De la Smart City à la Smart Country

GRAND BESANÇON MÉTROPOLE

Parmi la vingtaine de villes françaises qui s’affronteront, dès juin 2021, lors du 1er Championnat d’économies d’énergie dans les bâtiments municipaux, participera Besançon, pour qui cette thématique représente aujourd’hui un axe stratégique.

« Concernant celles réalisées au niveau de l’éclairage public, elles sont plutôt derrière nous », se félicite Christophe Demesmay1, l’audit du label « Cit’ergie Gold »2, reçu le 26 novembre dernier, soulignant le caractère énergétiquement vertueux de cet éclairage ainsi que son approche pertinente en termes de pilotage. Fort de ce satisfecit, le responsable « Systèmes et Réseaux » développe à présent le concept « Smart Country » dans le cadre du Grand Besançon Métropole.

Photos © Jean-Charles Sexe
Photos © Jean-Charles Sexe

La Ville de Besançon opère une rénovation des lanternes « vapeur de mercure » et des lanternes résidentielles énergivores et source de fortes nuisances lumineuses. À terme, elles seront toutes à LED.

Permettre aux communes rurales d’accéder aux technologies de pilotage et de choisir une alternative entre tout éclairer et tout éteindre ». Telle est la définition que donne Christophe Demesmay au concept qu’il développe, dorénavant, auprès des 68 communes que compte Grand Besançon Métropole. Tout d’abord, au niveau du cahier des charges, il est demandé de remplacer, par la technologie LED, les lanternes « ballon fluo » et les lanternes « boule », très énergivores et déplorables au niveau des nuisances lumineuses. « Ensuite, il convient d’apporter de la souplesse dans l’usage des LED. » À savoir, poursuit-il, « éclairer juste, quand on a choisi et où l’on a choisi dans le respect de la NF EN 13-201 et de l’arrêté du 27 décembre 2018 ».

HUB VOIT GRAND… BESANÇON

« Au niveau des installations d’éclairage public, tout ne peut être télégéré ou programmé en usine. » Fort de cette conviction, Yves Fanack, DC de Rohl, réfléchit depuis déjà 5 ans à une solution pratique de paramétrage in situ. À partir des besoins recueillis sur le terrain, il a d’abord fait appel à deux spécialistes nationaux pour la conception logicielle et numérique : d’une part, pour la partie software, à la start-up alsacienne Nartex, reconnue au niveau du développement d’applications mobiles ; d’autre part, pour la partie hardware à un leader de l’électronique dédiée à l’éclairage² qui a créé le module Bluetooth Lumio intégré aux dispositifs LED.

La réunion de ces compétences, associées à celles de Rohl dans le domaine des solutions d’éclairage, a abouti à la conception d’une innovation « fruit de ce puissant travail collaboratif », se félicite Yves Fanack. Propriété de Rohl, il s’agit du Smart Drive HUB (Human Utility Bluetooth), système ouvert de gestion de l’éclairage public, pilotant 1 500 lanternes produites par cinq fabricants différents dans le cadre du projet du Grand Besançon.

Un prototype a été présenté lors de l’édition 2019 du Salon des Maires et des collectivités locales… Le Grand Besançon en représente la première installation de grande ampleur.

HOMOGÉNÉISATION DU PARC ET RATIONALISATION DES ACHATS

Ainsi, après échanges avec plusieurs fabricants, « nous en avons retenu cinq3 avec lesquels ont été travaillées une lanterne fonctionnelle et une lanterne résidentielle avec, pour objectif, d’homogénéiser le parc et rationaliser nos achats pour mener cette opération de rénovation dans un timing très serré », explique Christophe Demesmay. À noter que les 1 500 lanternes, installées à l’automne dernier (4,3 % du parc bisontin), visaient à remplacer deux types de points lumineux :

  • d’une part, les lanternes « vapeur de mercure » essentiellement fixées à des poteaux béton de 8 m de hauteur, implantés, tous les 40/45 m, dans les rues passantes du centre des 20 communes retenues pour cette opération ;
  • d’autre part, les lanternes résidentielles, essentiellement installées dans les lotissements, fixées à des mâts galvanisés de 4 m de hauteur. Les typologies des voies y étant étroites, s’imposent des interdistances de 20/25 m, « ces contraintes ayant été résolues grâce à la conception spécifique des lanternes fournies par les fabricants », se félicite Christophe Demesmay.

PARI TENU !

« Les cinq fabricants retenus, travaillant régulièrement avec nos collectivités, en connaissent déjà les exigences en termes de qualité des produits et de maintenabilité », poursuit le chef de service Systèmes et réseaux. Au niveau de cette opération, il leur a expliqué sa nouvelle démarche Smart Country portant, notamment, sur la définition d’une même optique adaptée à leur offre de lanternes. « En effet, précise-t-il, pour atteindre nos objectifs dans un timing très serré, il nous fallait commander une seule optique pour les deux types de lanternes, en une seule puissance, solution permettant ainsi aux industriels de lancer de grandes séries de produits identiques. » Pari tenu !

Les optiques étant conformes en termes des exigences photométriques, il ne restait plus qu’à tester les différents niveaux de puissances, correspondant aux besoins des voies à éclairer retenues. Et Christophe Demesmay d’expliquer « qu’intervient ici l’intelligence du module Lumio, composante essentielle du système de gestion de l’éclairage public Smart Drive HUB proposé par Rohl » (voir encadré). Ce système permet de grader la puissance de chaque lanterne en partant d’une puissance maximale4 et en la diminuant pour l’adapter aux besoins de chaque voie, ainsi éclairée sur-mesure en fonction des exigences de chaque collectivité.

1 Chef du service Systèmes et réseaux au sein du département Mobilités de la direction Voiries du Grand Besançon Métropole.

2 Cit’ergie est un programme de management et de labellisation récompensant les collectivités pour la mise en œuvre d’une ambition politique « climat-air énergie ».

3 Comatelec-Schréder, Eclatec, Philips, Ragni et Rohl.

4 Un problème de garantie des luminaires se serait posé si avait été « boostée » la puissance des drivers.

ÉCLAIRAGE RURAL « À LA CARTE »

« En plus du contrôle, via Bluetooth, de chaque luminaire, nous disposons de données croisées permettant de superviser toutes les installations depuis une application mobile, explique Christophe Demesmay. Le choix de la solution HUB s’avère particulièrement adapté à notre usage et à l’exploitation de notre parc d’éclairage », considère-t-il, en précisant, qu’en ville, il représente un bon complément à la performante télégestion à l’armoire. Par ailleurs, concernant le périurbain, « elle nous permet de proposer, à nos élus ruraux, un éclairage à la carte », son déploiement étant prévu… « si cette solution apporte ce que nous en attendons », conclut Christophe Demesmay. À suivre donc…

JD

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