Comprendre la science de l’éclairage – tous aux spectres

La parole est donnée à Gaël Obein, président de l’AFE, qui nous fait parcourir l’histoire de l’éclairage, tour à tour fonctionnel, sécuritaire, naturel… suivant l’évolution de nos besoins.

Lorsque la nuit tombe, il est censé aller se coucher. Mais depuis quelques dizaines de milliers d’années, il prolonge ses journées. Il utilise ce temps supplémentaire pour peindre, pour sculpter, pour lire, pour discuter, pour apprendre. Le temps du soir (ou du matin pour certains), est un temps de détente, d’organisation des idées et de progression. Ces activités ne peuvent pas se faire dans le noir, alors il a fallu domestiquer la lumière. La torche, la lampe à huile, la bougie, la lampe électrique, le tube fluorescent, la LED. L’évolution technologique suit l’évolution des besoins besoin humains. Mais quels besoins ?

UNE LONGUE ÉVOLUTION TECHNOLOGIQUE

Fonctionnel quand on est dans la grotte pour peintre ou sculpter. Il faut juste y voir. La torche, la lampe à huile suffisent. Pratique quand il s’agit de l’avoir toujours avec soit. La bougie sèche, qui se glisse facilement dans le sac est inventée. Sûre quand le besoin devient d’éclairer la pièce plutôt que de s’éclairer soit. La lampe électrique remplace le grand chandelier et diminue le risque d’incendies. Solaire quand l’Homme décide d’exploiter la nuit pour prolonger la journée de travail. Le tube fluo permet de recréer une lumière du jour. Efficace enfin, quand, face au désordre écologique qu’il crée, l’Homme cherche à réduire sa consommation d’énergie et son empreinte. La LED et ses 200 lumens par watt règle ce problème.

VERS LA LUMIÈRE NATURELLE

Ceux sont les besoins qui décident des innovations depuis l’aube de l’humanité. Le besoin de demain, c’est la recherche du bien-être, du confort, de la lumière « naturelle ». Oh, pas la lumière naturelle du soleil, qui de toute façon n’est pas disponible la nuit, mais une lumière qui en aurait la même vibration, la même vertu, la même qualité et dont on pourrait grader le niveau pour créer l’apaisement. Après avoir passé tant de temps sur la sécurité, la maitrise du flux, l’efficacité énergétique, l’heure est venue de travailler sur les spectres. On ne veut plus que la lampe nous éclaire, on veut qu’elle mette en valeur les plats que nous cuisinons, la couleur de notre peau, la beauté de nos vêtements. On veut être beaux sur nos selfies. On veut que la lumière nous énergise le matin de ses reflets bleutés. On veut qu’elle nous cocoone le soir de sa chaleur orangée. On veut qu’elle nous accompagne dans la journée en évoluant spectralement au point de se faire oublier. Oui, c’est cela notre besoin aujourd’hui. On veut qu’elle soit là, mais on veut l’oublier.

Alors tous aux spectres ! Étudions leurs effets, visuels  et  non  visuel.  Apprenons  à les générer, les maitriser, les piloter. Ne nous contentons pas des indicateurs actuels que sont la température de couleur ou l’IRC. Allons au-delà. Parlons de spectres pleins, riches et discrets comme des astres.

Gaël Obein

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