Le driver, un outil pour l’éclairage extérieur

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Lors des JNL 2023 de l’AFE, Roger Couillet et Alain Trémeau ont partagé le même constat. « Au niveau des installations d’éclairage, le driver joue un rôle très important, mais, curieusement, n’est pas perçu comme tel. » Aussi, dans le cadre de l’AFE, ils se sont orientés vers la création d’une formation spécifique actuellement dispensée par le CFPE (Centre de formation et de perfectionnement en éclairage). Son appellation : « Le driver, un outil pour l’éclairage extérieur ».

Comme l’éclairage « traditionnel », qui nécessite un raccordement au réseau via un appareillage (ferromagnétique ou électronique), l’éclairage Led n’est pas directement branché au secteur, mais via un driver convertissant la tension du secteur et permettant de piloter, en courant, le luminaire Led. Aussi, convient-il de bien connaître les caractéristiques et les fonctionnalités des drivers pour les valider, les mettre en œuvre et les maintenir. Tels sont les trois principaux objectifs du programme de formation dispensé par le CFPE. 

Les enjeux des choix

En choisissant un luminaire, on valide un driver, donc des performances et des caractéristiques valides pour définir la source Led qui possède une puissance définie pour un projet. De plus, il convient de tenir compte de la sécurité électrique, de la tenue aux surtensions, de la gestion thermique, de l’interface mécanique avec le luminaire nécessitant de considérer sa démontabilité, de la conformité aux normes et standards… sans oublier toute la partie communication. « À tous ces enjeux, bon nombre de caractéristiques d’un driver étant obtenues par programmation, s’ajoute la capacité de programmer, de maîtriser les données à y intégrer pour ne pas faire d’erreur, de vérifier ce que l’on a fait, de pouvoir modifier, etc. », explique Alain Trémeau qui a recensé, parmi les gammes des principaux fabricants, 110 versions de drivers programmables. « Quand on sait que l’on multiplie les configurations à l’infini à cause de la programmation, on mesure la complexité du sujet. » 

Une fois les choix effectués, vient la phase d’exploitation, c’est-à-dire le moment où il faut l’installer, le maintenir, trouver l’équivalent pour le remplacer. Si, en 2025, on change un driver installé en 2015 et qui n’existe plus sur le marché, il convient de le remplacer par un autre. « Ce qui n’est pas simple », prévient Alain Trémeau. La formation précise comment traiter, de manière pratico-pratique, le changement de driver, la façon de le reprogrammer, etc. Par ailleurs, sont expliquées les incidences des choix. « Évoluer plus tard vers un système communicant avec des capteurs suppose d’avoir effectué des choix initiaux appropriés », souligne-t-il. Il n’y a pas encore si longtemps, un luminaire était choisi pour ses performances photométriques, en « se moquant » de l’appareillage d’alimentation. Aujourd’hui, c’est identique. « Mais le choix était plus simple, poursuit Alain Trémeau, d’autant plus, qu’à présent, on ajoute de multiples fonctions obtenues par programmation. »

Une fois que l’on a programmé un driver, si on souhaite intervenir à son niveau cinq, voire 15 ans après, il faut le comprendre et pouvoir le reprogrammer à l’identique, éventuellement avec une autre marque de driver. « C’est possible, mais cela a rarement été pensé à l’origine. »
Au niveau des besoins et solutions d’éclairage, les deux formateurs ont rapidement compris que le sujet porte sur les compétences et la formation. Par exemple, concernant le driver qui existe depuis 15 ans, « le niveau de connaissance est vraiment très bas ». À présent, l’éclairage, qui a adopté la technologie Led, tend à devenir communicant, à s’intégrer dans des plateformes associés à des logiciels de supervision. « La technologie est là, les besoins aussi. Mais le manque de compétence et de formation représente un “plafond de verre” qu’il faut franchir », plaide Roger Couillet en regrettant qu’une nouvelle génération de professionnels arrive sur le marché de l’éclairage avec si peu de compétences. « C’est pourquoi la formation à un avenir qu’il est nécessaire de valoriser, notamment celle du driver absolument indispensable. »

Ne pas oublier la sécurité

« Lors de mes différents échanges portant sur les installations d’éclairage, on évoque de plus en plus de solutions communicantes, mais on oublie quelquefois l’essentiel, notamment la sécurité électrique et les responsabilités recherchées », témoigne Roger Couillet. En effet, poursuit-il, « si la mise en œuvre des luminaires Led paraît simple sur le papier, elle est en réalité beaucoup plus complexe et nécessite plus de précautions qu’une installation utilisant des luminaires équipés de la lampe à décharge ». Aujourd’hui, un luminaire Led et son driver s’intègrent dans une installation électrique devant être contrôlée et répondre à des normes. « On a beau mettre en œuvre un outil qui communique dans tous les sens, s’il est mal installé, l’équipement n’est pas protégé et le risque est présent. » Et d’estimer que, du point de vue des installateurs, « il reste beaucoup à expliquer à ce niveau ».
Le normalisateur a pris des dispositions pour assurer la sécurité1, tous les travaux en hauteur étant normalisés et certaines normes électriques rendues d’application obligatoire. « C’est une contrainte légale et c’est un risque pénal, rappelle Alain Trémeau en concluant que l’on ne transige pas avec la sécurité ». JD

1. Parmi son catalogue de formation, le CFPE propose, notamment, un stage, également dispensé par Roger Couillet : « Pourquoi et comment appliquer les normes d’éclairage public. Les solutions Led pour y parvenir ».

Les formateurs
Roger Couillet est responsable des installations d’éclairage extérieur de la ville de Douai depuis une trentaine d’années et président du centre régional AFE Hauts-de-France Ardennes.
Alain Trémeau a assuré la direction technique d’Eclatec durant 22 ans. Il enseigne à Nancy, au sein de l’Université de Lorraine qui dispense une licence professionnelle portant sur les réseaux HTA/BT et sur l’éclairage public. C’est dans cette Université qu’il a obtenu, en 1996, son doctorat « Modélisation optique et thermique des luminaires ».
 

Les prochaines dates de stages
Les prochains stages « Le driver, un outil pour l’éclairage extérieur » auront lieu :

  • à Paris, le 14 octobre 2025 ;
  • à Strasbourg, le 31 octobre 2025 ;
  • à Paris, les 10 et 11 mars 2026 ;
  • à Paris, les 24 et 25 novembre 2026.
Renseignements :
Valérie Jauson
Tél. 07 88 10 80 67
vjauson@afe-eclairage.fr

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