuvre de l’EPBD (Energy Performance of Buildings Directive)/ Notre objectif? Que la Qualité de l’Environnement Intérieur (IEQ) puisse jouer un rôle clé dans les politiques liées aux bâtiments, avec une place réservée à l’éclairage.
Par ailleurs, LightingEurope souhaite également ouvrir le débat portant sur la nécessité de créer des règles harmonisées, au niveau européen, relatives à l’éclairage. Quels objectifs visez-vous?
E.S. Nous en sommes encore au début des réflexions, un échange avec tous les acteurs intéressés pouvant être bénéfique pour tous. En effet, nous estimons que l’éclairage adapté permet de réduire les nuisances potentielles à l’environnement liées à l’éclairage nocturne étant convaincus que la technologie est déjà prête à relever le défi de la protection de la biodiversité. Cependant, nous regrettons la fragmentation considérable des réglementations en la matière. Comme ce sont surtout les villes et les régions qui produisent ce genre de réglementations, il fallait commencer par lancer une discussion avec le plus grand nombre d’entre elles. Le SCEWC a représenté le parfait point de départ pour ces discussions. Selon nous, l’harmonisation doit avoir lieu au niveau européen, mais nous sommes prêts à contribuer au débat au niveau mondial, en coordination avec la Global Lighting Association dans laquelle les associations d’éclairage de diverses régions du monde établissent une coopération. Nous sommes aussi en contact avec des organisations internationales déjà actives, comme DarkSky. Chacun, dans son domaine, peut contribuer à ce que les réglementations soient harmonisées au mieux, pour que nous disposions, partout, du bon éclairage, à la bonne place et seulement quand il est nécessaire.