JULIEN ARNAL (PDT SYNDICAT DE L’ÉCLAIRAGE) / GUILLAUME LABBEZ (COMMSTRAT)
Au moment où l’énergie est au centre de tous les débats, où le coût des matières premières devient exponentiel et cause d’inflation et où se développent crises sanitaire, environnementale et géopolitique, l’éclairage a-t-il une carte à jouer ? « Incontestablement », répond Julien Arnal, président du Syndicat de l’éclairage, au nom de ses 49 adhérents. Pour en convaincre, vient d’être lancée une ambitieuse campagne de communication confiée à Guillaume Labbez, président fondateur de CommStrat, assisté de Marie Echaniz, experte en communication digitale et réseaux sociaux.
RÉNOVATIONS
« Nous rénovons notre communication pour inciter les Français à rénover leurs éclairages. » Telle est la stratégie développée par le Syndicat de l’éclairage concrétisée par des actions à court, moyen et long terme. D’abord, ont été organisés des séminaires afin d’arrêter les messages clés à promouvoir, de mesurer les forces et faiblesses du secteur, et d’analyser le paysage actuel des industries de l’éclairage. « Comme pour toutes les organisations professionnelles, le défi consiste à faire parler les adhérents d’une seule voix et de coordonner les actions au service de la cause qu’ils défendent », explique Guillaume Labbez. Et de considérer, en tant que conseil, que son travail consiste à agir, à la fois, à court terme, par exemple dans la presse1, en mettant en valeur, notamment via les porte-parole du Syndicat (voir ci-contre), les solutions méconnues du secteur, ainsi qu’à long terme en restant en veille sur les actualités du secteur. « De façon générale, je pense qu’une communication utile aujourd’hui se fait à 360 degrés, en décloisonnant les affaires publiques, les relations presse et les réseaux sociaux », conclut Guillaume Labbez.
1 Lire, notamment, la Lettre Lux de juillet dernier « Notre avenir n’est pas négociable ; rénovons et éclairons mieux » et la tribune « L’éclairage, chantier prioritaire de la transition écologique », parue dans le quotidien Les Échos du 4 juillet dernier.
Pour accompagner la stratégie de communication lancée par le syndicat de l’éclairage, ont été nommés : – 10 PORTE-PAROLE : Agnès Jullian (Technilum) Julien Arnal (La Manufacture des Lumières)Lionel Witkowski (Trilux) François Darsy (Signify) Guillaume Pollet (LEC) Ludovic Voltz (Tridonic) Marcel Ragni (Ragni)Emmanuel Gagnez (Sammode) Tristan de Witte (Rivalen)Jean-Marc Vogel (Ledvance) – 4 AMBASSADEURS : Marc Froger (Aurora Lighting) Hervé Le Guédard (Sylvania) Yves le Hénaff (Kawantech) Alain Minet (Gewiss) |
La crise de la Covid-19 (NDLR : entre autres) bouleverse les organisations et leurs stratégies. Si ce choc comporte d’immenses risques, il recèle aussi des opportunités. Dans ce nouveau monde, la communication représente un élément essentiel du leadership », considère Guillaume Labbez. Toutefois, constate-t-il, en communication, certains sujets prennent le pas sur d’autres, de façon cyclique, aidés par des modes et de forts soutiens. En témoignent, notamment, la dynamique de thématiques comme le gaz ou le nucléaire. « Malgré tout, il existe des opportunités de prises de parole identifiables », considère-t-il. Et d’estimer que « dans le contexte actuel, c’est précisément le cas pour l’éclairage qui, d’un point de vue communication, n’a pas assez de place dans le débat public. »
PASSER À L’ACTION
« Nous sommes des fabricants passionnés, mais la communication n’est pas notre métier », reconnaît Julien Arnal. « Or, à quoi bon disposer de solutions idéales pour aider à résoudre la crise de l’énergie si on ne nous connaît pas ! » D’où le lancement, par le Syndicat de l’éclairage, d’une ambitieuse stratégie de communication pour mieux faire entendre, à la fois, la voix de ses adhérents et la force de leurs solutions. Aujourd’hui, elles sont encore trop invisibles et inaudibles, sans doute à cause d’un débat public influencé par une thématique qui prend beaucoup de place médiatique : la pollution lumineuse. « Or, justement, nos solutions sont bien plus pertinentes qu’une extinction totale ne prenant pas en compte les spécificités des lieux et des habitants », poursuit Julien Arnal. Pour lui, s’impose l’urgent besoin d’une prise de conscience tant des citoyens que de ceux qui sont directement concernés par les installations d’éclairage, publiques comme privées : élus, maîtres d’ouvrage, maîtres d’œuvre… « Le potentiel étant immense, travailler avec des experts de la communication, c’est se donner toutes les chances de porter efficacement nos messages et faire connaître nos solutions. Nous y gagnerons tous ! », plaide Julien Arnal.
UNE UTILISATION NOUVELLE DE LA LUMIÈRE
« C’est pourtant très simple à comprendre ! Une transition énergétique réussie passe par la rénovation, en France, du parc d’éclairage, tant public que privé, intérieur comme extérieur. »
Pourtant, regrette-t-il, les décideurs et le grand public n’en ont pas assez conscience. Trois messages essentiels sont à marteler :
- tout d’abord, un éclairage raisonné protège l’environnement et permet une harmonieuse cohabitation entre l’humain et le vivant ;
- ensuite, un bon éclairage est source de bien-être et de bienfaits au niveau de notre santé ;
- enfin, la rénovation des éclairages offre d’immédiats retours sur investissements résultant de gains de consommation grâce à la sobre technologie LED amplifiée par la gestion numérique des installations.
En effet, plus que jamais, l’éclairage est devenu un concentré de technologies permettant une utilisation nouvelle de la lumière. Il s’adapte en intensité selon la lumière naturelle ; il s’allume ou s’éteint en fonction des présences ; il favorise le bien-être en reproduisant les cycles naturels de la lumière…
« Malheureusement, une véritable méconnaissance de l’efficacité des solutions technologiques singularisant l’éclairage perdure », regrette Julien Arnal, déterminé à intégrer dans le débat public, avec l’ensemble des adhérents du Syndicat, le rôle clé joué par la rénovation des éclairages.
Propos recueillis par Jacques Darmon