Comprendre pour mieux agir

RENCONTRE BOURGUIGNONNE

En septembre dernier, pour informer les collectivités de Côte d’Or des conséquences de l’arrêté « nuisances lumineuses », l’AFE Bourgogne, présidée par Patrice Béché, a organisé, en partenariat avec le Siceco, les premières « Rencontres de l’éclairage public ». Elles ont permis de tirer un premier bilan sur les mesures prises et, surtout, d’anticiper celles restant à prendre.

TRAME NOIRE

Progressivement, les notions d’éclairage et de pollution lumineuse s’invitent dans les diagnostics de territoires.

« Des actions sont à connaître afin de mieux appréhender cette problématique et de définir une trame noire », était venu expliquer Romain Sordello, ingénieur écologue, chef de projet « pollution lumineuse » au Muséum national d’histoire naturelle et à l’Agence française pour la biodiversité, à Dijon le 18 septembre 2018.

Il y a rappelé que, « pour chaque espace éclairé, des espaces naturels sont perturbés ».

Le Siceco (Syndicat intercommunal d’énergie de Côte-d’Or) avait déjà alerté ses adhérents lors de réunions périodiques d’information d’élus. « Les Rencontres ont permis de consacrer plus de temps pour expliquer précisément le contenu de cet arrêté et de tirer un premier bilan, quelques mois après la publication de ce texte », se félicite Patrice Béché. Cette initiative a également permis de partager certains résultats avec d’autres collectivités ou acteurs concernés par la nouvelle réglementation. Par ailleurs, au-delà des obligations ou conséquences immédiates pouvant paraître inapplicables, compliquées ou hors de prix pour des non spécialistes, voire pour des experts de l’éclairage, « l’objectif était aussi de concrétiser les solutions techniques disponibles pour gérer l’éclairage dans ce nouveau contexte : maîtriser et piloter le fonctionnement, présentation détaillée des appareils d’éclairage à LED, etc. ».

TROIS AXES DE TRAVAUX

« Ce qu’il faut, quand il faut, là où il faut ! » En réponse à cette démarche, consistant à éclairer juste, trois axes de travaux sont possibles :

  • travail sur les luminaires : privilégier les orientations vers le sol, spectres les plus étroits possible pour impacter le moins d’espèces, température de couleur basse pour les LED ;
  • travail sur la temporalité : coupure nocturne, pilotage de  l’éclairage via des détecteurs et/ou des minuteries ;
  • travail sur la répartition spatiale : gradation de l’éclairage, voire absence totale d’éclairage en fonction des espaces, vigilance sur certains sites et milieux sensibles comme l’eau, importance des revêtements qui réfléchissent plus ou moins la lumière.

Lors de ces « Rencontres de l’éclairage public », Gilles Pierret, formateur de l’AFE, est entré dans le détail, l’arrêté nécessitant, pour sa bonne compréhension, de bien appréhender des notions physiques assez précises. Certaines familières aux spécialistes de l’éclairage, mais pour d’autres qui ne le sont pas du tout même pour des maîtres d’ouvrage (les codes flux par exemple). En prolongement, Yves Raguin, en charge du département des Entreprises publiques locales d’énergie à la FNCCR, a exposé l’intérêt porté à la mutualisation des compétences au travers, notamment, des syndicats d’énergie départementaux. Permettant la mise en commun de moyens dans un domaine souvent« en pointe » au niveau de sa dépense énergétique, cette démarche appuie les  collectivités  lançant des actions de « transition énergétique », sans toujours disposer de tous les éléments de décision adéquats.

© David Chedoz

L’éclairage public au service de la culture : mise en valeur de la Karrière® à Villars-Fontaine (21). Lors des événements nocturnes, les fresques soudain s’animent, portées par un jeu de lumière subtilement orchestré

LES ENJEUX… MUTUALISÉS

De nombreux enjeux sont associés à l’éclairage public : faciliter les mobilités de l’ensemble des usagers, quels que soient leurs moyens de locomotion ; rendre l’espace public convivial, en urbain comme en rural, à tout moment ; présenter les risques techniques associés aux usages (inadaptation de l’éclairage, risques électriques, chutes, obstacles…) ; être le plus neutre possible envers l’environnement, tant en termes de nuisance que de consommation énergétique…

Face à ces enjeux, Jacques Jacquenet, président du Siceco (Te21) et président de la commission « Éclairage public » de la FNCCR, se félicite, « comme bon nombre d’élus de petites ou grandes collectivités, de disposer de services techniques dont les équipes œuvrent à gérer nos installations dans la durée ». D’autant plus, confirme-t-il, que « l’éclairage devient l’un des supports techniques de la transformation digitale appliquée à la gestion de l’espace public pour des besoins de mobilité ou de télésurveillance ».

Dans ce contexte, la mutualisation se développe à l’échelon départemental, dans la plupart des syndicats d’énergie en permettant de tirer vers le haut la qualité moyenne du parc. Cette évolution fonctionne aussi à l’échelon national, les grands gestionnaires d’éclairage public (métropoles, syndicats d’énergies) mettant en commun leur expertise et bonnes pratiques.

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