Développant une approche globale et multiphysiques des systèmes-optiques-photoniques, Piséo apporte son expertise à l’étude de la rénovation des éclairages de 19 CNPE.
Pourquoi cette collaboration ? Tout d’abord pour étudier les conséquences et approches pratiques résultant de la substitution de 303000 points lumineux, généralement fluorescents, par des systèmes LED, et profiter des avantages de cette technologie. Ensuite, afin de répondre à des environnements extrêmes, dont radioactifs, de nombreuses contraintes sont à prendre en compte tant au niveau de la conception de nouveaux luminaires que de leur installation.
« Bien comprendre les contraintes et trouver les solutions pour y répondre, tout en apportant de la valeur ajoutée. » Tel est le challenge posé à Piséo, le centre d’innovation disposant d’une année d’étude pour le relever en ajoutant, précise son DG, Joël Thomé, que « les 19 CNPE concernés sont physiquement tous différents ».
LES DONNÉES
Il n’empêche qu’au niveau des contraintes d’exploitation des éclairages, « plusieurs maîtres mots compliquent l’approche », poursuit-il. À savoir :
- fiabilité des produits dans le temps ;
- adaptation aux puissances électriques disponibles ;
- réutilisation d’installations électriques mises en œuvre il y a 20 ou 30 ans ;
- diversité des applications dont plusieurs fonctionnent 24 heures sur 24 ;
- accessibilité difficile ;
- environnements difficiles (mécaniques, humidité ; bon nombre d’appareils immergés ; différentes zones radioactives…) ;
- fonctionnement à des températures élevées comprises entre 35 et 60 °C… ce qui oblige à refroidir les LED et leur électronique.
« L’ensemble de ces contraintes pratiques et physiques s’ajoute à celles imposées par le maître d’ouvrage » (voir ci-avant), explique Matthieu Verstraete, expert en innovation de systèmes électroniques chez Piséo. « De plus, il convient de prendre en compte, à la fois, le meilleur rapport qualité/prix, l’augmentation de la robustesse des appareils, afin de diminuer les opérations de maintenance, et la rapidité d’exécution de ces dernières pour limiter l’exposition des intervenants aux radiations… notamment lors du relamping. » Par ailleurs, prolonge Joël Thomé, « si la longévité de la technologie LED se confirme, encore faut-il la faire fonctionner dans de bonnes conditions dans les environnements contraints des centrales nucléaires ».
CÔTÉ ÉCLAIRAGISME
L’éclairage fluorescent, jusqu’ici installé dans les CNPE, procure des zones largement sous éclairées, notamment au niveau des zones de circulation. « Grâce à l’efficacité de la technologie LED, dont les optiques permettent de mieux contrôler la distribution de la lumière, ces zones seront mieux éclairées », estime Matthieu Verstraete, pour qui, « il y a 15 ans, il n’existait pratiquement rien autour de la LED. À présent, il faut savoir exploiter intelligemment cette technologie mature pour apporter des solutions permettant de répondre aux contraintes et besoins spécifiques des centrales nucléaires. » À noter que ces solutions, portant essentiellement sur l’éclairage linéaire largement dominant dans ces sites, devront être adaptées aux infrastructures existantes qui ne seront pas modifiées. « En bref, résume Joël Thomé, notre challenge consiste à définir et faire installer des appareils d’éclairage LED adaptés aux différents usages des CNPE qui permettront d’une part, d’assurer des performances applicatives conformes aux exigences de la norme NF EN 12464-1 : 2021 et, d’autre part, de tirer le meilleur parti de la technologie LED, notamment sa longévité. Nous disposons d’une année pour le gagner ! » JD