Ces dernières années, la place de la République, à Pau, était encore occupée par un marché couvert vétuste flanqué d’un immeuble de bureaux en piètre état. Depuis septembre 2018, cette position centrale au cœur de la ville est animée par un aménagement urbain ambitieux, dessiné par le cabinet d’architectes Ameller-Dubois et délicatement mis en lumière par François Migeon (8’18’’).
À nouveau, l’alimentation de qualité et la gastronomie suscitent le retour des consommateurs vers les halles alimentaires conduisant les municipalités à repenser leur place dans les espaces urbains et à renforcer l’attractivité des lieux. C’est ce que sont devenues les Halles de Pau, lieu de rencontres du goût et des saveurs au cœur du Béarn, ouvertes également à d’autres animations, y compris le temps d’une soirée.
FAVORISER LA VIE DE QUARTIER
« À présent, même avant les musées, les marchés couverts deviennent des bâtiments identitaires au cœur des villes. » Pour l’architecte Philippe Ameller, la rénovation des Halles de Pau répond à cette évolution, « tant au niveau de l’image que des usages ». Cet ensemble, conçu pour favoriser la vie de quartier, est constitué d’une halle habillée d’une enveloppe en résille métallique blanche, aux perforations variées, son soubassement vitré associant le carreau des producteurs et la halle des étaliers. Une grande terrasse en bois forme une place haute accessible par un vaste esca lier. Elle est prolongée par un immeuble de bureaux dont la signature associe la vêture métallique noire et blanche plissée fragmentant le bâti en deux parties. Est obtenue une image plus élancée révélant, dans un jeu de contrastes et de complémentarité, sa volumétrie, sa logique constructive et ses formes.
COMME UNE LANTERNE MAGIQUE
La nuit venue, « la lumière doit continuer à donner du sens à ce qui a été réalisé », considère le concepteur lumière François Migeon, qui a proposé un projet élégant et contemporain valorisant l’aspect « lanterne magique » créé par les halles et la signature architecturale des bâtiments soulignés par des traits de lumière. Le tout dans la discrétion pour respecter l’environnement des bâtiments limitrophes.
À l’intérieur des halles, le niveau d’éclairement s’élève à 300 lux (jusqu’à 500 lux en fonction d’événements particuliers) avec une température de couleur de 3 000 K et une plastique de l’environnement nocturne qui nous a motivés ». En résulte un projet s’adressant, tout autant, aux habitants du quartier qu’aux visiteurs d’un soir. La lumière ne se veut pas démonstrative. « Elle raconte une histoire liée à des usages, notamment ceux d’une halle de marché aux activités très évocatrices », invite à déguster François Migeon.« Nous avons composé une dégustation nocturne dont les ingrédients culinaires représentent les trois entités architecturales. » Le marché et son bâtiment, très ancrés sur le site, « ont été cuisinés sur leur pourtour et leurs uniformité de 0,7. Enfin, une GTC gère l’ensemble des éclairages (gradation, horaires d’utilisation…) et permet une grande flexibilité des locaux. Il s’agit d’un superviseur assurant, outre la gestion des éclairages, la gestion thermique, la surveillance incendie, l’anti-intrusion, le contrôle d’accès agrégeant, entre autres, les données de la plateforme Interact Office, développée par Signify, gérant l’éclairage des bureaux de la tour.
DÉGUSTATION NOCTURNE
« Le bouleversement urbanistique de ce quartier, causé par la reconstruction de son bâti, annonce une nouvelle image et perception de la nuit. » Pour le concepteur lumière François Migeon de 8’18”, au-delà de la mise en lumière architecturale, « c’est cette reconquête plastique de l’environnement nocturne qui nous a motivés ». En résulte un projet s’adressant, tout autant, aux habitants du quartier qu’aux visiteurs d’un soir. La lumière ne se veut pas démonstrative. « Elle raconte une histoire liée à des usages, notamment ceux d’une halle de marché aux activités très évocatrices », invite à déguster François Migeon.
« Nous avons composé une dégustation nocturne dont les ingrédients culinaires représentent les trois entités architecturales. » Le marché et son bâtiment, très ancrés sur le site, « ont été cuisinés sur leur pourtour et leurs échancrures ». Le grand portique, accueillant les usagers sur la place haute, est souligné par un trait de lumière blanche. « Juste une pincée de sel pour relever une sensation et souligner la simplicité du geste face à la multitude des commerces. » Quant à la tour blanche, faisant écho à la halle, elle affirme sa silhouette par son contour lumineux dont la simplicité de la forme exprime la skyline du site. Dans un angle, reste allumée une fenêtre oubliée avec une belle teinte orangée. La tour noire, quant à elle, occupée par des bureaux, « retient la lumière de la nuit, et vibre au gré du déplacement des piétons, par le jeu des plis de la façade révélant ou masquant les traits de lumière ambrés ». François Migeon a souhaité exprimer « la densité du noir par cette teinte très chaude, suggérant un plat de résistance et s’imposant face à la silhouette de la tour blanche et sa lumière pure ».
JD
Depuis 2015, Signify travaille avec Guilhem Massip à la gestion des éclairages de la tour de bureaux. D’abord, à partir du système Power Balance, équipé du procédé Actilum. Ensuite, avec le lancement de la plateforme Interact Office, a été proposée une solution connectée, une première à Pau au niveau des bâtiments publics. Son intérêt pour la maîtrise d’ouvrage ? Connecter l’ensemble du parc immobilier municipal afin de bénéficier d’une meilleure maîtrise des consommations électriques et le développer de nouveaux usages basés sur la collecte des données.
