Présence au monde
Avec cette commande du musée de Groningue au nord des Pays-Bas, l’artiste néerlandais Daan Roosegaarde exprime toute sa passion du matériau lumière. Pour la première fois, il intervient en intérieur avec cette installation Presence, un titre appelant chacun à considérer son impact sur notre planète. Dans ce paysage onirique, le visiteur passe d’une salle à une autre, change de perspective, d’échelle. Roosegaarde s’inspire ici de l’art environnemental des années 1960- 70 dans lequel interactivité et un sens aigu de la vulnérabilité de la Terre était en jeu. Pour le musée, l’exposition renouvelle le rapport avec les œuvres en engageant physiquement le visiteur.
Jusqu’au 12 janvier 2020
Skychrome
À l’occasion de l’exposition ArchMoscow qui s’est tenu à Moscou en mai dernier, l’agence d’architecture Maxim Kashin basée dans la capitale russe a proposé pour ce pavillon nommé Skychrome une immersion dans l’abstraction d’un lieu sans objet, sans se préoccuper de la forme et de la fonction. Monochrome, vivement éclairé depuis le plafond, le visiteur est amené à ressentir une forte liberté. La mise en lumière révèle accentue la perception des formes géométriques régulières.
Berges de l’Allier
Bientôt inauguré, l’aménagement de la rive gauche des berges de l’Allier à Vichy, signé par Axe Saône, complète celui de la rive droite pour offrir aux riverains comme aux touristes un nouveau lieu de vie, de promenade ou de sport, à pied ou à vélo. Outre l’éclairage continu et homogène sur près de 5 kilomètres assurés par des luminaires Comatelec sur colonnes Valmont sérigraphiées sur-mesure, plusieurs points singuliers situés sur le parcours sont mis en valeur par des encastrés au sol (LEC). Nous reviendrons sur ce projet de renaturalisation de ce site dont l’installation des équipements électriques a été confiée à SAG-Vigilec, filiale de Spie CityNetworks.
Un site et un seul
À l’horizon 2030, le site de la Tour Eiffel s’étendant du Trocadéro à l’École Militaire aura retrouvé son unité initiale, décomposée au fil du temps par divers aménagements urbains. Le projet lauréat signé par l’agence de paysagisme britannique Gustafson Porter + Bowman, OnE Site, vise à réunifier l’ensemble « comme dans une peinture de paysage où les couleurs multiples, les textures diverses se combinent pour ne former qu’une seule image ». C’est à l’agence 8’18” que revient le volet éclairage dont l’intervention sera surtout fondée sur « la restauration du matériel historique et leur adaptation à la normes », décrit la conceptrice Claire-Lise Bague. « Cet axe majeur sera baigné d’une lumière uniforme et douce », promet 8’18”.
Excellence canadienne
L’Illuminating Engineering Society est le pendant canadien de l’AFE. Chaque année depuis 46 ans, elle récompense des projets de mise en lumière présents sur son territoire. 8 projets ont été distingués, du complexe aquatique en passant par le centre de convention, ou encore la halle olympique. Parmi eux, deux réalisations extérieures ayant pour point commun une attention aux déperditions de lumière et à l’inscription dans le contexte immédiat ont retenu notre attention.
šxʷƛ̓ənəq Xwtl’e7énk (ci-dessus) est le nom donné à cette place de Vancouver, repensée pour accueillir un pavillon, lieu de rassemblement culturel et cultuel. EOS Lightmedia, a fait de cet édifice ouvert une boîte lumineuse éclairée par des linéaires dissimulés à la base des longues tiges qui la composent.
Signé par l’agence AES Engineering, l’illumination de la station de bus Whistler Gateway Loop (ci-dessous), située dans une station de ski, devait répondre aux exigences d’un ciel nocturne à préserver et d’un budget limité. Seule la sous-face est éclairée, mettant en valeur sa structure en bois tout en assurant la sécurité des circulations. Tous les lauréats sont présentés sur le site de l’association :
Liquid Light
Lauréate dans la catégorie Éclairage extérieur des Lamp Awards, la mise en lumière de cette piste cyclable danoise est d’une réelle inspiration aquatique issue de l’idée initiée en 2006 par la Ville de Roskilde et le département éclairage de l’université d’Aalborg à Copenhague. Pour la partie réalisation, l’ancien étudiant Simon Anduro a été associé à l’agence ÅF Lighting et Lighting Metropolis, le service éclairage de la région du Grand Copenhague, le faisant ainsi entrer de plain-pied dans la vie professionnelle. Reliant la gare au nouveau quartier de Musicon, le chemin des cyclistes est guidé grâce à deux niveaux de lumière, deux couches, l’une architecturale et fonctionelle, l’autre interactive, qui simule le mouvement de l’eau par la superposition de plusieurs nappes de lumière dont l’intensité varie. Le système est activé grâce à des capteurs laser lidar installés sur les mâts : au passage d’un cycliste la lumière est modifiée puis revient au bout de 10 secondes au blanc de départ. Une variante de parcours propose une pumptrack, une piste à bosses pour BMX ou VTT, dont la mise en lumière varie selon les performances des usagers. De plus, six scénarios peuvent être modifiés via SMS par la municipalité pour s’adapter aux événements liés à la vie de la ville.
Solaire sévillan
Avec un ensoleillement à l’année deux fois plus élevé qu’à Paris (3 500 heures, contre 1 600, pour l’année 2017), Séville est l’endroit idéal pour la mise en place de luminaires urbains solaires de 3 000 K, et d’une efficacité de 175 lm/W. Avec 20 luminaires installés le long de la voie piétonne et cycliste de 780 mètres traversant le parc In- fanta Elena, la municipalité expérimente une solution autonome et à zéro émission : SunStay de Philips. Ce projet pilote s’inscrit dans le cadre des objectifs Sevilla 2030, visant à réduire les émissions de CO2. La ville a d’ores et déjà converti sa consommation à des énergies 100 % renouvelables, elle ajoute ici des économies sur le câblage, et donc sur l’installation, non négligeables.
Quelle voie pour WattWay ?
Dans l’édition LUX 287 de juin 2016, nous présentions le système WattWay, une innovation signée Colas, des dalles solaires photovoltaïques autonomes, carrossables à même de produire une énergie renouvelable. L’expérimentation a été inaugurée avec un premier kilomètre installé à Tourouvre dans l’Orne, en décembre 2016. Mais après trois années, elle s’avère être un échec, voire « un fiasco ». Le rendement est deux fois moins élevé qu’attendu et la route est, selon les riverains, une réelle nuisance sonore. Ce qu’admet le constructeur qui pourtant n’abandonne pas ses expérimentations pilotes sur ce même site avec une nouvelle voie de 400 mètres, et en d’autres lieux en France comme à l’étranger. La voie reste ouverte en espérant un meilleur avenir.