Éclairage extérieur, balisage, éclairage intérieur de terminaux ou de parkings, mises en valeur ou encore jeux de lumière naturelle… La lecture des articles précédents témoigne du formidable terrain de jeu qu’offrent les aéroports parisiens aux architectes et ingénieurs, pour les éclairages et la lumière. Des possibilités alliant contraintes et libertés, que ce soit par rapport aux critères environnementaux de plus en plus sévères, ou par les nouvelles technologies et l’innovation.
Sécuriser les espaces et les rendre plus confortables, baliser et magnifier les ouvrages, faciliter le guidage sur les voies d’accès, routes et à l’intérieur des terminaux… tant d’actions dont la lumière, comme le soulignait Jean Roche, est le dénominateur commun. Chaque moment de nos vies est fait d’ombre et de pleine lumière : en miroir, comme l’indique Thierry de Séverac, la lumière accompagne l’ensemble du parcours du passager en s’adaptant ou anticipant les émotions ressenties à chaque étape.
Pour ce faire, les expertises des architectes, ingénieurs et techniciens du Groupe ADP permettent de concevoir, de réaliser, de maintenir et d’exploiter des infrastructures aux meilleurs niveaux, et d’en imaginer l’aménagement et les contours dans une vision industrielle de long terme.
La richesse du Groupe ADP repose avant tout sur la diversité de ses métiers et savoir-faire, mais également sur la communication et la recherche de compromis entre des interlocuteurs œuvrant sur des temporalités différentes. À savoir : la gestion en temps réel de la maintenance, le pilotage de projets allant de quelques semaines à quelques années, et enfin la vision long terme pour ce qui relève du plan-masse. Sur chacune de ses temporalités, une attention particulière est donnée à l’impact environnemental associé à chaque décision, en lien avec un objectif ambitieux : celui de la neutralité carbone sur les aéroports parisiens à horizon 2030. La réflexion énergétique est en effet centrale alors que l’éclairage représente environ 25 % de la consommation énergétique totale des grandes plateformes aéroportuaires parisiennes. Dans ce contexte, l’émergence de la technologie LED redéfinit les contours des métiers liés à l’éclairage et offre des possibilités quasi infinies : la même technologie permettant de varier les températures, le rendu des couleurs, les intensités et les photométries, les flux lumineux, etc. La conception de la lumière s’en trouve modifiée et avec elle de nouveaux besoins de compétences et d’expertises.
Antoine de Saint-Exupéry faisait dire au Petit Prince, l’allumeur de réverbères : « Je fais un métier terrible. » Elsa Triolet affirmait : « Il est un temps où il faut remplacer les candélabres. » Aujourd’hui, les métiers de la filière se sont tournés vers le pilotage optimal de l’éclairage et sa programmation. Le risque principal ? Faire du luminaire LED (projecteur, réglette, feu de balisage) un équipement jetable. Une réflexion sur la maintenabilité des installations est indispensable pour ne pas annihiler les avantages de cette technologie en termes de consommation et, plus globalement, d’impact sur l’environnement. Il s’agit donc d’un formidable enjeu court et long terme ! La majorité des éclairages de nos aéroports sont des lumières pour voir ; le balisage est composé de lumière à voir. Et finalement, tous les défis auxquels nous faisons face pourraient se résumer en une « lumière devoir ».
Aurélien Rodon