Souvenons-nous, il fut un temps au cours duquel, au niveau de grands projets tertiaires, telle la BNF (Bibliothèque Nationale de France), œuvre de l’architecte Dominique Perrault qui a remporté le concours en 1989 à l’âge de seulement 36 ans, étaient conçus des luminaires à l’esthétique spécifique. Ce concept est quasiment abandonné aujourd’hui… au profit de l’invasion des tristes dalles LED.
À l’inverse, « ce concept se renouvelle auprès de quelques grands maîtres d’ouvrage soucieux de maîtriser et garantir la maintenabilité du matériel », se félicite Bruno Charnay en citant la « pionnière » RATP, suivie par Groupe ADP et le projet « OLGA ». Outre l’avantage financier, le concept « économie circulaire » devient déterminant en impliquant :
- la maîtrise des matériaux (donc bilan carbone) ;
- la maîtrise de la maintenabilité/démontage pour fin de vie (pas de pièce coextrudée, surmoulée…) ;
- la maîtrise de la disponibilité des pièces détachées ;
- le traitement fin de vie : retour au fabricant possible, réutilisation/réemploi des pièces détachées ou luminaires en entier. Possible retour au fournisseur de matière première pour un recyclage le plus en amont possible, donc avec le plus de valeur ajoutée possible (polycarbonate/PMMA, aluminium/inox/acier…).
Il n’empêche, tempère Bruno Charnay, que la maîtrise esthétique ne doit pas être négligée et que la maîtrise de la technique (IP, IK, système d’installation) restent indispensables… sécurité oblige.
Par ailleurs, de telles démarches contribuent à la « réindustrialisation de la France », poursuit le dirigeant de SFEL… et aux avantages qui en résultent (emplois, impôts, diminution du chômage et des crises sociales…).
« À quand un mouvement global en ce sens ? », interroge Bruno Charnay à destination de grands comptes industriels ainsi que des pouvoirs publics (État, communautés de communes, départements, régions…) concernés par les bâtiments dont ils ont la responsabilité de l’exploitation : écoles, collèges et universités, CHU, bâtiments administratifs…).
NDLR : les foncières ou autres asset management et acteurs de l’immobilier devraient, quant à eux, revenir à l’intérêt porté aux installations d’éclairage en privilégiant aussi le concept d’économie circulaire.