MEGE, un conservatoire conteur d’histoires

L’association MEGE, glane depuis trois décennies du matériel autant que des documents concernant l’éclairage public et les distributions d’électricité et de gaz en région parisienne. Une étonnante collection à découvrir à Nanterre.

Au cours des années 1980, EDF engagea une démarche volontariste de protection de son patrimoine. Cette politique déboucha en 1992 sur la création du musée Electropolis à Mulhouse. De manière concomitante, la Direction régionale parisienne du Distributeur mixte (électricité et gaz), entreprit une sauvegarde du patrimoine parisien de la distribution. Afin de rendre opérationnelle cette décision, l’association MEGE (Mémoire de l’électricité du gaz et de l’éclairage public), fut créée en 1992 avec des objectifs affirmés : promouvoir la recherche, la conservation des matériels et de la documentation1. Le ressort de MEGE est tout d’abord constitué de son collectif de passionnés par la technique, mais aussi leur envie de transmettre une histoire. Pour cela, à partir de 2009, la visite des collections fut possible et celle- ci comprend trois chapitres. Tout d’abord l’extraordinaire aventure de l’électricité qui nécessita vingt siècles pour être comprise et maîtrisée. Que d’obstacles à franchir pour devenir l’énergie dominante et le moteur du progrès au XXe siècle. C’est seulement après les inventions de la machine de Gramme en 1869 et de la lampe à filament d’Edison en 1879 que le transport de l’électricité fut possible et que l’opinion publique commença à faire confiance à ce fluide invisible et puissant.

Après la découverte de Philippe Lebon en 1796, le gaz manufacturé devint l’énergie reine au XIXe siècle. Chaque ville importante de province voulait son usine à gaz, signe de progrès et de développement économique. Ainsi en 1888, il y avait plus de 1 000 usines en France et encore 700 en 1930 avec 35 000 employés. Le travail pénible, la pollution et le piètre rendement de ce gaz le disqualifièrent au profit du gaz naturel dans les années 1950.

Enfin l’éclairage public, peut-être la plus belle des aventures. L’historien en herbe se concentre sur la chronologie des périodes : la chandelle jusqu’au XVIIe, l’huile associée aux innovations de Châteaublanc et d’Argand au XVIIIe, le gaz de houille et ses célèbres becs au XIXe puis enfin l’électricité. Cependant, ce n’est pas en perfectionnant la chandelle ou la lampe à huile que l’on a inventé le gaz manufacturé ou l’ampoule électrique. L’évolution de l’éclairage public est un long fleuve tumultueux qui a franchi des paliers technologiques pour devenir un réseau associé aux mutations urbaines. Durant cette lente métamorphose, au-delà de la technique, les styles des luminaires s’adaptèrent aux modes des créateurs et font dorénavant partie de notre patrimoine urbain au même titre que les colonnes Morris, les fontaines Wallace ou les entrées de métro Guimard.  JD

www.mege-paris.fr


Art nouveau et son foisonnement végétal.


Art déco et son dépouillement décoratif, son amour de la géométrie.

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