Maintien des personnes âgées à domicile : l’essentiel éclairage

La France compte aujourd’hui plus de 5 millions de personnes de plus de 75 ans. Leur maintien à domicile représente une préoccupation gouvernementale que traduit, notamment, la mise en place du « plan anti- chutes » et du dispositif « MaPrimeAdapt’ ». L’éclairage est concerné, d’autant plus que des solutions concrètes existent pour un maintien à domicile en toute sécurité. L’AFE les présente.

En France, la poursuite du vieillissement de la population est quasi certaine. Aussi, l’enjeu consiste à maintenir les personnes âgées, autant que faire se peut, le plus longtemps possible à leur domicile dans des conditions de sécurité́ optimales et ainsi retarder leur placement dans un établissement spécialisé. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 97 % des septuagénaires résident à domicile, 9 octogénaires sur 10 habitent encore chez eux ou chez les enfants, et à 100 ans ou plus, 1 personne sur 2 vit à domicile.

Rester dans son environnement familier, c’est garder ses repères et préserver le lien social avec ses voisins et ses amis. Néanmoins, ce maintien à domicile se fait souvent dans une maison ou appartement dans lequel ces personnes vivent depuis longtemps. Elles n’ont pas réellement  modifié  ou  adapté l’agencement ni l’éclairage des pièces dans lesquelles elles vivent (salon, salle à manger, chambre, cuisine, salle de bains) et des zones de circulation. De plus, un éclairage de qualité́ permet de compenser en partie la baisse de l’acuité́ visuelle dont se plaignent ces personnes. Un éclairage qui reproduit le cycle circadien pourra, quant à lui, apporter du bien-être du matin jusqu’au soir et des automatismes pourront renforcer sa sécurité la nuit.

© Ledvance
© Ledvance

Parmi les solutions pour rendre le maintien à domicile possible, un éclairage adapté, comme ici dans la cuisine, venant du plafond.

CRÉER LES CONDITIONS DU MAINTIEN

Afin de créer les conditions du maintien, il est important pour les personnes âgées de réaliser un bilan ophtalmique, la vue apportant 80 % des informations essentielles aux activités courantes (déplacements dans et hors domicile, lecture et utilisation de l’informatique, prise de médicaments, préparation des repas dont la découpe des aliments, etc.). L’âge rend plus difficile la réception des informations extérieures à cause du vieillissement de l’œil, de la rétine et des muscles oculomoteurs. La vue baisse, les contrastes sont moins perceptibles, et les capacités oculomotrices sont moindres. Ces troubles rendent plus difficile la perception des obstacles (marches, tapis).

Ensuite, il faut s’assurer que l’éclairage du domicile est adapté. En effet, l’augmentation de la lumière (une fois et demie, voire deux fois plus que pour un adulte jeune) et l’optimisation de son orientation permettent d’améliorer la prise d’informations extérieures évoquée précédemment. Un éclairage inadapté, produit l’altération des capacités visuelles. D’autres altérations liées à l’âge constituent des causes d’accidents domestiques et d’erreurs dans la prise des médicaments avec parfois des conséquences graves.

Un éclairage inadapté peut également être responsable de chutes, celui-ci multiplierait par sept ce risque ! Elles peuvent être très graves et générer des fractures, notamment du col du fémur nécessitant un geste chirurgical ou au minimum une hospitalisation pour un bilan. Les chutes constituent donc des évènements traumatisants, avec bien souvent un impact psychologique. Après une telle expérience, les personnes âgées peuvent développer une peur de sortir pour éviter de retomber (une personne « chuteuse » a 20 fois plus de risque de retomber qu’une personne n’ayant jamais fait de chute), voire développer un syndrome de glissement, rendant impossible le maintien à domicile et imposant un placement en institution.


LA DÉTECTION DE PRÉSENCE AMÉLIORE LA SÉCURITÉ

Il est possible avec les technologies actuelles de remplacer les interrupteurs par des détecteurs de mouvement couplés à des capteurs de luminosité ambiante. En cas de luminosité insuffisante, les luminaires s’allument automatiquement lorsque est détectée une personne et le restent durant tout le temps nécessaire Ces solutions, en versions connectées, ne nécessitent pas de travaux importants, à part la mise en conformité de l’installation électrique, si cela n’est pas déjà fait. Les solutions de lumière et détecteurs connectés se font sur l’installation électrique et les luminaires existants.

À noter que pour les proches, des applications permettent de gérer l’éclairage connecté. C’est une opportunité de suivre à distance s’il y a bien des mouvements de la personne âgée, et, dans le cas contraire, de pouvoir réagir rapidement.

LES SOLUTIONS EXISTENT

La lumière naturelle, au-delà de son atout majeur de confort et de bien-être des personnes âgées, constitue une source d’éclairage intéressante. Il est préconisé de l’exploiter au mieux et de s’y exposer au moins une heure par jour, même derrière une vitre. Les peintures claires augmentent la luminosité de la pièce, et l’éclairage artificiel vient compenser l’insuffisance d’éclairage naturel, par temps couvert ou le soir et la nuit. Les sources lumineuses doivent être disposées de façon à ne pas créer de zones d’ombre ni d’éblouissement. L’AFE apporte quelques conseils pour bien éclairer chaque pièce de la maison.

Pour le salon, la cuisine et la salle de bains : des éclairages larges, venant du plafond avec des intensités suffisamment importantes assurent un éclairage général adapté. En complément, sont ajoutés des spots pour des plans de travail ou pour éclairer un miroir, avec des températures de couleurs neutres, proches de la lumière du jour, pour cuisiner, se maquiller ou se raser. De plus, des éclairages plus ponctuels et directionnels (lampes avec bras articulés par exemple), favorisent la lecture et l’écriture en complément de l’éclairage général. Aujourd’hui, pour les pièces à vivre comme le salon où plusieurs activités sont effectuées, il est possible, avec l’éclairage connecté, d’obtenir différentes couleurs de blanc (blanc chaud pour se détendre, blanc froid pour lire ou se concentrer, etc.) et différents niveaux d’éclairement avec une même source lumineuse. La personne peut sélectionner son ambiance en appuyant sur une simple touche de télécommande sans avoir à modifier l’installation électrique.

Pour la chambre, il est conseillé un éclairage large direct (plafonnier), ou indirect (appliques) complété de bandes lumineuses. Par ailleurs, un éclairage ponctuel de faible intensité avec une température de couleur chaude et équipé d’un détecteur de mouvement (voir l’encadré) assure la sécurité des levers nocturnes.

Pour le couloir, un éclairage direct ou indirect complété, éventuellement, d’une bande de guidage de faible intensité et de température de couleur chaude reliée à un détecteur de mouvement permet de baliser le chemin et d’éviter une chute. Doit être installé un poussoir va-et-vient à chaque extrémité ou, mieux encore, un détecteur sans fil. Dans tous les cas, l’objectif est également d’éliminer le plus d’obstacles possibles et notamment les tapis.

Jacques Darmon

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