Bienvenue à Glowpolis
En 2015, la start-up Glowee n’ambitionnait alors encore que trois mois de vie pour ses produits développés à base de bactéries nourries au sucre. La bioluminescence était alors au service de la communication sur des vitrines. Changement d’échelle et quelques brasses plus loin, elle imagine un mobilier urbain allant du banc éclairé à la signalétique. L’idée est d’utiliser la bioluminescence pour guider et dynamiser un lieu.
Transmissions neuronales
Novembre 2020, une pandémie et quelques confinements plus loin, le créateur d’applications de jeu canadien Brainium qui a vu ses bureaux de Portland dans l’état de l’Oregon aux États-Unis désertés, commande à l’agence de design britannique Jason Bruges Studio un outil de communication pour faire revenir les employés sur place. L’objet de motivation se nomme Reaction Diffusion et prend la forme d’une représentation sculpturale du cerveau humain et son activité neuronale et de la façon dont le tissu neural est plié pour s’adapter aux limites du crâne. Les LED des circuits imprimés s’illuminent au rythme des activités de l’entreprise : crash d’appli, jeux gagnés… Ou comment fédérer les troupes.
En 500 lampes
Après un rappel chronologique des créations iconiques produites de 1927 à 2013, l’historienne de l’art Agata Toromanoff nous emmène dans une exploration du design en éclairage, évoluant au gré des innovations technologiques, reflet des tendances de chaque époque. En s’attachant à présenter des créations à la fonctionnalité indéniable, l’auteur met l’accent sur la technicité en jeu pour les concepteurs. Sculpter la lumière n’est pas un art facile. Outre la riche sélection de luminaires, des zooms sur les designers et éditeurs qui font la lumière d’aujourd’hui.
Sculpter la lumière. Un panorama en 500 lampes
Éditions de la Martinière, 2022, 22 x 28,5 cm, 408 pages, 45 €
Parle à ton ange
Il y a dans les luminaires imaginés par Claire de l’atelier Jour de Lune une poésie qui n’est pas sans rappeler celle des créations d’Ingo Maurer. Elle qui a appris l’art de la fabrication de carcasses d’abat-jour en acier à l’atelier Allibert à Paris, sauve ce dernier de la disparition en reprenant l’en- semble des machines et outils. Le savoir-faire perdure et prend la forme de la collection « Parle à ton ange ». Sur l’exosquelette en fil d’acier cuivré qui double la structure couverte d’une toile tendue, on accroche des messages. Petits, moyens ou grands, les anges existent aussi en version applique. Achat en ligne et points de vente. www.atelierjourdelune.com
Alvar Aalto solaire
Il est toujours bon de revenir dans les lieux inspirants. L’artiste Nathalie Junod Ponsard investit pour une deuxième exposition la maison Louis Carré, unique œuvre française de l’architecte finlandais Alvar Aalto, dans les Yvelines. L’installation Solaires rassemble différentes œuvres (sculptures lumineuses, de verre, photographies et autres médiums…) dont les reflets chromatiques et lumineux agissent sur les espaces et objets dans un glissement de la lumière allant de l’extérieur vers l’intérieur et vice versa. « De jour et de nuit, les espaces de la maison s’inventent autrement dans un travail d’installations in situ créant de nouvelles densités et une dématérialisation se situant aux limites, sur les baies vitrées, ainsi qu’au sein des pièces dans une fuite des repères », décrit l’artiste.
Du 25 septembre au 27 novembre 2022
www.maisonlouiscarre.fr www.nathalie-junodponsard.com
Une révérence à Munch
Alors qu’à Paris le musée d’Orsay consacre une exposition à l’œuvre de l’incontournable peintre symboliste norvégien à Oslo, le musée Munch inauguré en 1963 a fermé ses portes pour mieux renaître, dans un bâtiment flambant neuf, cinq fois plus grand et au cœur du quartier dédié à la culture. « Respectueusement incliné » sur la ville, l’édifice de 60 mètres de haute signé par l’agence d’architecture espagnole Estudio Herreros est aujourd’hui l’un des plus grands musées au monde consacré à un seul artiste. La mise en lumière dynamique des espaces telle que préconisée par le BE Multiconsult s’appuie notamment sur des luminaires Luce&Light qui pour souligner la verticalité de la façade trans- lucide a fourni les linéaires Snack 1.3 (10°, 4 000 K), fixés au plafond en ligne continue pour obtenir un éclairage rasant des hauts murs de la structure.
Du tangible pour le non fongible
Dans le centre historique de Gibraltar, une caserne de l’armée datant de 1817 est aujourd’hui la première implantation physique d’une banque numérique de cryptomonnaies. Les clients de Xapo rejoignent le guichet suivant un parcours imaginé par les concepteurs de l’agence Michela Mezzavilla comme « une métaphore visuelle de la connexion entre l’espace physique et virtuel ». Par un jeu de différents éclairages indirects, les murs, la passerelle et les bassins d’encre noire, les effets optiques donnent l’impression de flotter sur les eaux. Faisceaux étroits et accessoires antireflet évitent toute réflexion directe de la lumière. Sur le périmètre des passerelles, un éclairage linéaire est dissimulé dans une plinthe conçue sur mesure. La dimension patrimoniale est respectée et les bitcoins entrent dans l’histoire. Ce projet est lauréat des IALD Awards de cette année. www.mmaslighting.com / ww.iald.org
Light+Building rallume les lumières
Du 2 au 6 octobre prochain, le salon international Light+Building ouvre ses portes aux visiteurs qui ont été privés depuis mars 2020 de ce rendez-vous phare de la profession. Une édition attendue qui, actualité climatique et politique oblige, met fortement l’accent sur les enjeux environnementaux, la gestion de l’éclairage et de l’énergie. 1 500 exposants venant de 46 pays sont attendus. « Green Deal et développe- ment durable », « Électrification et digitalisation », « Lumière et design » sont les grandes orientations du programme de conférences. Au-delà de l’éclairage, la transition énergétique induit un écosystème autour de l’électricité comme remède aux énergies fossiles qui inclue notamment la question de son stockage et de sa gestion, les moyens de l’économiser. On notera que pour ce retour, que les leaders européens du marché de l’éclairage, tel les groupes Fagerhult, Zumtobel et Signify, prennent le parti de ne pas compter pas parmi les exposants. Bilan de cette édition d’automne au prochain numéro.