« Le parc français des bâtiments tertiaires n’est seulement réhabilité qu’à hauteur de 3 % par an », regrettent certains fabricants. Au regard de l’urgence, une commission mixte « AFE/SBA » a été créée pour accélérer la rénovation de l’ensemble des espaces de vie en général. Riche de 70 membres, animée par François Darsy, cette commission, après avoir beaucoup travaillé, vient de présenter ses premières analyses lors de l’édition 2019 des UESB4SC1 organisées à Bruxelles.
Il est urgent de bien rénover les éclairages de nos espaces de vie. » Ce plaidoyer vient d’être rappelé, à Bruxelles, dans le cadre des USB4SC 2019, par François Darsy (Signify), animateur de la commission « Éclairage digital », lancée, il y a tout juste un an, par l’AFE (Association française de l’éclairage) et la SBA (Smart Buildings Alliance). « Il est opportun de réduire notre empreinte écologique et d’améliorer la qualité d’usage de nos villes et bâtiments », martèlent les deux organisations, en rappelant que, d’ores et déjà, « 95 % du marché des installations neuves sont en LED ». Maintenant, il doit y en être de même en « réno », le marché étant beaucoup plus vaste, diversifié et accessible à tous les intervenants.
LA LED, UNE OPPORTUNITÉ UNIQUE
« La révolution de la technologie LED représente une opportunité unique d’accélérer la transition digitale et environnementale de notre parc immobilier, de nos espaces urbains et de l’ensemble de nos espaces de vie en général », poursuit Laurent Meunier (Citelum) pour qui la rénovation des éclairages profite de trois mutations simultanées :
- la rénovation de l’éclairage se finance sur les économies d’énergie, en permettant l’émergence de nouveaux modèles économiques comme celui de la fonctionnalité, du Lighting as a Service (LaaS)… ;
- « l’éclairage s’appuie sur une infrastructure existante, dense, universelle et stable », explique Charles Chirey (Enlighted). Elle permet de digitaliser les espaces en déployant de nouvelles technologies numériques (capteurs, IoT, LiFi…) générant de nouveaux et de meilleurs usages des espaces ;
- l’éclairage influence notre bien-être. Son impact physiologique et psychologique est profond sur les humains. « En rénovant les éclairages de nos espaces de vie, nous pouvons les rendre plus attractifs et plus confortables, tout en répondant à nos besoins vitaux de santé visuelle, pour tous et à tout âge », souligne François Darsy. Et d’anticiper que « le renouvellement devrait exploser ces prochaines années, en boostant les 3,2 % représentant le taux actuel de rénovation du parc immobilier français ». À ce rythme, 30 ans ne suffiront pas !
GUIDES OPPORTUNS
Pour promouvoir cette évolution, la commission AFE/SBA s’est donnée comme objectif de publier plusieurs documents de référence permettant de mettre en évidence les opportunités et les bonnes pratiques de l’éclairage utilisé comme outil de digitalisation. À destination des gestionnaires et propriétaires de bâtiments et/ou d’espaces publics et privés, ils ont pour ambition de servir de guides utiles à la rénovation et à la conception d’espaces nouveaux en expliquant et chiffrant l’opportunité apportée par la mutation de l’éclairage. Notamment vers les installations connectées car, poursuit François Darsy, « collecter et analyser les données permet d’adapter et d’optimiser l’usage des espaces ». En effet, c’est en comprenant mieux l’utilisation des locaux qu’il devient possible de les rénover encore plus efficacement, principalement au niveau de leur occupation chroniquement sous-utilisée actuellement. « Leur meilleure gestion permettrait ainsi à tout exploitant d’optimiser la rationalisation de son parc », conclut-il.
Jacques Darmon
1 USB4SC : Universités Smart Buildings for Smart Cities.
2 LUX 298, édition de septembre-octobre 2019, page 45.
UN TAUX DE RENOUVELLEMENT MULTIPLIÉ DE 3 À 6
Tout porte à croire que le passage à la technologie LED de la grande majorité de nos espaces de vie, qui se fera dans les 5 à 10 ans à venir, générera un taux de rénovation du parc compris entre 10 % et 20 %. Cette rapidité est une fantastique opportunité en permettant, estime François Darsy, « de gagner un ordre de grandeur par rapport au taux actuel de rénovation ».
UN MARCHÉ POTENTIELLEMENT ÉNORME !
La révolution engagée par la technologie LED, depuis déjà une quinzaine d’années, se concrétise, notamment, par un impact unique sur notre consommation d’énergie primaire. Trois dates en témoignent :
- en 2006, 20 % de l’électricité produite étaient utilisés pour l’éclairage. « Ça, c’était hier ! » ;
- aujourd’hui déjà, l’éclairage ne représente « plus » que 15% de la consommation électrique. « C’est encore trop au regard des contraintes environnementales » ;
- aussi, en 2030, lorsque la transition LED sera achevée, on estime que l’éclairage ne représentera plus que 8 % de la consommation électrique globale, ce malgré une augmentation de 35 % du nombre de points lumineux. Peu de marchés connaissent une telle croissance potentielle dans la décennie à venir.
« Aussi, qu’attend-on ? »
