« La digitalisation crée de nouvelles applications »

STEVE DENNI (OSRAM LIGHTING)

« Redessiner ce que sera la lumière en ne se limitant plus au visible. » Telle était la perspective déjà annoncée par Steve Denni, président d’Osram Lighting France, dans l’édition LUX 297. Plus concrètement, le groupe poursuit sa réorganisation pour accélérer son développement portant, notamment, sur la fourniture de composants et solutions pour la digitalisation des villes et bâtiments intelligents (#TheNewOSRAM).

Quatre applications principales orientent notre stratégie, souligne Steve Denni, la connectivité, la sécurité, la mobilité, le bien-être et la santé. » Un composant représente le « nœud digital » les réunissant. Il s’agit de l’interface de communication bidirectionnelle, auto-alimentée, intra-luminaire DEXAL (Data Exchange for Advanced Lighting), non-propriétaire, basée sur le standard DALI. Cette technologie permet aux fabricants de créer des luminaires connectés via une seule interface prise en charge par plusieurs systèmes de gestion de la lumière (LMS – Lighting Management System).

DALI2 DANS LA COUR DES OBJETS CONNECTÉS (IOT)

Créé il y a une vingtaine d’années, le « traditionnel » protocole DALI (Digital Addressable Lighting Interface), dédié à la gestion de l’éclairage, a plus récemment été adapté par l’Alliance DiiA (Digital Illumination Interface Alliance) au monde de l’IoT. Son objectif ? « Apporter les avantages du DALI aux réseaux d’objets connectés en permettant la connexion des luminaires », explique Steve Denni. Tout en garantissant l’interopérabilité entre les composants, l’Alliance développe de nouvelles caractéristiques techniques, étendant ainsi les possibilités du protocole d’éclairage. Par ailleurs, elle tend à standardiser la façon dont les drivers échangent des données de mesure et de diagnostic. Sur la même base, DiiA cherche également à simplifier la connexion des luminaires via des nœuds de communication intégrés. Nous voici revenus à DEXAL.

POUR QUOI FAIRE ?

Pour illustrer les possibilités offertes par cette solution, citons quatre cas génériques d’applications :

  • la gestion de l’occupation des bureaux où, forcément, existe au moins un luminaire dans chaque pièce pouvant détecter son état d’occupation (présence ou absence), dans un espace de coworking par exemple ;
  • dans un parking, c’est un minimum de sécurité que d’éclairer le cheminement du piéton vers la sortie au moment où il est détecté. Techniquement, l’information de présence est transmise au premier luminaire qui communique avec tous les autres et qui balisent le parcours vers la sortie la plus proche ;
  • en extérieur, des capteurs de bruit peuvent être installés dans des luminaires d’éclairage public lesquels, par ailleurs, peuvent informer sur la disponibilité d’une place de stationnement. Cette solution évite la circulation inutile en quête d’une place libre et réduit les émissions de CO2, nocives pour l’environnement et notre santé ;
  • enfin, dans l’hôtellerie, à l’entrée d’un établissement, le client est détecté et identifié à partir de sa réservation, ce qui permet de déclencher les paramètres individuels de confort programmés à l’intérieur de la chambre qui lui est attribuée : chauffage/climatisation ; ambiances lumineuses… et même la TV connectée sur sa chaîne préférée.
Photos © Osram
Photos © Osram
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LA LUMIÈRE POUR NOURRIR LES MÉGAPOLES

Dans cette présente édition de LUX, pages 71-72, est évoqué le développement de l’éclairage horticole pour les fermes urbaines qui représentent « un nouveau champ de croissance pour l’éclairage LED »… et pour le groupe Osram. Fluxunit, son bras d’investissement, a acquis une participation dans la jeune entreprise canadienne Motorleaf, société d’intelligence artificielle pour les exploitants de fermes verticales.

Par ailleurs, Osram a également élargi son portefeuille horticole avec l’acquisition du fabricant américain de luminaires spécialisés Fluence Bioingeneering.Toujours via Fluxunit, le spécialiste de l’éclairage détient, depuis 2017, une participation dans la start-up horticole Agrilution.

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