Flash / Brèves

Maroc revisité

© Parachilna

Tout comme les moucharabiehs filtrent la luminosité naturelle, les lampes marocaines traditionnelles donnent corps à une lumière fragmentée par les fines ouvertures ménagées dans les plaques de métal. Le designer Jaime Hayon réinterprète ce classique qu’il rend plus anguleux, plus rock. Ma-Rock! existe en deux versions suspension ou à poser et se décline en or et blanc. Et pour ceux qui passeraient par Valence en Espagne, d’ici la mi-avril 2023, une exposition monographique consacrée au surprenant créateur madrilène se tient au Centre del Carme, entre art et design, industrie et artisanat.

www.consorcimuseus.gva.es/centro-del-carmen www.parachilna.eu www.hayonstudio.com


Clermont ose la sobriété et l’extinction

© Ville de Clermont-Ferrand / Direction de la communication

Alors que la question de la transition énergétique sort à peine de son œuf, la crise mondiale actuelle place la question de la sobriété au-devant de la scène. Dans la droite lignée de son engagement vers une cité plus vertueuse écologiquement parlant, la Ville et la Métropole de Clermont-Ferrand ont pris sans attendre des mesures d’urgence fortes en faveur de la réduction des dépenses énergétiques. Alors que ce territoire peut déjà s’enorgueillir de consommer deux fois moins d’énergie qu’au niveau national (21,4 MWh/habitant contre 42), dès début octobre, l’objectif a été de réduire de 20 % supplémentaires les dépenses énergétiques. Chauffage et éclairage sont les cibles premières. Côté chauffage, dans les écoles et administration, gymnases, la température est baissée d’1°C et la plage horaire réduite de deux heures en moyenne par jour. Côté éclairage, il a été décidé d’éteindre l’éclairage public de minuit à 6 heures du matin, à Clermont-Ferrand, hors centre-ville et zones présentant un enjeu de sécurité particulier, dans les parcs et jardins publics dès la fermeture et celui du mobilier urbain publicitaire. Les commerçants sont également incités à éteindre leur vitrine dès la fermeture, donc au-delà de l’obligation réglementaire. Et comme une action gagne en étant comprise, l’ensemble des agents des deux collectivités et des citoyens sont sensibilisés à ces enjeux et des groupes d’usagers et d’agents sont mis en place afin d’étudier les économies supplémentaires sur les bâtiments les plus énergivores. Un exemple à suivre. www.clermont-ferrand.fr

© Jean-Yves Le Dorlot

Du banal au noble

Le GIL – Syndicat du luminaire a décerné, lors de l’édition de septembre de Maison&Objet, ses Prix Artisan créateur de lumière. Le premier revient à Sylvie Capellino avec la lampe à poser La Guetteuse (1) réalisée en laiton habillé de cuir tourné. « La lumière est diffusée entre deux coupoles dont une est repercée façon dentelle végétale. Les coupoles sont en laiton dinandé et le reperçage (ou mise à jour) est manuel, trou après trou », détaille la créatrice.

« Le cuir provient de chute de cuir de la tannerie Bastin de Saint-Léonard-de-Noblat (87), tannerie officielle de Weston. »

Le deuxième prix revient Marie-Anne Thieffry avec Éclipse (2), un luminaire réalisé avec son matériau de prédilection, le carton, matériau banal qu’elle travaille la matière en assemblant le carton feuille par feuille, qu’elle sculpte et ponce pour un toucher soyeux.

www.marieannethieffry.com www.1peu2lumiere.fr

© Alain Panet

Photos v2com / © Yume Takakura

Et si Jonas était lumière ?

Cachalot, la nouvelle lampe portable du designer Yoshiki Matsuyama pour la marque japonaise de luminaires Ambientec évoque les formes et emprunte son nom . La base est en zinc moulé sous pression avec une finition plaquée cuivre. La calotte supérieure est en acrylique pur, durable, d’une transparence cristalline. Cette lampe rechargeable et étanche est disponible en gris clair ou gris foncé. À l’intérieur, une unité LED de forme tubulaire dotée d’une technologie propriétaire et inédite produit une lumière gradable, chaude et délicate.


Pop-up de mémoire

En 1941 à Kiev avait lieu le massacre le plus atroce de la Shoah. Près de 34 000 Juifs furent alors exécutés au bord du ravin dit de Babyn Yar. Aujourd’hui, c’est le nom du mémorial inauguré l’an passé, marquant le 80e anniversaire de l’événement dont l’un des lieux de souvenir est la synagogue à l’architecture dynamique imaginée par le suisse Manuel Herz.


Fête des Lumières, le renouvellement

Après une édition 2021 qui avait vu se diversifier les lieux de présentation et un nombre d’œuvres revu à la baisse, la Fête des Lumières de Lyon prend un nouveau souffle avec la présence d’une centaine de jeunes créateurs et étudiants. 30 créations, dont 17 premières participations, investiront 27 sites. Ce nouvel esprit, plus inclusif aussi, témoigne de la volonté de la municipalité d’impliquer d’avantage les Lyonnais dans l’événement et d’en réduire l’impact environnemental. Moins d’œuvres et des choix qui se portent vers des créations qui s’inscrivent dans une démarche sobre et écoresponsable. Cette année, place à la danse avec un bal lumineux aux Subsistances, à une pause gourmande place Bellecour ou parc Blandan.

Du jeudi 8 au dimanche 11 décembre www.fetedeslumieres.lyon.fr


20 ans en Corée du Sud

LUCI (l’association internationale des villes lumière) a célébré ses 20 ans lors de son assemblée générale tenue en présentiel (pour la première fois depuis 2020), les 20 et 21 octobre dans la ville de Busan, en Corée du Sud. Ce furent 110 participants de 17 pays représentés par 22 villes qui ont assisté à cet événement sur le thème de « L’éclairage des nuits du futur ». Trois conférences magistrales destinées à inspirer les participants sont venues rythmer la première après-midi de cette session. Miguel Sangalang, directeur du département de l’éclairage public de Los Angeles, a évoqué tous les potentiels numériques que recèlent les éclairages urbains et leurs infrastructures. Roger Narboni, concepteur lumière et président de l’agence Concepto, a tenté de démontrer que dans le futur, l’éclairage fonctionnel, régulier et monotone, pourrait être amené à disparaître au profit d’espaces lumineux ponctuels et accueillants. Kaoru Mende, concepteur lumière et directeur de l’agence japonaise Lighting Planners Associates, a présenté les évolutions possibles de la conception lumière en 2050. La deuxième journée, ponctuée également de conférences passionnantes, s’est achevée par l’annonce des trois lauréats de la nouvelle édition des prix « LUCI, villes et lumière » remis respectivement à la ville d’Izmir en Turquie, de Tampere en Finlande et de Séoul en Corée du Sud. L’événement s’est ensuite terminé par la découverte du magnifique et étonnant Festival de lumière, créé par la ville de Jinju.

JD/RN

www.luciassociation.org

Elle prend la forme d’unlivre qui fait allusion au livre de prières, le Siddour. Primée lors des derniers IALD Awards, la mise en lumière signée par Mykola Kabluka et Olena Kabluka de l’agence ukrainienne Expolight accentue, quand le livre est ouvert, les pans de bois « saturés d’un symbolisme profond » et le plafond étoilé. En position fermée, les murs extérieurs de 11 mètres de haut

reçoivent un éclairage rasant doux provenant ici aussi du sol. Les sources lumineuses sont positionnées de sorte que le livre puisse être illuminé même quand il est en mouvement.

www.babynyar.org www.iald.org www.expolight.net


L’univers profond sous infrarouge

Le 2 avril 1995, le télescope Hubble nous livrait la première image des Piliers de la création, ces colonnes de poussières interstellaires qui se situent à quelque 6 500 années-lumière de notre planète. Nous avions pour la première fois une vision de la naissance des étoiles. Vingt-sept ans plus tard, c’est au tour de James Webb, mis en orbite le 25 décembre 2021 depuis la Guyane et qui évolue à 1,5 million de kilomètres de la Terre, de nous offrir des vues encore plus extraordinaires. Et cela grâce à des appareils de prise de vues infrarouges. Jusque-là, c’est le MIRI (infrarouge moyen) permettait de voir les amas de poussière mais pas les étoiles. Avec la caméra dans le proche infrarouge (NIRCam), il est possible de voir les étoiles qui n’apparaissaient pas dans la photo de 1995. Cette « nouvelle vision d’un paysage familier », dixit la Nasa, est aussi rendue possible par un travail sur les images produites par James Webb réalisé par des techniciens. « Nous traduisons la lumière que nous ne pouvons pas voir en lumière que nous pouvons voir en ajoutant du rouge, du vert et du bleu aux filtres que nous avons déjà avec les prises de vues de Webb. Nous partons de la longueur d’onde plus courte de l’infrarouge jusqu’au vert et au rouge », expliquent-ils.

The Pillars of Creation are set off in a kaleidoscope of color in NASA’s James Webb Space Telescope’s near-infrared-light view. The pillars look like arches and spires rising out of a desert landscape, but are filled with semi-transparent gas and dust, and ever changing. This is a region where young stars are forming – or have barely burst from their dusty cocoons as they continue to form. Newly formed stars are the scene-stealers in this Near-Infrared Camera (NIRCam) image. These are the bright red orbs that sometimes appear with eight diffraction spikes. When knots with sufficient mass form within the pillars, they begin to collapse under their own gravity, slowly heat up, and eventually begin shining brightly. Along the edges of the pillars are wavy lines that look like lava. These are ejections from stars that are still forming. Young stars periodically shoot out supersonic jets that can interact within clouds of material, like these thick pillars of gas and dust. This sometimes also results in bow shocks, which can form wavy patterns like a boat does as it moves through water. These young stars are estimated to be only a few hundred thousand years old, and will continue to form for millions of years. Although it may appear that near-infrared light has allowed Webb to “pierce through” the background to reveal great cosmic distances beyond the pillars, the interstellar medium stands in the way, like a drawn curtain. This is also the reason why there are no distant galaxies in this view. This translucent layer of gas blocks our view of the deeper universe. Plus, dust is lit up by the collective light from the packed “party” of stars that have burst free from the pillars. It’s like standing in a well-lit room looking out a window – the interior light reflects on the pane, obscuring the scene outside and, in turn, illuminating the activity at the party inside. Webb’s new view of the Pillars of Creation will help researchers revamp models of star formation. By identifying far more precise star populations, along with the quantities of gas and dust in the region, they will begin to build a clearer understanding of how stars form and burst out of these clouds over millions of years. The Pillars of Creation is a small region within the vast Eagle Nebula, which lies 6,500 light-years away. Webb’s NIRCam was built by a team at the University of Arizona and Lockheed Martin’s Advanced Technology Center.
© NASA, ESA, CSA, STScI / Joseph DePasquale (STScI), Alyssa Pagan (STScI)

Entre science et art, l’univers profond se dévoile. Webb est un programme international dirigé par la NASA avec ses partenaires, l’ESA (Agence spatiale européenne) et l’ASC (Agence spatiale canadienne).

www.nasa.gov www.insu.cnrs.fr www.esa.int


« Une apparence maladroite »

« Une apparence maladroite »Première collaboration entre l’éditeur de design Petite Friture et les designers américains Justin Donnelly et Monling Lee du studio Jumbo, la lampe Neotenic tire sa forme des pâtes cavatappi, littéralement des tire-bouchons. Fabriquée par des artisans céramistes au Portugal, elle nécessite six moules pour aboutir à cette forme arrondie et des heures de ponçage manuel qui donne cet aspect métal. « Des formes simples, des membres courts et épais, des formes douces et une apparence maladroite », voilà comment ses créateurs décrivent cette lampe à poser qui existe en trois couleurs (griotte, vermillon et vanille) et en deux tailles (H 26 cm ou 51 cm).

www.petitefriture.com www.jumbo.nyc

www.petitefriture.com www.jumbo.nyc


Photos © Roger Narboni

Laisser un commentaire