L’ARTISTE PEINTRE JÉRÉMI CA
Ni technicien, ni spécialiste de la lumière, l’artiste peintre breton Jérémi Ca l’évoque au travers de son travail qui accorde une importance particulière à l’abstraction géométrique. « La lumière est essentielle pour exposer et vendre mes œuvres », explique-t-il en considérant, aujourd’hui, « que tout artiste devrait être un technicien de la lumière au service de ses créations ».
À ses débuts, Jérémi Ca a exposé ses œuvres en extérieur, à Saint-Malo, en profitant de la lumière du jour afin qu’elles soient bien éclairées et que les couleurs soient fidèles. C’est ainsi qu’il a pris conscience de l’importance de la lumière d’autant plus que, ensuite, il a exposé en intérieur, là où la lumière n’était pas forcément la priorité des organisateurs. « J’ai ainsi décidé de me rapprocher de spécialistes pour me constituer un parc de lumière », se rappelle-t-il. De suite, a constaté l’artiste, la réaction des spectateurs, et celle de ses confrères, s’est avérée différente parce que« mon travail vivait différemment ».
UNE FINE ALCHIMIE
« Une exposition lumineusement adaptée contribue à une meilleure appréciation de l’œuvre », souligne Jérémi Ca qui, tout en se considérant « à des années-lumière » d’un Caravage ou d’un Pierre Soulages, expose de la même manière que ces éminents artistes, le premier travaillant le clair-obscur alors que le second excelle dans le noir. Pour le Caravage, par exemple, on recherche un éclairage plutôt diffus et bien réglé pour apprécier les éléments importants de l’œuvre, telles que la position des mains et la gestuelle. Tandis que pour Pierre Soulages est recherché un éclairage plus ou moins rasant pour souligner les spécificités et singularités de son œuvre autour de la brillance, de la matité et des effets de texture.
Dans le courant artistique qu’il développe à présent, la lumière représente une composante de l’œuvre en contribuant à révéler le jeu des formes géométriques. De plus, elle peut avoir un impact sur la rétine du spectateur, créant des modifications colorées ou des illusions d’optique. « Mon travail s’appuie sur le dessin, la matière, la couleur et le mouvement. Ces quatre éléments dévoilent une fine alchimie entre la composition de l’œuvre, la proportion des lignes, l’utilisation de la couleur et le rôle de la lumière. »
Par exemple, dans ses tableaux polychromes, Jérémi Ca utilise plus de 50 nuances nécessitant un « bon éclairage » pour leur choix, notamment celui des camaïeux de gris. « Je ne crée plus en pensant simplement à l’œuvre, mais en pensant à sa globalité, c’est-à-dire en prenant en compte le rôle de la lumière », conclut-il.