Nicolas Houel. Créer de nouvelles expériences nocturnes

Après le Bac, Nicolas Houel a rejoint l’ESMA (École Supérieure des Métiers Artistiques), à Montpellier, où il a découvert le « Design d’espace ». Aujourd’hui, après avoir créé l’Observatoire de la nuit en 2021, il contribue à écrire les expériences nocturnes de demain. Comment les imagine-t-il et avec quels outils les maîtrise-t-il ?

Après l’ESMA, porte d’entrée vers les univers culturels et créatifs, Nicolas Houel a rejoint l’ENSA (École nationale supérieure d’architecture de Nantes) où il a été diplômé et, ensuite, obtenu un doctorat en urbanisme. Parallèlement, il a participé à la structurante expérience nocturne Skedanoz, à Carnac, avec le souhait d’approfondir la thématique de la nuit.

Lorsqu’il démarre sa thèse, en 2017, les considérations environnementales sont en passe d’être légiférées et la question énergétique dispose de solutions technologiques. « Toutefois, constate-t-il, l’approche de la nuit par le prisme des ambiances, des ressentis, des perceptions n’est abordée que par une poignée de chercheurs et de concepteurs lumière. » D’où sa volonté de créer l’Observatoire de la nuit dont la contribution porte sur l’écriture des expériences nocturnes de demain. « À savoir, explique-t-il, la recherche d’équilibre entre les trois piliers d’un territoire nocturne : politique, technologique, expérientiel. »

En 2025, en pleine crise climatique, énergétique et environnementale et après un siècle de réponses technique et technologique, « une part croissante de territoires sont, quant à eux, en recherche de sens autour du sujet de la nuit ». Leur volonté ? Dépasser la seule réponse « éclairage artificiel » et accéder à la dimension des ambiances, du bien-être, de la création de richesses culturelle et sociale. JD

Trois types d’actions
L’Observatoire de la nuit propose un socle méthodologique permettant la création, l’animation et la restitution de la création d’expériences nocturnes, bien souvent construite avec les élus, techniciens et habitants. L’intégralité des données est ensuite analysée pour développer un SCAN (Schéma concerté d’ambiances nocturnes), dans lequel sont indiquées trois types d’actions :
– les actions immédiates, ciblées sur les priorités énergétiques et environnementales et au service du bien-être social ;
– les actions à moyen terme, au service de l’information et de la conciliation collective autour d’un éclairage artificiel maîtrisé et durable ;
– les actions à long terme, au service de l’écriture, de la transmission et de l’évolution du récit culturel nocturne local, pour que les politiques publiques nocturnes s’inscrivent durablement dans le triptyque politique, technologique et expérientiel.

À lire

« Nouveaux récits nocturnes », dans la Revue Lux 303, 2023
“Nocturnal Urban Sociology and Light Sobriety: The Concept of Smart Citizen for a Shared Production of Nocturnal Ambiances in Transforming urban nightlife and the development of smart public spaces”, Houel N., Lescop L., Joly D., IGI Global, 2021
« Contre la pollution de la lumière artificielle, les défenseurs de la nuit se mobilisent », dans Le Monde, 30 septembre 2023.
« Ambiances nocturnes durables, l’évolution des pratiques et cultures de l’éclairage artificiel au service de l’environnement et de la santé », dans Culture et Recherche, numéro 146 (2024)

Ci-contre
Atelier mobilités nocturnes, Quimper, 2025.

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