Saisir l’insaisissable
Deux projecteurs, l’un posé au sol, l’autre hissé sur un trépied, dirigent leur faisceau sur des murs blancs ainsi habillés d’une lumière colorée. Moins immersive qu’annoncée, l’installation Hot Pink Turquoise de l’artiste Ann Veronica Janssens présentée au musée de l’Orangerie est le deuxième Contrepoint contemporain aux Nymphéas de Monet qui se déploient à l’étage supérieur. Si Monet tentait de capturer par la peinture l’éphémère image de « l’eau avec des herbes qui ondulent », Janssens propose elle aussi « d’expérimenter l’insaisissable ». Par ce geste simple, elle figure ce qui nous échappe, une perception de la réalité modifiée que seule l’immatérialité de la lumière peut, avec si peu de moyens, rendre possible.
Jusqu’au 29 avril 2019
Musée de l’Orangerie, Jardin des Tuileries, place de la Concorde, Paris 1er musee-orangerie.fr
Soleil couchant
Passez d’une lumière bleue à un rouge intense par le simple glissement vertical d’un cylindre et l’illusion d’un soleil au couchant fait jour dans nos intérieurs. Conçue par le studio Nina Lieven à Berlin et assemblée dans ses ateliers, cette suspension se décline en deux versions, avec un seul (Ø 70 cm) ou deux anneaux (Ø 100 cm). Elle est réalisée en cuivre, acier et plastique acrylique et équipée d’une ampoule LED E14 (dimmable de 3 500 à 2 000 K). Ou quand la gestuelle de l’éclairage évolue.
ninalieven.com
En suivant les grandes lignes
Disponible sur magasingrandtrain.sncf.com et moustache.fr
Dans notre article consacré aux ambiances travail et détente des nouveaux salons Grand voyageur conçus pour la SNCF (LUX 293, septembre-octobre 2017), était présentée la version bureau ou chevet de la lampe TGV dessinée par Ionna Vautrin. Créée autour d’un corps en fonte d’aluminium laqué époxy, la lampe est dotée de diffuseurs en polycarbonate incluant deux LED bulb 3W. Elle se décline en plusieurs coloris : rouge, blanc, bleu, kaki et anthracite.
Lumières publicitaires
À ne pas confondre avec les enseignes, les publicités lumineuses transforment depuis la fin du XIXe siècle les paysages nocturnes de Paris, Londres ou New York. L’étude de ces mutations au fil de différentes périodes de développement nous mène à la croisée de l’histoire des techniques, de l’électricité, de l’urbanisme et des sciences sociales. Ces présences dans l’espace public sont pour la première fois abordées selon une approche transnationale. L’auteure montre comment elles ont durablement influencé notre perception du paysage nocturne.
Lumières publicitaires. Paris, Londres, New York de Stéphanie Le Gallic, Collection Histoire, Éditions CTHS, 384 pages, 15 × 22 cm, illustré, broché, 28 €
Horizons rhénans
Il fut un temps, les années 1970, où l’on concevait sans problème une cafeteria dans un sous-sol aveugle. Aujourd’hui, l’attention à la qualité de vie au travail demande lumière naturelle et, si possible, une vue vers l’extérieur. Pour pallier ces manques criants, les concepteurs de Licht Kunst Licht ont imaginé pour cet espace de 465 mètres carrés une baie vitrée artificielle longue de 22 mètres. Ce panorama factice sur le Rhin, signé par l’artiste Stephan Kaluza est éclairé par des linéaires LED Tunable white qui démarrent à 2 700 K le matin et atteignent progressivement les 6 000 K à midi. Ils sont complétés par des profils LED RGBW dont la lumière ascendante ajoute des nuances orangées pour évoquer le lever et coucher du soleil. Le rythme circadien a aussi sa place à la cantine !
Mise en lumière de la cafeteria d’entreprise Casino, Düsseldorf Conception lumière : Licht Kunst Licht
Matériel installé : Artek, iGuzzini, Soraa, XAL
Les vents du Nord
Si l’île de Sylt peut sous un jour d’été sembler calme, il n’en reste pas moins que nous sommes là dans le Nord où les vents, les fortes pluies et la neige affectent les installations extérieures. Pour la mise en lumière du nouvel escalier de bois qui facilite l’accès à la plage, de la promenade et des nouveaux espaces de jeux de cette station balnéaire familiale, WE-EF a d’abord voulu assurer un niveau d’éclairage uniforme et sécurisant. Voire variable selon les activités, comme pour les escaliers avec quatre niveaux d’éclairement différents. La diversité des optiques installées sur des luminaires d’une même famille assure l’uniformité du design et un éclairage approprié à chaque usage. Les mâts ont subi un traitement anticorrosion spécifique.
Promenade de Wenningstedt, île de Sylt, Allemagne
Architecte escaliers : Schlums und Franzen. Matériel installé : WE-EF
Un spectacle luxueux
À Marrakech, la mise en lumière signée Akari-Lisa Ishii pour le nouveau musée consacré au génial Yves Saint Laurent met en valeur les 50 pièces maîtresses présentées dans une salle aux murs noirs. Accentuées par des projecteurs contours Optec, les créations et accessoires évoquent des acteurs sur une scène, surgissant de l’obscurité. Le recours à la LED permet de préserver ces œuvres fragiles, toutefois remplacées à intervalles réguliers. Cette mise en scène entre en contraste avec la luminosité de la ville, la brique et le granito de la façade. Derrière les bas murs, un voyage à travers l’esprit du créateur.
Musée Yves Saint Laurent à Marrakech
Conception lumière : I.C.O.N. Akari-Lisa Ishii. Matériel utilisé : Erco