Tel était le thème, proposé par le Syndicat du Luminaire durant la journée (passionnante) du 3 octobre dernier. En ouverture, Gaël Obein, président de l’AFE, nous a invités à imaginer « qu’il devient possible d’adapter individuellement la qualité spectrale de notre éclairage pour prendre en compte nos différences, nos déficiences et nos préférences ». Ensuite, Pr Georges Zissis, directeur du pôle « Lumières et matière », Université de Toulouse III, a apporté plusieurs « éclairages » experts1.
LED 2050 : PEUT-ON VOIR AUSSI LOIN ?
Lors de cette journée perspectives (lointaines) d’autres experts sont intervenus pour tenter d’anticiper ce que pourrait-être le devenir de la technologie LED et de ses applications en 2050. À savoir :Joël Thomé, DG Piseo (Choix d’un composant LED : quels nouveaux paramètres ?); Thierry Bechtel, Inventronics (Autour du chip : drivers, capteurs et IA); Francis Leclerc, CREE-LED (Révolution de la LED depuis le début des années 2000); Berta Fernandez, Advanced Development Technical Manager Valeo (LED matrix, quel développement dans l’éclairage général ?)
La technologie LED “classique” (puce bleue et lumiphore jaune) n’atteindra probablement jamais les 280 lm/W », estime d’entrée Pr Georges Zissis tandis que, Francis Leclerc (CREE-LED) situe la limite à 250 lm/W (contre 230 lm/W aujourd’hui). C’est dans ce contexte que le professeur à l’Université de Toulouse, spécialiste des sciences de la lumière considère que « l’éclairage intelligent devient une réalité ». Mais attention prévient-il…
UNE SOUS FONCTION D’UN SYSTÈME TIC
Pour Georges Zissis, « l’éclairage deviendra une composante du système IoT ». Trois raisons y contribuent. Tout d’abord, il offre un maillage existant très dense tant à l’intérieur des villes que des bâtiments. Ensuite, un système d’éclairage connecté peut être utilisé comme base pour y associer des objets communicants (IoT). Enfin, la lumière peut représenter le vecteur de nouveaux services et de flux de données générant de la valeur ajoutée.
« Toutefois, poursuit Georges Zissis, l’éclairage, devenant une sous-fonction d’un système TIC2 plus complexe, pourrait être négligé. De plus, la vie privée peut être affectée, le système pouvant être très intrusif. » Et de rappeler que la cyber sécurité est cruciale pour se protéger contre les cyberattaques et le cyber terrorisme.
NOUVEAU : LE CONCEPT SSL2
« Illuminer ne signifie pas “inonder” les objets, les personnes, les villes ou les bâtiments avec de la lumière », plaide par ailleurs Georges Zissis pour qui il convient d’éclairer intelligemment, de manière durable et abordable, là où c’est nécessaire, quand c’est nécessaire et le mieux possible !
En résulte le concept SSL2 (Solid State Lighting × Sustainable Smart Lighting) expliqué par Georges Zissis. Un système d’éclairage intelligent durable optimise, de manière raisonnée, la meilleure technologie existante, le Solid State Lighting, pour répondre, au mieux, aux besoins actuels en lumière artificielle et réduire les effets secondaires indésirables, sans compromettre la capacité d’innover.
QUELS FUTURS ?
Georges Zissis le confirme. Les performances des produits LED mis sur le marché progressent (ainsi que les OLED qu’il ne convient pas d’oublier) au niveau de l’augmentation de l’efficacité et de la réduction des coûts. Par ailleurs, côté installation des systèmes d’éclairage, la distribution en courant continu dans les bâtiments représente, selon lui, le futur. À l’inverse, il est difficile à présager de l’avenir du PoE (Power over Ethernet) tant son installation s’avère complexe au niveau du câblage. JD
- Extrait de la Lettre Lux du 10 octobre 2023
- TIC : Technologie de l’information et de la communication