Après 8 ans exercés chez Rhodia et 16 ans chez Somfy, Marilyne Martinez a été conquise par la dimension esthétique de la lumière en rejoignant, il y a 2 ans, le groupe belge Deltalight en tant que directrice de la filiale française. « Le côté international de ce groupe, son actionnariat familial et cette belle marque au design intemporel, ultra soigné et extrêmement sobre, m’ont séduite », confie-t-elle. À l’époque, elle s’interrogeait : « qu’est-ce que l’éclairage architectural ? » Très vite, elle a trouvé réponse: « c’est d’abord une belle lumière ! » (voir ci-dessous). Une autre question s’imposait alors à elle : « comment (re)donner à l’éclairage la valeur qu’il mérite ? »
La filière éclairage fait face à des défis. « Mais, heureusement, nous vivons aussi des succès et des bonheurs quotidiens et collectifs ». En tant que dirigeante, on se trouve souvent seule face à des décisions ou des réflexions. Car, que l’on soit homme ou femme, dirigeant ou dirigeante « plus tu montes plus tu es seul(e) ». Marilyne croit en cette phrase comme elle croit à la force et à l’intelligence collective. « C’est ce vers quoi je veux emmener mon équipe : sentir, faire partie d’un groupe, avoir le droit de réfléchir et de donner un avis, mener des réflexions en commun. À la fin, il m’appartient de trancher et prendre des décisions. » Il lui semble également très important de célébrer les succès collectifs par un mot, un événement, une reconnaissance. « Toujours convaincue de cette nécessité, je le suis encore plus aujourd’hui car le monde dans lequel nous vivons depuis 3 ans nous épuise. Pandémie, incertitudes, guerre, inflation, crise énergétique, crise environnementale. Les équilibres externes étant fragiles, rendons forts nos équilibres internes. »
Comment définir le juste éclairage architectural et mesurer son marché ? À la première partie de la question, Marilyne Martinez répond qu’il s’agit d’une lumière juste ayant sa juste intensité, son faisceau juste, sa juste contribution à l’architecture. « En éclairage architectural, la lumière prend le pas sur l’objet, le luminaire ». En réponse à la seconde partie de la question, elle avoue « sécher ». «Évidemment, nous disposons d’hypothèses et on fait des calculs. Mais devant la volumétrie inouïe d’acteurs et ceux qui proposent de l’architectural mais aussi du décoratif, on s’y perd », considère Marilyne. C’est un beau challenge pour la filière des fabricants : « dessiner plus précisément le contour du marché de l’éclairage architectural ». Heureusement, poursuit-elle, les concepteurs lumière donnent toutes les lettres de noblesse à la lumière, des architectes et architectes d’intérieur partageant aussi cette conviction. « Mais c’est insuffisant ! Nous devons militer pour faire grandir la culture et la conscience de l’éclairage dans toutes les conceptions et rénovations », conclut Marilyne Martinez. |