« Pourquoi bien s’éclairer ? », Dr Christophe Orssaud

Dans une volonté d’améliorer et d’optimiser l’éclairage nocturne, il est logique de s’interroger sur les raisons pour lesquelles celui-ci est instauré. Il faut donc rechercher les besoins de la population en matière d’éclairage et de lumière naturelle. Dr Christophe Orssaud, président du collège santé de l’AFE s’y emploie.

« Les besoins diffèrent selon plusieurs critères », rappelle d’entrée Dr Christophe Orssaud en citant l’âge, l’horaire, la tâche à exécuter, le mode de vie, la saison modifiant l’heure d’apparition de la nuit… Autant de critères compliquant la définition d’un « bon » éclairage.


LE CAS PARTICULIER DU TRAVAIL NOCTURNE

Dans cet article, Dr Christophe Orssaud ne traite pas des besoins en condition de travail nocturne. En effet, quel qu’il soit, le travail nécessite un éclairage proche de l’éclairage naturel. Du reste, les caractéristiques de l’éclairage des lieux de travail, de jour ou de nuit, sont réglementées par de nombreuses normes ayant été édictées pour optimiser la fonction visuelle et la sécurité des employés. Cette optimisation de l’éclairage des locaux dédiés au travail de nuit permet, d’une part, de réduire le risque d’accident et/ou d’erreur au cours de l’activité professionnelle, et, d’autre part, de diminuer la fatigue visuelle due au travail.

Au niveau des déplacements

Les besoins pour les déplacements diffèrent selon que ceux-ci sont motorisés, effectués en deux-roues ou à pied. En effet, les véhicules à moteur sont équipés d’un éclairage propre leur permettant de distinguer la route et ses pièges, d’être vus des autres conducteurs, des piétons et des cyclistes. Néanmoins, il est insuffisant pour détecter des obstacles ou personnes situés à l’extérieur du faisceau des phares et/ou habillés de façon sombre. Ces usagers de la route risquent de ne pas être vus suffisamment tôt, ou de ne pas être vus du tout, pour éviter un accident1. Les gilets réfléchissants et l’éclairage « urbain » favorisent leur détection. Ce dernier est également important pour faciliter les déplacements des cyclistes dont l’éclairage embarqué est souvent insuffisant et, plus encore, pour les piétons2. Il faut insister sur la nécessité de disposer d’un éclairage régulier et homogène, évitant l’alternance de zones claires et sombres, le délai nécessaire à l’œil pour s’adapter à ces variations d’intensité lumineuse perturbant la vision. Il doit également souligner les zones de dangers (escaliers, contrebas…). Par extension, cet éclairage « urbain » est très utile pour rendre plus accessible des ouvrages d’art (ponts, tunnels…) ou des zones souterraines quel que soit l’horaire.

Au niveau du domicile

À domicile, l’éclairage est nécessaire pour poursuivre ses activités et se déplacer en toute sécurité. Il est ainsi indispensable qu’il soit adapté pour les pièces telles que la cuisine, la salle de bains et les couloirs, mais aussi au niveau des lieux de vie (zone de lecture ou de travail)3. « L’éclairage présente donc un rôle de socialisation et de lien entre les personnes », insiste Dr Christophe Orssaud.

Psychologiquement vôtre

Au-delà de cet objectif sécuritaire, l’éclairage est nécessaire pour de multiples raisons psychologiques. L’éclairage extérieur en lumière proche de la lumière du jour, donne une sensation de meilleure perception des détails et donc de sécurité (même s’il persiste des zones d’ombre !). Enfin, la composition spectrale de la lumière va moduler la perception que l’on peut avoir d’un objet, ce qui est utilisé comme technique de vente.

  1. C’est une des raisons expliquant l’augmentation des accidents piétonniers lors du passage de l’heure d’été à l’heure d’hiver.
  2. Il existe des dispositifs portables par les piétons pour s’éclairer dans les zones ne disposant pas d’éclairage public.
  3. Éclairage adapté ne veut pas dire identique dans toutes les pièces…

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