L’Association française de l’Éclairage (AFE), que l’on appelle « la vieille dame » depuis 93 ans, n’a connu que des présidents, la première femme à être entrée au Conseil d’administration étant Pierrette Chauvel, en 1981… « Depuis 2017, je suis la première femme à diriger les services de l’AFE. Je ne crois pas qu’il s’agisse là de sexisme… mais de compétences en éclairage », estime Marie-Pierre Alexandre, en rappelant une réflexion de Françoise Giroud : « la féminité n’est pas une incompétence. Elle n’est pas non plus une compétence ».
En rappelant que l’éclairage est une science expérimentale, « je ne suis ni une scientifique, ni une ingénieure », poursuit-elle. « Mais je suis curieuse, j’écoute, j’apprends tout le temps et la somme de mes connaissances n’est qu’une infime partie du savoir de chacun de mes interlocuteurs ». Ce n’est pas seulement féminin. C’est le propre de ceux qui savent qu’ils ne savent pas tout.
Travailler pour une organisation associative, c’est être au service de bénévoles. « J’aime créer les conditions d’un travail d’équipe, mettre des personnes très différentes autour d’une table et leur demander de réfléchir sur un même sujet. » L’éclairage se prête bien à ça !. Multiculturel, volontaire, passionnant, généreux, résilient, « c’est un secteur dans lequel le genre ne fait pas la loi ». On parle d’éclairage, de lumière, « Le et La sont au service des envies et des besoins humains », conclut-elle.
Pierrette Chauvel a dirigé, en 1987, la thèse de Marc Fontoynont portant sur la prise en compte du rayonnement solaire dans l’éclairage naturel de locaux. Au cours de ces années « matcho », alors qu’elle était cheffe du département éclairage du CSTB, elle luttait contre la difficile intégration de l’éclairage naturel dans les projets. « Que voulez-vous, je suis une femme et je n’ai pas de lobby industriel derrière moi, certains continuant à voir, dans l’éclairage naturel, un concurrent de l’éclairage électrique », regrettait-elle. (Source Lightzoom) |